Chaque jour (y compris dimanche, oui, oui, nous sommes nombreux, rappelez-vous) jusqu’à début janvier, vous trouverez archivés ici les classements de nos disques préférés de l’année 2018 dans l’ordre de parution, en déroulant cet article. Et évidemment, comme chez section26, on n’aime pas faire les choses comme tout le monde, nos contributeurs ont plus ou moins décidé eux-mêmes de la forme à donner à leur choix : albums, singles, rééditions, concerts, films, séries TV ou livres de l’année selon les goûts et les envies de chacun. La saison est ouverte, avec chaque jour, une belle image signée par Pauline Nunez, comme un calendrier d’avant-nouvelle année. Season’s greetings, les amis.
#27 : Victor Thimonier
Cette année, et pour la première fois depuis des lustres, j’ai écouté de la musique en dilettante – je veux dire par là que je n’ai absolument pas essayé de suivre l’actualité musicale. D’ailleurs, cette attitude a plutôt été une constante dans mon travail d’écriture cette année, c’est bien simple, je n’en fiche pas une – pardon, hein, mais je suis tout le temps fatigué. Donc voici un top 10, qui est constitué des plus ou moins dix albums de cette année que j’ai écouté. C’était pas dur de l’intégrer! Cela dit, j’ai pour chacun une tendresse toute particulière, et même pour certains un amour profond.
10 albums
(bien sûr, comme toujours dans un ordre absolument hiérarchique, fondamentalement objectif, de qualité musicale intrinsèque)
1. GO-KART MOZART, Mozart’s Mini-Mart (Cherry Red)
2. PART TIME, Spell #6 (Tough Love Records)
3. CHARLI XCX, Pop 2 (Asylum Records)
4. JORGE ELBRECHT, Here Lies (autoproduit)
5. JULIA HOLTER, Aviary (Domino)
6. DOMENIQUE DUMONT, Miniatures de Auto Rhythm (Antinote)
7. THE SAMPS, Breakfast (Gloriette)
8. CONNAN MOCKASIN, Jassbuster (Mexican Summer)
9. THOUSAND, Le Tunnel Végétal (Talitres)
10. JOHN MAUS, Addendum (Ribbon Music)
12 Rééditions
FELT x10 (Cherry Red)
SORROW, Under The Yew Possessed (Night School)
TIM MAIA, Disco Club (Mr Bongo)
2 Concerts
Fire Engines/Lydia Lunch/Michael Rother (12/08/18, Edinburgh, Leith Theatre)
Julia Holter (10/12/18, Edinburgh, Summerhall)
1 Livre
(qui est, en vrai, une réédition)
MOMUS, The Book of Scotlands (Luath Press)
#26 : Julien Welter
Albums
ONEOHTRIX POINT NEVER, Age Of (Warp Records)
LOW, Double Negative (Sub Pop)
THE NECKS, Body (Fish of Milk)
JUSTIN HURWITZ, First Man OST (Back Lot Music)
THE GOOD, THE BAD & THE QUEEN, Merrie Land (Studio 13)
Rééditions
SONGS : OHIA, Travels In Constants (Temporary Residence Limited)
V/A, Technicolor Paradise : Rhum Rhapsodies & Other Exotic Delights (Numero Group)
THE BETA BAND, The Three E.P.’s (Because Music)
LARAAJI, Vision Songs – Vol. I (Numero Group)
PIERRE VASSILIU, Face B – 1965-1981 (Born Bad)
#25 : Guillaume Ferchaud
Albums
BEAK>, >>> (Invada)
CANNIBALE, Not Easy to Cook (Born Bad)
CRACK CLOUD, Crack Cloud (Meat Machine)
GOLDEN ORIOLE, Golden Oriole (Mozart Kebab/Drid Machine)
LITHICS, Mating Surfaces (Kill Rock Stars)
PRAM, Across the Meridian (Domino)
ORGUE AGNES, A une Gorge (Three:Four)
THE SHIFTERS, The Shifters (Future Folklore)
V/A, Cabinet de Curiosités (Truc)
V/A, Two Niles To Sing a Melody : the Violins & Synths of Sudan (Ostinato)
Concerts
THE DEAD C aux Instants Chavirés
FIRE! ORCHESTRA à l’International
#24 : Rosario Ligammari
1. V/A, Climax, Original Motion Picture Soundtrack (Milan Records)
C’est maintenant impossible de réécouter ces classiques électroniques (French Kiss, Utopia Me Giorgio, Pump Up The Volume…) sans revisualiser les fiévreuses séquences du film de Noé, partie danse (smile) et partie transe (trip). Plus qu’une bande son, plus qu’une compilation, plus qu’un album de chansons : en attendant de revoir Climax, remake mental sur la platine.
