Les grands artistes (1) ont un avantage indéniable sur le commun des mortels. Quand bien même on les détesterait – pour de bonnes ou de mauvaises raisons, là n’est pas la question -, il arrive souvent qu’on leur rende de curieux hommages, parfois même inconsciemment. Si Ariel Pink n’est crédité que sur quatre morceaux pour sa contribution à la basse et à la guitare, on sent bien qu’il a inspiré très largement le disque de son ex, Charlotte Ercoli Coe. Certes, on l’entend pousser des hurlements sur The Offended Olympics (si ce n’est lui, c’est donc son frère) avec une ironie qui ne manque pas de piquant, Fallogentrismo ressemble étonnamment à The Bottom, Rex Harrison partage une partie du refrain de Kitchen Witch qu’elle avait par ailleurs coécrite. On retrouve aussi un goût pour l’ambivalence, le travestissement, un jeu sur l’identité masculine et féminine dont aime jouer le Californien. Mais surtout, il y a cette production typique, tissée dans le coton des rêves, qui a infusé depuis quinze ans la musique pop des artistes lo-fi de Los Angeles en premier lieu pour se répandre un peu partout. Continuer la lecture de « Charles, Let’s Start A Family Tonight (Babe City Records) »