Nous sommes bien peu de choses… mais nous sommes les témoins, plus ou moins attentifs, du grand tout, de l’infini, de l’univers et des mondes. Attentif Astrobal, témoin contemplatif à la naïveté revendiquée tendrement. Dans son voyage cosmique, inspiré d’une science-fiction qui lui est si chère, il évoque avec lyrisme ses visions hypersensibles, joyeusement. Son disque est progressif, space opera des sensations, de l’émerveillement. Avec légèreté, Les chansons nous parlent d’elles-mêmes, de ce dont elles sont constituées ; du quotidien de leur auteur, musicien des garrigues venteuses, odorantes et solaires ; de son parcours initiatique intime, auto-fiction de personnage au nom de super-héros, ponctué de révélations et d’extases, de références innombrables à la musique pop.
Amour pour sa muse (Nina Savary), pour ses héros à lui : un hérétique renaissant à l’intuition géniale (Giordano Bruno), des chanteurs français naïfs et beaux comme lui (Bernard Ilous & Pierre Vassiliu), des musiciens électroniques, des grands compositeurs, de bons arrangeurs, des amis, du métier. Écrasants panoramas fantaisistes, nous sommes bien peu de choses. Mais nous prenons part au grand tout, à l’infini, à l’univers et aux mondes. Contemplons avec fantaisie et humilité, dansons dans les garrigues aux rythmes des cigales assourdissantes, chantons à tue-tête ces hymnes apaisés. Lâchons prise à ces transcendances simples et soyons témoins, « martyrs » de l’infini, de l’univers et des mondes. Car il nous confesse : « Je pourrais mourir pour ce genre de moment ».