2. M¥SS KETA, Una Vita In Capslock (La Tempesta Dischi)
Bombe underground et star de la Jet milanaise, icône et héroïne de roman, Peaches et la Cara, Miss lisse et MC trash, techno et punk, lunettes noires et masque, avec le manifeste Una Vita in Capslock (accompagné de clips et lives démentiels), M¥SS KETA est – pour paraphraser son hit – une femme qui compte. Beaucoup.
3. THE VOIDZ, Virtue (Cult Records)
Le meilleur album « rock » 2018 !
4. COSMO, Cosmotronic (42 Records)
Un premier disque pop fêtard mélancolique et techno chanté, top pour l’écoute solo (et le dancefloor), comme il sait faire. Un deuxième disque pop techno fêtard et mélancolique instrumental ou presque, top pour le dancefloor (et pour l’écoute solo), comme il sait faire. Avec ce double Cosmotronic, Cosmo a vu les choses en grand, et c’est top.
5. JARDIN, Epée (Le Turc Mécanique)
Derrière ce nom à coucher dehors dans le jardin se cache Lény Bernay, compositeur aussi pertinent musicalement que dans les propos. En plus, son Epée (qui est un LP) rappelle curieusement l’album Nowhere de Koudlam, ce qui ne gâte rien du tout.
6. THE MICRONAUTS, Head Control Body Control (Micronautics)
Et aussi Scratch Massive avec Garden Of Love (sorti sur leur label bORDEL), les valeurs sûres et précieuses de l’électronique d’ici.
7. MARIE DAVIDSON, Working Class Woman (Ninja Tune) & ESSAIE PAS, New Past (DFA Records)
EBM sensuelle et techno-indus parano, que ça soit Essaie Pas avec New Path (inspiré par le A Scanner Darkly de K.Dick) ou la moitié du duo Marie Davidson avec Working Class Woman, les Québécois secouent.
8. MOTORAMA, Many Nights (Talitres)
Depuis 2010, les Russes timides sortent en moyenne tous les 2 ans à peu de choses près le même disque, pardon, le même très bon disque – cold intemporelle épurée qui se la joue profil bas. Many Nights, sorti 2 ans après Dialogues, n’échappe pas à la règle : c’est le même très bon disque – à peu de choses près qu’il s’agit peut-être de leur meilleur.
9. LUCA CARBONI, Sputnik (RCA Records)
Été 98, j’ai 10 piges, je me balade au rayon musique du Auchan de Turin et tombe sur la magnifique pochette (peinture signée Luca Carboni lui-même) de l’album Carovana fraîchement sorti. Attiré, je saisi le casque de la borne d’écoute, presse le bouton play. Coup de foudre. 20 ans plus tard, alors que le dernier cru dudit Carboni n’est pas toujours des plus frais – il a pourtant travaillé avec quelques membres de la talentueuse scène it-pop, Giorgio Poi inclus – je n’ai toujours pas appuyé sur le bouton stop. Lectrice et lecteur de Section 26, je sais que tu comprends ce sentiment.
10. FRANCESCO DE LEO, La Malanoche (Bomba Dischi)
Produit par Poi – encore lui – Francesco de Leo fait une entrée pépère dans le rang des promesses de la pop italienne moderne. Le son psyché tourne à son rythme, flegmatique, ça sent la vapeur, les textes drogués, la réverbération, bref le truc à côté de la plaque qui vise pourtant juste, direct dans l’anima.
