Le Club est donc (vraiment) de retour et nous prend par les sentiments avec ce nouvel album. Plus le nombre d’écoutes de Nothing Lasts Forever augmente, plus le souvenir de la première écoute de Songs From Northern Britain s’impose à nous. En 1997, les Écossais sont au sommet. Creation Records est riche comme Crésus et met Oasis dans le studio 1 et le Teenage Fanclub dans le studio 2 des AIR Studios de Londres. On connait la suite de l’histoire. Oasis sortira avec un disque boursouflé, le Teenage avec leur meilleur album. Enregistré par David Bianco, mixé par George Shilling, Songs From Nothern Britain emmène dans les campagnes écossaises l’héritage luxuriant des Byrds.
La première qualité du douzième album des Écossais est donc de nous rappeler ce formidable disque. La seconde réside dans en ses caractéristiques intrinsèques : Nothing Lasts Forever contient de formidables chansons. À cela plusieurs raisons. La période des divorces (musicaux et privés) est derrière le groupe. Les plaies sont pansées (et évoquées sans détour comme dans I Left A Light One) et une nouvelle place est faite à Euro Childs et à ses claviers. Blake signe donc l’impeccable Back To The Light, Raymond McGinley est égal à lui-même sur I Will Love You et Euro Child dope Middle Of My Mind avec ses claviers.
Au delà de ses chansons, c’est le sentiment de quiétude qui donne à ce disque une couleur particulière. Enregistré aux studios Rockfield (comme Howdy! en 1999) en une dizaine de jours, Nothing Lasts Forever est aussi bénéfique qu’une promenade en forêt et aussi salvateur qu’une chanson de Big Star. Immortel, le Club a enfin accepté de vieillir.