C’était il y a onze ans. Pour le compte d’une revue dont on taira une nouvelle fois le nom, je croisais la route de l’auteur et dessinateur Hervé Bourhis à l’occasion de la sortie de son Petit Livre Rock, ouvrage à la couverture rouge et au format de 45 tours qui retraçait, par le parti-pris(me) de son auteur, l’histoire de cette musique qui ne cesse de mourir – ou de ressusciter, comme vous préférez – depuis sa naissance. Grandi à Tours, Parisien quelque temps avant de prendre la tangente pour poser ses crayons à Bordeaux, le jeune homme réunissait alors pour la première fois ses deux passions. Batteur et / ou chanteur au sein de groupes que l’histoire a vite oublié, mais dessinateur et / ou scénariste talentueux – que ce soit pour raconter des fictions ou croquer ce qui fut / est la réalité –, Hervé Bourhis avoue écrire dans le silence mais dessiner en musique. Celui qui, entre Lennon ou McCartney, choisit Brian Wilson a fait de son idée de Petit Livre une série, qui lui a permis de détailler la Ve République ou la bande dessinée, mais surtout de renforcer son image de mélomane aux goûts éclectiques (la musique noire, les Beatles). Aujourd’hui, il sort, avec l’aide de Hervé Tanquerelle, un Petit Livre de la French Pop (Dargaud), qui conte l’histoire musicale hexagonale de 1956 à nos jours. L’occasion était trop belle pour ne pas demander à Hervé Bourhis les dix chansons tricolores qui lui filent des frissons.