LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE JUIN 2024

Et voilà, l’été nous tombe sur la gueule, avec sa moiteur, sa torpeur et ses grands rayons qui brûlent. Malgré une attention un peu défaillante due à son arrivée, on tenait à vous partager cette playlist ce samedi matin en particulier, avec l’ombre de cette catastrophe électorale qui plane dangereusement au-dessus de nos têtes. Comme pour vous donner du courage pour éviter le pire. Alors quoi qu’il arrive, restons groupés, aimons-nous et résistons. En musique. (TS)

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify.
NDLR : les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

1. Cola, Pulling Quotes (Fire Talk)

Énorme pépite pop issue du deuxième album des Canadiens de Cola (vous savez, avec deux membres de Ought). Un combo basse-batterie métronomique, une douceur dégagée sur toute la longueur du morceau. VDPJ

2. Marcel Wave, Peg (Feel It/Upset The Rhythm)

Un premier LP pour le groupe anglais, qui écrit des « éloges funèbres pour actrices tragiques, anciens lit de rivières et obscénité concrète ». Et ça donne des chansons qu’on a envie d’écouter en boucle. CM

3. Fontaines D.C., Favourite (XL Recordings)

Fontaines D.C. dans un registre indie pop/The Cure : aussi délicat que réussi ! AGF

4. SCHØØL, N.S.M.L.Y.D (Géographie)

A fond les manettes dans le nineties qui fleure bon les skateparks d’outre-Atlantique, voilà un premier single assez chou(guez), à l’accord de clavier en forme d’earworm parfait, signé par une petite internationale prometteuse : Francis Mallari (au micro chez Rendez-Vous), Erica Ashleson (Special Friend, Dog Park), Alex (Marble Arch) et Jack (Liquid Face). TS

5. Dean Blunt, Panda Bear, Vegyn, Downer (World Music)

Dean Blunt + Panda Bear + Vegyn, c’est pas loin d’être une dream team, non ? CM

6. Thurston Moore, Lætitia Sadier, Sans limites (Daydream Library)

La sagesse dans le doute, ce n’est pas une contrepartie. EG

7. Peel Dream Magazine, Lie in the Gutter (Topshelf Records)

Joe Stevens annonce par ce doux single le quatrième album de Peel Dream Magazine, à venir le 4 septembre. C’est synthétique et cotonneux, dans le même esprit que Pad, paru en 2022. CG

8. Laventure, Off My Mind (autoproduction)

Ingrid Laventure compose des chansons dans sa chambre à Strasbourg, des chansons douces-amères qui restent en tête – son premier EP Mad Girl vient de sortir et donne juste envie d’en écouter plus. CM

9. Biche, Déjà-Vu (autoproduction)

Alors oui, on pensait qu’ils étaient partis élever des moutons en Ardèche, mais que nenni, Biche sort un nouveau single tout à fait accrocheur avec un clavier légèrement grésillant, une voix un tout petit peu plus robotisée qu’à l’accoutumée, et un ensemble bien plus synth pop que vintage toutenbois. Curiosité d’écouter la suite, du coup.  TS

10. The Drin, Elude the Torch (Feel It Records)

La bande de Cincinnati suit depuis 2021 le rythme d’un album par an. Elude the Torch, leur quatrième, vient donc de paraître chez Feel It Records, un repère pour les amateurs de musiques punk indé, d’ailleurs basé dans cette même ville de l’Ohio. Le single éponyme est du même acabit que l’album de 2023 qui leur a ouvert les portes de l’Europe : guitares crado, chant charismatique, rendu ultra lo-fi. CG

11. Crack Cloud, The Medium (Jagjaguwar)

Enfin je peux dire que j’aime Crack Cloud. CG

12. Reymour, On a Pulse (Knekelhuis)

Le duo helvète maintenant basé à Bruxelles revient avec ce petit titre sorti de derrière les fagots. Toujours très synthétique, avec une belle basse mise en avant. Laisse à penser que Knekelhuis sortira cela. VDPJ

