
Certains l’auront remarqué, d’autres sans doute pas, nous avons mis notre site en pause depuis début octobre. Une rentrée particulièrement difficile, on le voit et on le lit partout, et qui nous concerne aussi, à notre échelle. Le premier constat évident, près de huit ans après le début de notre aventure collective, est que nous avons changé. Nous avons vieilli, la pop moderne a évolué, les usages d’écoute de musique aussi. Que faut-il déduire de tout cela ? L’équipe historique, celle de la RPM, partage toujours ses passions musicales. Avec parfois un peu plus de ferveur en ce qui concerne celles qui ont traversé le temps, ces groupes ou artistes qui sont aujourd’hui notre patrimoine. Sur une autre note, depuis nos débuts, on a eu très à cœur d’accueillir de nouveaux venus, qui ont chacun à leur manière réussi à ouvrir le champ des découvertes. Somme toute, une histoire qui résume l’avancée en âge de tout média qui s’attache à évoluer au fil de son existence. Nous avons interrogé en interne l’engagement de nos auteurs, mais la question qui se pose est aussi un peu plus vaste. Comment évoluer et continuer à toucher un public, même de niche, quand la recommandation musicale passe par les algorithmes, au moment où la critique musicale se limite à une story sur les réseaux ? A-t-on réellement encore le temps et l’envie de lire du texte à l’heure où nos cerveaux sont mitraillés de vidéos sur les réseaux et d’informations sur les médias ? Une amie me disait récemment que nous sommes épuisés par notre époque, et il y eu un véritable tournant au moment de la pandémie. C’est sans doute vrai, et cela explique surement en partie nos doutes. La seconde question vous concerne. On échange souvent, dès que vous le souhaitez, sur le site ou sur les réseaux. On vous rencontre de visu lors des concerts ou autres évènements, mais ces moments sont informels, on ne sait pas précisément ce qui anime votre lien avec la musique. Alors oui, on vous engage à vous manifester, à nous dire si ce qu’on vous propose vous convient toujours. Est-ce que la critique musicale a toujours du sens en 2025 ? Est-ce que l’on doit prendre d’autres chemins pour vous parler de musique ? Une chose est certaine, nous n’avons pas fini d’avoir envie de vous partager nos coups de cœur, éternels ou récents. On vous laisse même le choix de nous contacter si vous avez envie de nous rejoindre. Et d’ici là, nous reprendrons le cours de nos publications, en espérant que ces lignes auront sollicité votre écoute, et on l’espère, vos réactions. (TS)
Section 26 est toujours un relais pour l’information indie.
Merci de continuer vos chroniques, écoutes et, aussi, de toujours proposer des soirées indies versant noisies (pour moi) aux Vinzelles ou autour de Clermont-Fd…
Vincent Léoty
Quinquagénaire, je lis Section26 car je suis resté attaché aux articles pointus sur des groupes que je ne connais pas mais que je m’en vais découvrir fissa, j’aime les playlists commentées par toute l’équipe , je gobe les rétrospectives sur tel ou tel album plus ou moins culte, plus que moins obscur pour moi …. Des articles comme j’en trouvais dans les inrocks période 90’s, magic Rpm, les fanzines puis quelques blogs. Des articles qui me sortaient parfois de mon confort musical ou, au contraire, me proposaient de m’y lover. Moi j’aime bien quand un humain me conseille une chanson juste parce que la bassiste du groupe est la dog-sitter de Jarvis Cocker. Je crois qu’à Section26, vous perpétuez cet esprit-là : une écriture pointue mais aussi foutraque, drôle et parfois un brin désabusée mais toujours passionnée et curieuse. Je ne sais pas si mes remarques du « c’était un peu mieux avant les algorithmes « vous aide, la presse musicale crève doucement mais j’aime prendre le temps de vous lire. Bonne continuation dans la voie que vous choisirez✊
L’autre jour (nuit ?), lorsque la pochette de Dusty Trails – lumineuse, parfaite – est apparue à mes yeux, j’ai eu cet élan d’amour que j’ai (souvent) pour vous.
Section 26 – Christophe en l’occurrence – allait encore taper dans ma discothèque et sortir un de ces albums dont je ne me séparerai jamais, un de ceux que lorsque je le réécoute, provoque les mêmes plaisirs infinis, renouvelés, depuis sa découverte.
Je pourrai répéter le truc avec d’autres musiques, adorées depuis longtemps ou découvertes grâce à vous.
Récemment, dans une playlist, ce coup de foudre pour Antoine Herran, et l’échange que j’ai eu avec lui, à distance.
