Il aura fallu attendre cinq ans pour que le quintet australien Rolling Blackouts Coastal Fever (Melbourne, l’intarissable) publie son premier album. Hopes Down sera dans les bacs le 15 juin prochain et se place d’emblée, et ce malgré son intitulé, sous une étiquette recouvrant plein d’espoirs : celle de l’iconique label américain Sub Pop. Une bénédiction peu surprenante au regard des louangés EP’s Talk Tight (2016) et The French Press (2017), premiers essais aussi efficaces qu’évidents pour les amateurs de guitares accrocheuses et d’harmonies léchées. En piochant ostensiblement dans les souvenirs sucrés du passé australien – de la jangle pop des Go-Betweens à celle, plus crue et lo-fi, des signatures de l’adorée maison Flying Nun – le groupe affiche des affinités semblables à celles de Twerps ou des new-yorkais d’EZTV. Sur Hopes Down, les membres fondateurs Fran Keaney, Tom Russo et Joe White, guitaristes et tour à tour chanteurs, affichent toutefois une assurance nouvelle, parfois très frontale, rappelant la stupéfiante contenance de Preoccupations à ses débuts (lorsque la formation canadienne opérait encore sous le nom de Viet Cong). Le single Talking Straight en est une ferme démonstration…
Les fans de la première heure seront à coup sûr conquis par les dix pépites en réserve, confirmations des promesses insinuées par les enregistrements passés. Un jeu plein et robuste, d’autant plus impressionnant de la part d’un d’un groupe qui fuit les studios par peur de dénaturer son identité ou de perdre en spontanéité. Une alchimie à découvrir sur scène sans plus tarder.