13. Antonio Emmanuel, C25 (Entre-soi)

Le retour d’un ex-Villejuif Underground qui s’attaque à une pop faussement indolente et vraiment intense, ici un road movie forcément lose, sous perfusion années 80. RS

14. Kacimi, Le brouillard vous va si bien (Le PopClub Records)

Nouvel extrait du futur album de Kacimi, le patron de PopClub. Ecriture élégante et production au cordeau. Une voix plus qu’appréciable dans la francophonie ! AGF

15. Chris Cohen, Sunever (Hardly Art)

Du psychédélisme cotonneux, voilà ce qu’on en disait en 2019. Depuis, plus trop de nouvelles. Eh bien, ne changeons rien, continuons à nous alanguir dans cette volupté-là avec l’ex Deerhoof Chris Cohen, l’homme aux manettes de quelques beaux disques, dont Marina Allen, récemment. TS

16. Allegra Krieger, Never Arriving (Double Double Whammy)

La New-Yorkaise jouait récemment à Paris dans un Pop Up du Label pas assez rempli. C’était sublime ; sensible, habité. La veille, les gens s’étaient servis sur son stand, pensant que ses K7 étaient gratuites. Bientôt, personne n’aura rien vu venir et elle remplira la Maroquinerie comme Waxahatchee. On parie ? CG

17. MJ Lenderman, She’s Leaving You (ANTI- Records)

MJ Lenderman est l’un des plus grands talents de la jeune génération rock ; il nous le prouve au sein de Wednesday, et continuellement par ses propres sorties. Boat Songs, son troisième paru en 2022, le premier enregistré en studio, lui avait enfin apporté un peu de la reconnaissance qu’il mérite. A en juger par ce nouveau titre digne d’un Built to Spill des débuts, la suite sera encore meilleure. CG

18. Pierre Ponge, Villeneuve (Boom Boom Tchak)

Collectif à plusieurs masques (voir aussi le label Boom Boom Tchak ou le groupe Monsallier) qui joue avec les codes d’une pop posée à guitare, un peu Bedhead perdu dans une zone blanche de la région parisienne, un peu Bashung sous calmant, c’est surtout tellement inattendu qu’on a envie de ressortir le gros mot « culte » juste pour eux. RS

19. Dear March, Somewhere Else (La Fleur au Fusil)

Les Nantais ont le chic pour pondre de petites perles pop, en témoigne cette lumineuse chanson. CM

20. Garciaphone, Better and Better (Microcultures)

Une guitare sèche limpide, une voix fragile et une mélodie touchante. Parfois c’est vraiment tout ce dont on a besoin pour se réconforter.  TS

21. Jake Xerxes Fussell, Gone to Hilo (Fat Possum Records)

On dirait qu’on serait quelque part dans le Montana, à pêcher la truite dans la rivière bordant notre cabane, et puis en rentrant le soir, avant d’allumer le barbecue, on ferait tourner un disque de Jake Xerxes Fussell.
P.S. : en attendant, il jouera dans la petite salle de L’Archipel à Paris à la rentrée. CG

22. Marina Allen, Bad Eye Opal (Fire Records)

Deux ans après Centrifics, Marina Allen revenait ce mois-ci avec un troisième album, le plus beau de tous sans doute, Eight Pointed Star. Difficile de piocher un titre ; ils marquent tous dès la première écoute. Accompagnée de Chris Cohen à la production, la Californienne délivre une pop-folk élégante et subtilement orchestrée, parfait écrin pour sa voix cristalline. Linda Perhacs n’est pas loin. CG

23. Olivier Rocabois, All Is Well When I Go My Merry Way (December Square/Kuroneko)

Si vous lisez ces lignes, vous êtes probablement déjà familier avec l’univers musical impeccable d’Olivier Rocabois, et vous avez peut-être même eu la chance d’assister à la release party de son deuxième album, The Afternoon of our Lives, au Café de la Danse. Pour les autres, entrez dans un labyrinthe pop et complexe, aussi familier qu’inattendu, avec le génial All Is Well When I Go My Merry Way. PR