Alors oui, j’ai aujourd’hui l’âge de ceux et celles qui, à 19 ans, ont été retournés à vie par Loveless. De ceux et celles qui adorent Murat, David Berman, Holden, Feelies, Valérie Leulliot, Luna, Pastels, et tant d’autres ; pas uniquement dans le camp des « sensibles » mais aussi dans le rap, le jazz, l’électro, le hard-core.
A chacun sa liste, à chacun ses chouchous, de hier, d’avant hier, de maintenant.
Moi aussi l’époque m’épuise. Mais la musique, les musiques, et ceux qui en parlent, en écrivent, en échangent, sont parmi les forces qui me tiennent alerte, en vie.
Donc pour moi, ce que vous faites, avec passion et légèreté, en 2025 (qui en manque tant, de légèreté) a un sens. Plusieurs même.
Cet aprem, j’ai écouté Sugargliders. Les nuages ont souri.
On est peut être peu, dans la niche, mais on se tient chaud.
Ludovic
Nous avons vieilli ,je dirais surtout vous avez trés mal vieillis ,mais moi j’ai su évolué ,continué d’avancé j’ai remis en causé ma culture musicale dé base , j’ai tenté un dialogue avec vous, je vous ai bousculé et fort critiqué dans lé but dé créé un électrochoc et dé vous faire évolué musicalement mais en vain je me suis heurté à un mur d’entré soit ,snob , je me suis fais censuré systématiquement ,tant pis pour vous ,vous passé complètement à coté dé tout un pan dé musiqué incroyable ,tant en news que réédition ,tout cette constellation dé label que je soutiens depuis longtime est passé complétement sous vos radars. vous étés resté encapsulé et cloisonné dans une culture indé rock dés années 80/90/2000.
Reprocher à quelqu’un sa culture musicale, ses goûts, son manque d’ouverture, c’est un peu comme critiquer sa coupe de cheveux.
Tu as le droit bien entendu, mais on fait avec ce qu’on peut, ce qu’on est, ce qu’on veut …
Une question d’implantation, de mouvements, de nature, de culture.
Il y a tellement de choses à écouter, à aimer. Et de façons différenciées, sans forcément ressentir les mêmes choses tout en appréciant autant.
Aujourd’hui d’Angelo est mort. RIP.
En peu de disques il a marqué son époque. Après, on aime, ou pas. Et qu’importe.
Bisous.
Il y a tellement de musiques à écouter qu’il serait tellement facile de tourner le dos à la nouveauté et de se satisfaire des milliers de disques qu’on entasse chez soi depuis des décennies. Et, la plupart du temps, c’est ce que je fais. Musicalement, je n’aime pas beaucoup mon époque. Mes enfants écoutent des musiques qui me hérissent, je n’ai jamais été un grand fan de rap et les héros de ma jeunesse ont presque tous disparus (Sonic Youth, Fugazi, Nirvana, My Bloody Valentine…). Le plus souvent, je réécoute mes disques de chevet. Mais ce sont des sites comme le vôtre qui me maintiennent éveillé, qui me permettent de sortir de ma zone de confort, de toujours rester curieux. La critique musicale n’a jamais été aussi importante qu’en cette période où les réseaux et les algorithmes dominent le paysage. Car c’est un paradoxe très contemporain, mais si l’offre n’a sans doute jamais été aussi pléthorique, il me semble néanmoins que la musique a tendance à s’uniformiser.
Je ne partage pas la plupart de vos goûts musicaux, et c’était déjà le cas à l’époque de Magic RPM (Murat m’agaçait, les machins électro planants me donnaient des envies de meurtre, le post-rock m’ennuyait et Oasis me filait des boutons). Mais c’est sans doute grâce à vous que j’ai acheté les disques de Swell ou Galaxie 500. Et puis on évolue au fil des ans, et maintenant j’aime bien Murat.
Votre site est pour moi un rendez-vous hebdomadaire, que je lis comme je lisais à l’époque Magic ou Les Inrockuptibles. Alors je vous dis merci.
Vous êtes un pilier très important dans ma vie musicale : vos playlists mensuelles, vos articles, vos chroniques… Je découvre encore tellement de choses grâce à vous ! À l’époque, j’ai cru qu’on serait définitivement orphelins de la RPM (la vraie), et finalement, la flamme ne s’est pas éteinte. Qu’elle brûle encore longtemps, c’est un bonheur de vous lire, et j’y trouve toujours mon compte quelque part. Longue vie à Section26 !
Même âge et même expérience (la niche, tout ça…) avec quelques bémols :
– si l’époque épuise autant éviter d’y participer au maximum (je parle de la barre de réseaux soci… euh publicitaires en haut à droite de la page (X, facebook, sérieusement ?))
