Après Le Gospel dont j’évoquais la naissance avec Adrien Durand, son fondateur, dans Papivole #3, je m’attarde aujourd’hui sur Fond de caisse. Comme le monde est petit, j’en avais appris la gestation en m’entretenant avec Mili & dYmanche pour Langue Pendue, drôle de duo, alors installé à Lyon et qui fréquentait les jeunes gens impliqués dans le projet qui n’avait alors pas encore de nom. Rien ne m’excite plus que de m’incruster devant un média dont je ne parle pas le langage, avec ses références et ses codes, que je mets du temps à maîtriser (ou pas). Avec Fond de caisse, je suis servi. Avec ses pseudos imagés, ses entretiens au coin du feu, ses fausses petites annonces, sa rubrique Cap ou pas cap (ma préférée), le fanzine, aux couleurs chatoyantes, m’a fait pénétrer un monde étrange avec des textes pleins d’humour et des groupes aux noms de société secrètes (plutôt celles qu’on découvrirait dans un téléfilm de Franju) : Golem Mécanique, Terrine, Begayer… Mais point de folie littéraire, Fond de caisse évoque scènes et musiciens de ce sous-sol qui irrigue le territoire, de squats en salles autogérées, et d’où émergent régulièrement de fortes têtes qui prennent un peu de lumière au mainstream : électroniques détournées, folklore renaissant, chansons de traverse, à fond ici, à fond maintenant, à fond la caisse. Continuer la lecture de « Papivole#4, Mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : Le fanzine Fond de caisse »