24. Tahiti 80, Every Little Thing (Human Sounds)

Retour très en forme de l’un de nos meilleurs groupes de pop hexagonaux. Tahiti 80 reste constant à travers les âges et propose une pop faussement légère mais toujours aussi travaillée. AGF

25. The Heavy Heavy, Happiness (ATO Records)

Après deux ans passés à sillonner les routes américaines ou dans leur studio de Brighton, The Heavy Heavy, en réalité un duo composé de Georgie Fuller et Will Turner désormais enrichi de trois membres, sont prêts à sortir leur premier album en septembre prochain. Cela sonne un peu moins comme The Allman Brothers Band, et un peu plus comme The Mamas and the Papas. A écouter tout l’été en se disant qu’après tout, durant le Summer of Love de 1967, l’actualité non plus n’était pas très heureuse. PR

26. Kit Sebastian, Faust (Brainfeeder)

Kit Sebastian revient avec un troisième album. Changement de label (Brainfeeder) mais pas de style pour le très attachant duo aux influences pop et anatoles. AGF

27. Memorials, Acceptable Experience (Fire Records)

Le duo Verity Susman (Electrelane) et Matthew Simms (Wire) fonctionne à merveille et leur single est juste envoûtant. CM

28. Tristwch Y Fenywod, Ferch Gyda’r Llygaid Du (Night School)

Premier titre en écoute du premier disque de Tristwch Y Fenywod, formé après la rencontre des membres de The Courtneys, Guttersnipe et Hawthonn. Enregistré en langue galloise, le trio mélange parfaitement folk surnaturelle, sonorités celtes et éléments sombres, pouvant rappeler Dead Can Dance ou This Mortal Coil. VDPJ

29. Tiffanie de Falaise, Le soleil est haut (Cartelle)

Extrait de la compilation Cartelle dont on a parlé cette semaine, étrange chanson hybride qui nous amène en territoire inconnu, nous prenant gentiment par la main. RS

30. Concordski, L’incendie (Cartelle)

Second extrait du second volume de la compilation Cartelle, synthpop pas si minimale que ça, très envoûtante, ça oui. RS

31. Colombey, La fenêtre sombre (Jelodanti Records)

Déprimé et romantique, TG Gondard reprend son identité pour plier le jeu avec une superbe chanson, définitivement le son des années 2010-20 d’ici. RS

32. Tiger Menja Zebra, Michel Cloup, Anti-portrait (Dog From Hell)

Une petite apparition chez des amis catalans pour se dégourdir les jambes et à l’arrivée un texte parfait et une interprétation habitée : parler de soi à travers la société et inversement, Michel Cloup a la méthode, la preuve, encore une fois. RS

33. Citron Citron, Par un temps pareil (Bongo Joe)

Technopop soignée à la japonaise 80’s, ça file comme sur l’autoroute des vacances, cheveux dans le vent retenus par un foulard de soie, lunettes de soleil en plastique sur le bout du nez, autoradio sur on. RS

34. Conny Frischauf, Nordwestwind (Bureau B)

Au côté de Vienne, Conny Frishauf défend une synth pop teintée d’expérimental, au minimalisme plutôt séduisant. Son second album Kenny Keine Töne sortira le 28 juin sur Bureau B. TS

35. Finlay Shakespeare, Face Value (Trio Mandala) (Editions Mego)

Extrait du nouveau LP de l’artiste synthpop et conceptuel Finlay Shakespeare. Une hyperpop abstraite, expérimentale mais surtout ludique. VC

36. King Hannah, New York, Let’s Do Nothing (City Slang)

King Hannah réussit avec succès l’exercice redouté du deuxième album avec Big Swimmer, qui tient ses promesses en offrant le mélange délicat de mélancolie et d’humour désabusé qui caractérise le duo de Liverpool. Le titre Suddenly, Your Hand s’ouvre sur la déclaration « I like listening to Bill Callahan », Sharon Von Etten est invitée sur le morceau qui donne son titre à l’album, et l’invitation à ne rien faire à New York ne peut que donner envie de les suivre, ou au moins d’aller les voir les 12 septembre à la Maroquinerie. PR

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