La figure du musicien-théoricien a toujours été singulière dans le domaine des musiques populaires : de Brian Eno à David Grubbs ou David Toop, elle a le plus souvent concerné ce lieu plutôt marginal qui a assumé un certain dialogue avec les musiques expérimentales et autres gestes avant-gardistes. Tout se passant comme si l’impératif de réflexivité ne pouvait concerner que cette figure du créateur fréquentant le bord le plus « savant » des pratiques musicales contemporaines : Eno, dans la préface qu’il consacre au classique Experimental Music de Michael Nyman, parle en effet d’une « musique hautement intellectuelle », d’une « expérience spirituelle qui, dans les faits, était un terrain où nous pouvions exercer, mettre des propositions philosophiques en pratique ou nous approprier des procédés fascinants et ludiques. » (p. 10.) L’élaboration de concepts, la mise en œuvre d’hypothèses théoriques, allant ici de pair avec cet archétype de l’artiste chercheur et inventeur de formes. Et à ce titre, la figure de David Byrne ne nous semble pas déroger à la règle. Continuer la lecture de « David Byrne, Qu’est-ce que la musique ? (Philharmonie de Paris) »