« The idea came from my friend Baptiste Fick, who taught me two decades ago how to play How To Rent a Room on a guitar. “What if we organized a tribute compilation of David Berman?” As is customary at Section 26, I responded : “Let’s do it. We’ll think about it afterwards.” The musicians we started to contact reacted the same way, with short and direct answers. We often got a modest : “I’m in, buddy!” Sometimes, we’d receive whole testimonies of an encounter, an interaction with David Berman around Jewish mysticism, or teenage memories which obviously struck a chord with Baptiste and me. Even the most legitimate refusals were encouraging.
Then, there was the impatience, the shiver of the first time we listened to a song that reached us, whether it came from next door or from the other side of the planet. The musicians all took ownership of sublime melodies to give their own rendition of The Silver Jews and Purple Mountains. In these stripped-down instrumentations, each and every one managed to find his or her Blue arrangements.
We know it too well : the appreciation of music is always subjective… And so is its reinterpretation. Just like a composite picture, these covers as a whole have profoundly changed the way we will now listen to David Berman’s songs. The performers have shown us other aspects of the musician, their own aspects, which we hadn’t even thought about. Behind each song, we can hear the voice of the artist covering it. But also, implicitly, that of the poet, reaching us differently.
And let’s not forget that everyone participated for free. Our heartfelt thanks to the artists and to Drag City »
Xavier Mazure
« C’est mon ami Baptiste Fick qui a eu l’idée, celui qui deux décennies plus tôt m’avait appris à jouer How To Rent A Room à la guitare. « Si on organisait une compilation hommage à David Berman ? » Selon la formule consacrée chez Section26, ma réaction fut la suivante : « On fonce. On réfléchira après. » Les premières réponses des musiciens furent du même acabit, concises et immédiates. Souvent, c’était un pudique : « I’m in, buddy ! » Parfois il s’agissait de véritables témoignages d’une rencontre, d’un échange avec David Berman autour du mysticisme judaïque ou de souvenirs d’adolescence dans lesquels Baptiste et moi nous sommes forcément retrouvés. Même les refus les plus légitimes étaient encourageants.
Ensuite, il y eut l’impatience et le frisson de la première écoute, chaque fois qu’une chanson arrivait jusqu’à nous, de la porte d’à côté ou de l’autre bout de la planète. Tous ces musiciens se sont appropriés des mélodies sublimes pour en tirer leur version des Silver Jews et de Purple Mountains. Dans ces instrumentations dépouillées, chacun a su trouver ses propres (Blue) arrangements.
On est bien placés pour le savoir ; l’appréciation de la musique est toujours subjective… Et sa réinterprétation aussi. Comme un portrait composite, l’ensemble de ces reprises a profondément changé la façon dont nous écouterons désormais l’œuvre de David Berman. Les artistes nous restituent d’autres facettes du musicien : les leurs, celles auxquelles nous n’avions pas songé. Car derrière chaque chanson, on entend la voix de celui qui reprend mais aussi, en filigrane, c’est celle du poète qui nous parvient différemment.
Et précisons-le, tous ont fait cela gracieusement. Un grand merci à eux et à Drag City, pour David Berman et nous tous. »
Xavier Mazure