Dans les dix premières minutes du film, pas de musique, ni de générique. Tout juste des ondes, des fréquences extrêmement basses viennent souligner le malaise. Le suicide d’un professeur, en pleine classe. Ce sont les premiers instants du film de Sébastien Marnier, L’heure de la sortie, à l’affiche dès aujourd’hui. Selon le réalisateur, la bande originale confiée au trio parisien Zombie Zombie « devait à la fois convoquer des forces telluriques, accompagner le dérèglement du monde et incarner la crise existentielle que traverse le personnage principal ». Mission accomplie. Si ce n’est de loin pas la première fois qu’ils s’adonnent aux musiques de film (Loubia Hamra de Narimane Mari, Irréprochable, premier film du même Sébastien
Marnier ou encore Zombie Zombie plays John Carpenter et leur soundtrack pour Le Cuirassé Potemkine lors d’un festival la même année), ils ont cette fois eu l’idée de génie de demander à une chorale d’enfants d’interpréter Free Money et Pissing in a river de Patti Smith, et conféré à leurs synthétiseurs un climat anxiogène d’un grande beauté. Excellente raison pour leur demander de nous livrer leurs bandes originales préférées dans ce selectorama spécial.
Marnier ou encore Zombie Zombie plays John Carpenter et leur soundtrack pour Le Cuirassé Potemkine lors d’un festival la même année), ils ont cette fois eu l’idée de génie de demander à une chorale d’enfants d’interpréter Free Money et Pissing in a river de Patti Smith, et conféré à leurs synthétiseurs un climat anxiogène d’un grande beauté. Excellente raison pour leur demander de nous livrer leurs bandes originales préférées dans ce selectorama spécial.
Etienne Jaumet
Nico, All that is my own (Desertshore, 1970)
« Il s’agit de la musique du film La Cicatrice intérieure de Philipe Garrel. Nico et son fils Ari jouent dedans. Les arrangements de ce disque produit par John Cale sont aussi arides que sophistiqués, et la profondeur dramatique de cet album est pour moi sans égal. »
Terry Riley, G song (Le Secret de la vie de Alexander Whitelaw, 1975)
« Encore une bande originale que j’aime beaucoup, mais dont je n’ai pas vu le film. Dans les années 70, l’oeuvre de Riley est d’une beauté étourdissante. J’adore la mélodie très cinématographique de cette composition qui est assez originale dans son oeuvre. »
Ennio Morricone, La Lucertola (Lizard in a Woman Skin de Lucio Fulci, 1971)
« Une de mes bandes originales préférées de Morricone. Pas vu le film, évidement ! J’aime chanter la mélodie alambiquée de ce morceau. Pas fastoche : essayez pour voir ! »
Can, She Brings The Rain (Soundtracks, 1970)
« Pour rester fidèle aux titres précédents, je n’ai pas vu le film… Mais quel morceau ! Un vrai tube de jazz par l’un des plus grands groupes de rock au monde. »
Cosmic Neman
Chu Ishikawa, Lost (Tetsuo de Shinya Tsukamoto, 1989)
« Dans la musique du film cyber punk Tetsuo (Shinya Tsukamoto, 1989), un film phare du cinema underground japonais, le score est plutôt indus et très puissant avec des réminiscences à la Nine Inch Nails. Là, j’ai choisi un morceau plus mélodique, avec des percussions et sons FM / Midi typiques des années 80, et c’est très bon ! »
Alain Wisniak, Générique Début (La Femme Publique d’Andrzej Zulawski, 1984)
« Film sulfureux, avec la belle Valérie Kaprisky, et super morceau synth / disco. On sent qu’Alain Wisniak a bossé avec Cerrone, notamment sur Supernature, mais on ne se doute pas qu’il a fait plus tard la musique de Questions pour un champion ! »
Bernard Parmeggiani, Départ 2 (Rock de Michel Treger, 1982)
« Cette bande originale vient seulement de sortir chez nos amis de Transversales disques, elle n’était jamais parue avant. Elle montre un autre visage de cette figure du GRM utilisant sur ce titre séquencer et delay. »
Doc Schönberg
Gil Mellé, Desert Trip (Le Mystère Andromède de Robert Wise, 1971)
« C’est la bande originale du film Le Mystère Andromède (The Andromeda Strain) réalisé par Robert Wise, et sorti en 1971. J’ai découvert ce film récemment et j’ai été époustouflé par cette BO. Gil Mellé, à l’origine un compositeur de musique de jazz, a inventé des instruments électroniques spécialement pour ce film ! »
Alain Goraguer, Le Bracelet (La Planète Sauvage de René Laloux, 1973)
« Il s’agit de musique de La Planète Sauvage, le film d’animation réalisé par René Laloux en 1973 avec les dessins de Roland Topor : cette bande originale est un grand classique pour les Zombie Zombie. »
Lalo Schifrin, Room Tone / Primitive Dance (THX 1138 de George Lucas, 1971)
« Ce morceau est extrait de la BO du film de George Lucas, THX 1138. On retrouve ici les nappes et les percussions du grand maître Lalo Schifrin, qui font aussi entièrement partie de l’univers de Zombie Zombie. »