Regard d’acier, d’acier fragile où se reflètent ombrages et lumières sans disgrâces. Dans l’iris, l’éclat morne d’une vie trop courte ; on en demande toujours trop au regard. Souvent porteur d’une interaction vive, le regard est un témoin du secret. Le regard de Pascale Ogier que l’on fixe sur la couverture de ce beau livre est orné d’une patine d’or sur fond noir. Dorures d’une icône et arrière-plan étalé de sombre pour signifier une noirceur digne et une tristesse d’absolu. Style prononcé d’une époque où les colonnes antiques venaient se fendre sous des néons criards ; entre les rires et les excès, les maladies ne s’annonçaient pas et emportaient les jeunes gens, durement. Le romantisme se cajolait de nappes synthétiques. Elli et son menton anguleux de porcelaine ondulait sa grâce entre les mélodies glacées d’un Jacno, fringuant de son allure aristocrate et décatie. Imparable jeunesse burinée de beautés sans crevasses, et juste cernées comme il faut.
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