Il est temps que cette histoire soit racontée, comme chantait l’autre. La période est propice au surgissement des souvenirs et, vingt ans plus tard, les filtres de la mémoire ont suffisamment fait leur œuvre pour ne retenir de l’aventure Pop Lane, à laquelle j’ai eu la chance de participer un peu, que les éléments les plus marquants. La passion commune de ces quelques garçons – les quatre associés fondateurs et tous les autres compagnons de route – pour une certaine idée de l’indie-pop ; leur envie communicative de rendre accessibles dans des magasins où l’on vendait encore parfois davantage de disques que de percolateurs ; ces perles rares dénichées dans les catalogues foisonnants des labels espagnols ou anglo-saxons ; l’entrepôt toujours bordélique, souvent enfumé, au sous-sol de la Cité Paradis et le baby-foot sur-utilisé ; les disques, surtout, sélectionnés sur la fois de coups de cœur collectifs et parfois balancés comme autant de bouteilles à la mer dans l’espoir pas si vain qu’ils finissent par rencontrer des oreilles attentives. Tout cela n’a duré qu’un temps – six années, de 1998 à 2004. Seules demeurent quelques solides amitiés et une poignée de chansons considérables. Comme un panorama totalement subjectif de ce que fût l’indie-pop au tournant du siècle dernier.
I Like 2 Stay Home #9 : Pop Lane
Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.