La musique, c’est aussi des rencontres. Rencontrer la musique de Romy Vager, la patronne de RVG (Romy Vager Group), c’est peut-être une des plus belles rencontres de ces dernières années. En 2017, cette Australienne avait publié de manière assez confidentielle le premier album de son groupe, A Quality Of Mercy. Avec le recul, on comprend que tout est déjà en place. Il y a cette voix magnétique qui déraille si besoin et cette mise en avant prodigieuse des guitares. Disciple de l’école australienne (The Go-Betweens, The Apartments), Romy Vager a séduit tous les fans des Throwing Muses et Fat Possum qui décide de publier ce premier album.
Fire Records, le label qui a (toujours) bon, c’est empressé de signer cette Kristin Hersh des terres australes qui sait écrire des tubes comme un Evan Dando des grands jours. Hersh et Dando sont d’ailleurs chez Fire Records…. Après avoir travaillé avec Victor Van Vugt (PJ Harvey, Nick Cave & The Bad Seeds, Beth Orton) pour son très réussi Feral paru en 2020, Romy Vager a eu l’heureuse idée de partir en studio avec avec James Trevascus (Nick Cave & Warren Ellis, Billy Nomates) pour enregistrer Brain Worms. L’arrivée de Trevascus est un catalyseur pour la musique de Vager. La formule est sensiblement la même mais les effets produits par les chansons de Vager… sont dévastateurs. Comment ne pas avoir les larmes aux yeux en écoutant It’s not easy ? Comment ne pas être requinqué avec Giant Snake ?
Les deux premiers disques de RVG étaient comme deux palettes de pastels qui avaient le pouvoir de vous faire changer d’humeur au gré des pistes.
Avec Brain Worms, Vager lache les pastels, oublie les gouaches et utilise des bombes de peinture pour graffer ses sentiments sur ses chansons. Et nous emmène avec elle dans une débauche de larmes et de rires. Tout était écrit. Les deux précédents disques n’étaient qu’une répétition générale de cet album fait par une fanatique des 90’s pour des fanatiques des 90’s.