– dans le même esprit l’affirmation constante que les gens n’écoutent qu’en streaming (je fais référence à votre phrase sur les algorithmes) m’agace un peu (il reste, certes très peu, mais il reste des gens qui vont en magasin pour acheter des disques physiques (vinyles, CDs…)). Désolé mais ça reste, je pense, une partie non négligeable de votre lectorat, et cette partie, elle s’intéresse assez peu au fond du fond de bandcamp…
– enfin, je trouve la période actuelle (et je parle des « gros » labels type Warp, 4AD, Partisan…) super excitante et je me désole un peu que vous passiez à coté de la scène dublinoise, ou de celle du Windmill. Dit autrement, je préfèrerai lire un article de fond sur Maruja ou Squid plutôt qu’un énième papier sur Felt
Désolé pour ce post bordélique mais je voulais juste compléter les autres écrits dont je partage quasiment toutes les idées…
On a fait un texte sur notre souhait de rester provisoirement sur les réseaux, en espérant les quitter un jour. La future et imminente newsletter par mail devrait le permettre un jour. Sinon, évidemment qu’on reste fidèles à nos disquaires. Pendant le covid, on l’avait maintes fois prouvé avec notre série https://section-26.fr/category/premiere-necessite/. Pour finir, on est toujours partants pour alterner les nouveautés passionnantes qu’on suit et un énième papier sur Felt 😉 Merci du soutien et de la critique en tous cas, David.
J’ai été abonné de Magic depuis le début. Section 26 est toujours pertinent. Je consulte le site au moins une fois par jour. Malgré tous les algorithmes et playlists préfabriqués, rien ne remplace une chronique bien argumentée. La lecture d’une bonne chronique est le préliminaire au plaisir de l’écoute d’un album. Continuez svp
Ps: pas fan de l’écriture inclusive
Je lis régulièrement avec un grand plaisir Section 26.
J’apprécie particulièrement la rubrique Selectorama.
J’espère que vous garderez encore un peu de force pour faire partager votre passion.
Section 26 n’a pas d’équivalent.
Continuez, vous êtes importants ! C’est toujours un plaisir de vous lire. Peut être penser à diversifier les plateformes sur lesquelles on peut trouver votre playlist du mois, pour celleux qui ont tourné la page Spotify.
Il y a Deezer et Youtube aussi ! Merci du soutien <3
L’avenir ne sera probablement pas brillant… Et pourtant des morceaux venus de nulle part continueront à nous faire dire que, oui, ça vaut le coup de continuer à mettre un pied devant l’autre. J’ai une vraie admiration pour les passeurs que vous êtes. Les passeurs de sons, passions. Les passeurs de vie. Faut pas quitter le navire ! Là je pense, je ne sais pourquoi, à cette courte chronique sur le pale fire de ralfe band. Vos mots me sont chers. Merci
En 2025, Section 26 a déterré deux pépites qui m’ont accompagné toute l’année : « True » de Violens et « Life is a grand » de Henry Badowski. Dans sa rétrospective de fin d’année, Spotify devra bien s’y résoudre : mes albums les plus écoutés n’émanent pas de ses algorithmes. Je compte sur vous en 2026 !
Bien évidemment si je vous aime tant Section26 c’est parce que je découvre des groupes dont je n’entend pas parler ailleurs. Mais il y a une chose essentielle qui vous différencie de nombreux prescripteurs musicaux en tout genres, c’est la qualité de vos plumes. J’adore lire les chroniques des disques que je suis en train d’écouter et ce sont systématiquement les vôtres qui me touchent le plus, m’en apprennent le plus sur le contexte et me renvoient le plus vers d’autres groupes incroyables. Parce que vous ne vous contentez pas d’écrire sur l’album en question mais vous parlez aussi de vous et de votre rapport au disque. Vous racontez une histoire. Pour trouver mieux il faut aller chercher dans les livres des grands critiques.
Je pourrais citer des tonnes d’exemples. Celui qui me vient en tête, parce que je l’ai lu tout récemment, c’est la chronique de Renaud Sachet à propos du Sittin’ Pretty des Pastels qui m’a fait redécouvrir cet album de manière quasi-épiphanique. Vos indispensables playlists mensuelles de nouveautés ne m’impacteraient certainement pas autant s’il n’y avait pas ces quelques mots en dessous de chaque vidéo.
Il y a maintenant 10 000 façons cools de découvrir de nouveaux groupes mais dans cette frénésie qu’offre internet, vous tenez une place à part vraiment très précieuse.
Ne changez rien, continuez à être ces prescripteurs d’exception et à étancher notre soif inextinguible. Vous nous être très précieux et c’est toujours un plaisir que de voir la publication d’un nouvel article. Merci pour tout.