BONUS
FRENCH POP
Polnareff, Donald Pierre, Muddy Monk, Jo Wedin, Jean Felzine, TOOOD, Viot, Niki Demiller, Grand Blanc, Chevalrex, Mou, Moodoïd, Perez, Alice Lewis, La Langue, La Houle, et en attendant Sémaphore, l’excellent disque de Requin Chagrin : en EP, en live, en inédit ou bribes démos, en LP, la pop franco-française (conçue ici et chantée dans notre idiome) a encore fait des étincelles.
CESARE CREMONINI, Possibili Scenari Per Pianoforte E Voce
Hors catégorie. C’est simple : c’est le même disque que le Possibili Scenari de l’an dernier, les mêmes chansons, dans le même ordre, mais en version piano. Sinon : le live à San Siro était grandioso.
Concerts
Plein de très bons souvenirs, impossible de tout caser. Honneur à l’Italie : le stade San Siro + 2 festivals indie en Sicile.
CESARE CREMONINI à San Siro, Milan + MISH MASH FESTIVAL 2018 à Milazzo (Sicile) + JESUS & MARY CHAIN au FESTIVAL YPSIGROCK à Castelbuono (Sicile)
Films
1. MEKTOUB MY LOVE : CANTO 1 d’Abdellatif Kechiche
2. CLIMAX de Gaspar Noé
3. UNA FAMIGLIA de Sebastiano Riso
4. SILVIO ET LES AUTRES de Paolo Sorrentino
5. DOGMAN de Matteo Garrone
6. RAZZIA de Nabil Ayouch
7. UN COUTEAU DANS LE CŒUR de Yann Gonzalez
8. A GENOUX LES GARS d’Antoine Desrosières
9. QUIEN TE CANTARA de Carlos Vermut
10. LA FORME DE L’EAU de Guillermo del Toro
Livres
1. BABYLONE EXPRESS de Mathilde-Marie de Malfilâtre (Le Dilettante)
2. SURDOSE d’Alexandre Kauffmann (Goutte d’or) + JUDY, LOLA, SOFIA ET MOI de Robin d’Angelo (Goutte d’or)
3. L’HOMME NECESSAIRE de Bénédicte Martin (Sable Polaire)
4. BERNARD ESTARDY, LE GEANT, ITINERAIRE D’UN GENIE DU SON de Julie Estardy (Gonzaï Médias)
5. EMBRACE YOUR FANTASIES de Roy Stuart (Taschen)
6. DUSTAN SUPERSTAR de Raffaël Enault (Robert Laffont)
7. MICROFICTIONS 2018 de Régis Jauffret (Gallimard)
8. SILENCE, RADIEUX d’Alexandra Dezzi (Léo Scheer)
9. UNE VIE SANS FIN de Frédéric Beigbeder (Grasset)
10. SHOEGAZE de Victor Provis (Le Mot et le Reste)
10+1.UNA DONNA CHE CONTA de Myss Keta (Rizzoli Lizard)
#23 : Arnaud Lefeuvre
10 albums
COURTNEY BARNETT, Tell Me How You Really Feel (Marathon Artists)
TRACYANNE & DANNY, Tracyanne & Danny (Merge)
TONY MOLINA, Kill The Lights (Slumberland)
FATHER JOHN MISTY, God’s Favourite Customer (Bella Union)
TRACEY THORN, Record (Unmade Road)
RILEY WALKER, Deafman Glance (Dead Oceans)
KURT VILE, Bottle It In (Matador)
SOCCER MOMMY, Clean (Fat Possum)
THE GOON SAX, We’re Not Talking (Wichita)
DIET CIG, Swear I’m Good At This (Frenchkiss) – rattrapage 2017-
3 singles
THE FORTUNA POP! ALL STARS, You Can Hide Your Love Forever (Fortuna POP!)
LCD SOUNDSYSTEM, Home / I want your love (Sony)
TRACEY THORN, Dancefloor (Unmade Road)
Rééditions
LOS CAMPESINOS!, Hold On Now, Youngster… (Wichita)
LOS CAMPESINOS!, We Are Beautiful, We Are Doomed (Wichita)
BRADFORD, Thirty Years Of Shouting Quietly (A Turntable Friend)
Trois live
Belle & Sebastian à Pleyel, 07 février
Mahalia à la Maroquinerie, 06 novembre
Courtney Barnett au Casino de Paris, 07 novembre
Un livre
ALAN MOORE, Jerusalem (Inculte)
Un film et une série
A QUIET PLACE de John Krasinski
THE AMERICANS (saison 6) de Joe Weisberg
Un espoir
Le nouvel album de Séverin
#22 : Fred Valion
2018 en 17 chansons qui ont changé ma vie.
