“Innocente, mais fatale. ” C’est une fois encore à cette double qualification, introduite en 1974 dans les pages de Phonograph Record Magazine pour évoquer les impressions ressenties à l’écoute de September Gurls de Big Star, que l’on finit par revenir lorsque les définitions génériques ne cessent de se dérober. Née au début des années 1970, de la volonté nostalgique de quelques adolescents américains de prolonger la concision mélodique des pionniers de la British Invasion – Beatles et Who en tête – dans une époque de dérives progressives et de stridences métalliques, la power pop n’a cessé de se développer dans de multiples directions au cours des cinq décennies suivantes. Aucun bilan de ces métamorphoses protéiformes n’existait encore en langue française. Un manque que vient combler l’ouvrage de Christophe Brault, Power Pop : Mélodie, chœurs et rock’n’roll.
Après avoir synthétiquement retracé les développements historiques de ce genre souvent mal considéré, de sa naissance jusqu’à la période contemporaine, l’auteur propose d’en illustrer l’histoire par l’exemple, au fil d’une discographie abondamment commentée et constituée de cent albums essentiels, des plus incontestablement emblématiques (Raspberries, 20/20, Teenage Fanclub) aux plus obscurs ou confidentiels (Circus, Hawks, Nick Piunti). Une copieuse liste de rattrapage ainsi que de précieuses indications compilatoires permettent de compléter ce tour d’horizon rigoureux et érudit, qui s’efforce de rendre justice à des groupes et des artistes dont l’insuccès commercial et l’absence de notoriété – à de trop rares exceptions près – demeurent toujours aussi aberrants.
Voici, en exclusivité pour section26, quelques bonnes feuilles de son ouvrage.