Quinze ans de carrière pour TARA KING th. déjà ! Au trip-hop narcotique des débuts succéda une musique plus organique. 8 (2014), en collaboration avec les Danois d’Halasan Bazar, voyait ainsi la formation auvergnate braconner les terres de Stereolab, Broadcast et leurs héritiers (The Soundcarriers) avec panache, tandis qu’Hirondelle et Beretta (2013) imaginait cadences et pulsions d’une série B policière.
Ray Bornéo, désormais seul maître à bord de la formation, après le départ de Béatrice Morel Journel, publie Stellar Fantasies (2017) à l’unisson de trois autres de ses projets (Lomostatic, Bee Tricks, 8). Synthèse idéale des deux précédents efforts du groupe, l’œuvre est un impromptu, enregistré et composé en novembre 2016. Majoritairement conçu en solitaire, Arnaud Boyer est cependant parfois épaulé par Josselin Varengo à la batterie, croisé chez Aquaserge. Dès la pochette aux réminiscences Space Age Pop, TARA KING th. prévient : le disque doit être écouté dans le noir, uniquement avec des enceintes stéréophoniques ou des écouteurs. Ceintures bien attachées, nous nous propulsons hors de l’atmosphère terrestre (Orbital Awakening), à travers les vitres des scintillements de synthétiseurs hors d’âge. Lancés à toute allure sur l’autoroute cosmique (Stellar Journey, Aboard the Asterion, Barren Hallucinations, Cosmoscillations), nous nous reposons sur une planète inhabitée (Landing On Neuron, Lady Robot). Album en très grande majorité instrumental, Stellar Fantasies est une débauche de mystères. Des poches de Présence du Futur jusqu’aux grands noms de la musique électronique (Tangerine Dream, Joe Meek, Wendy Carlos) et du cinéma (Michel Legrand, Goblin), TARA KING th. dévoile ainsi des paysages sonores de prospectives nostalgiques à quelques encablures de contemporains distingués (Forever Pavot, Pointe du Lac).