1. Unmade, THOM YORKE – Suspiria OST
2. Mellow, MARLIN’S DREAMING – Talk on/Commic
3. The Poison Tree, THE GOOD, THE BAD & THE QUEEN – Merrie Land
4. Saint, BLOOD ORANGE – Negro Swan
5. Roaming Star, GRAHAM COXON – The End of The F***ing World (Original Songs and Score)
6. Blue Lights, JORJA SMITH – Lost & Found
7. Dust on Trial, SHAME– Songs of Praise
8. Small Victories, THE LEMON TWIGS – Go to School
9. Let’s Find An Out, SNAIL MAIL – Lush
10. Move Me, MURA MASA, Octavian
11. Losing Myself, THE GOON SAX – We’re Not Talking
12. Deep Pockets, GAZ COOMBES – World’s Strongest Man
13. Need a Little Time, COURTNEY BARNETT – Tell Me How You Really Feel
14. When You Die, MGMT – Little Dark Age
15. La Vie de Mes Sœurs, THOUSAND – Le Tunnel Végétal
16. Lost, NATALIE PRASS – The Future and The Past
17. Losing You, BOY PABLO – Soy Pablo EP
#21 : Alexandre Gimenez-Fauvety
En compulsant les tops ici et là, j’ai eu plus que jamais, en cette fin 2018, l’impression d’un décalage entre les media (en particulier anglophones) et moi. Ont-ils encore le courage et l’envie de défendre l’alternative ou sont-ils paralysés par le FOMO, zeitgeist de notre époque ? Les bons disques « indés » n’ont pourtant pas manqué dans cette année intéressante à bien des égards. Si je devais l’analyser objectivement, deux phénomènes me semblent importants à noter dans notre chère sphère au niveau international : l’émergence d’une génération de jeunes autrices indie nord-américaines (Snail Mail, Soccer Mommy) et le succès du punk britannique (Idles et Shame). En France la scène indépendante se porte aussi très bien, en témoigne le succès de l’album d’En Attendant Ana, les excellents disques de Tahiti 80, Lemon Swell, Stratocastors mais aussi Brace ! Brace !, La Mirastella, La Houle ou Initials Bouvier Bernois. L’année 2019 devrait être tout aussi exaltante, comme en témoigne ma riche liste d’espoirs. Nous sommes dans une chouette dynamique avec une réappropriation passionnante de notre langue par de nombreux groupes attachants (Tôle Froide, Balladur, Carambolage, Entracte Twist, François Club, etc.). De mon coté, dans une perspective plus individuelle, mon année a été marquée par des disques groovy (Jerry Paper, Klaus Johann Grobe, 79,5, Louis Cole, Stimulator Jones, etc.) : peut-être un besoin de retrouver à travers la musique une certaine langueur dans une actualité souvent anxiogène.
Albums
JERRY PAPER, Like a Baby (Stones Throw)
KLAUS JOHANN GROBE, Du Bist So Symmetrisch (Trouble In Mind)
SUNSET ROLLERCOASTER, Cassa Nova (autoproduit)
ASTRONAUTS ETC., Living In Symbol (Company)
79,5, Predictions (Big Crown)
CRACK CLOUD, Crack Cloud (Tin Angel Records)
STRATOCASTORS, Living Under the Johnny Vacances (Et Mon Cul c’est du Tofu?/Degelite)
TAHITI 80, The Sunsh!ne Beat Vol. 1 (Human Sounds)
EN ATTENDANT ANA, Lost & Found (Buddy)
LEMON SWELL, Je m’appelle Lucas (La Souterraine)
Singles
NATALIE PRASS, Short Court Style (ATO Records)
BALLADUR, Il y a des choses qu’on oublie pas (Le Turc Mécanique)
EGGS, I feel in love with a girl she didn’t even know I exist so I formed my own band (Howlin Banana/Hellzapoppin)
79.5, Terrorize My Heart (Disco Dub Version) (Big Crown)
TAHITI 80, Natural Reaction (Human Sounds)
LOUIS COLE, F It Up (Brainfeeder)
ANEMONE, Sunshine (Back to the Start) (Luminele)
STIMULATOR JONES, Give My All (Stones Throw)
ADRIEN LEGRAND, Notre Amitié (Objet Disque)
ULTIMATE PAINTING, Not Gonna Burning Myself Anymore (Bella Union)
Rééditions
TÔLE FROIDE, Tôle Froide (Le Turc Mécanique / AB)
ADAM’S RECITAL, There is no place for lonely people (Cameleon)
THE SOMETHINGS, Le Monde Infernal (Cameleon)
DIDIER BOCQUET, Eclipse (Cameleon)
RICHARD PINHAS, Chronolyse (Bureau B)
Documentaire
Concerts
Crack Cloud @ le Supersonic, Paris
Forever Pavot @ la Maroquinerie, Paris
Tahiti 80 @ la Maroquinerie, Paris
Balladur @ le Supersonic, Paris
Klaus Johann Grobe @ Olympic Café, Paris
Carambolage @ le Supersonic
, Paris
Espoirs
Pastel Coast
Police Control
Biche
EggS
Carambolage
Adrien Legrand
François Club
Entracte Twist
Born Idiot
Sex Sux
#20 : Maxim Cain
Albums :
ZACH PHILLIPS, How To Slip Away (Feeding Tubes Records)
GO KART MOZART, Mozart’s Mini-Mart (West Midlands Records)
JOHN MAUS, Addendum (Ribbon Music)
AUTECHRE, NTS Sessions 1-4 (Warp)
EARL SWEATSHIRT, Some Rap Songs (Tan Cressida)
GERARD MANSET, À Bord Du Blossom (Parlophone)
Morceaux ci-dessus (avec liens d’écoute) :
ALAIN BASHUNG, Immortels
CASS MCCOMBS, Sleeping Volcanoes
KODAK BLACK, When Vultures Cry
YHUNG T.O, Leave The Hood
DABOII, Onna Gang
SHY GLIZZY, Loving Me
SHECK WES, Never Lost
VALEE, Seen Her Before / Vlone
DEAN BLUNT, Beefa
CHIEF KEEF, Glatt
OMB PEEZY, Soulja Life Mentality
QUE ALMIGHTY & JUNGLE MUZIK LARRY & 70TH STREET CARLOS, Dont Start No Shit
FUTURE feat. Young Scooter, Doh Doh
ELLA MAI, Boo’d Up
METRO BOOMIN & 21 SAVAGE, Don’t Come Out The House
BOOSIE, I Know How To Have A Good Time
Rééditions :
#19 : Thomas Schwoerer
Albums :
LOW, Double Negative (Sub Pop)
ONEOTHRIX POINT NEVER, Age Of (Warp)
ROBYN, Honey (Konichiwa/Interscope Records)
NENEH CHERRY, Broken Politics (AWAL/PIAS)
SOPHIE, Oil of Every Pearl’s Un-Insides (MSMSMSM/Future Classic)
FLAVIEN BERGER, Contre-temps (A+LSO)
DOMENIQUE DUMONT, Miniatures De Auto Rhythm (Antinote)
AGAINST ALL LOGIC, 2012-2017 (Other People)
BEAK>, >>> (Invada)
BLOOD ORANGE, Negro Swan (Domino)
NORA KEYES & THE ROCOCO JET, Mysterium Tremens (Godyssey)
TIRZAH, Devotion (Domino)
YO LA TENGO, There’s A Riot Going On (Matador)
+
ELIANE RADIGUE, Œuvres électroniques (INA/GRM)
#18 : Christophe Basterra
“Alors, 2018, c’était comment ?” Autant l’avouer d’entrée : pour moi, ce fut un peu comme une (petite) résurrection – c’est vrai, une (petite) réserection également, et pas seulement parce que j’ai vu un très bon concert d’Etienne Daho sous un soleil de plomb, lors du festival Europavox à Clermont. Une résurrection parce que j’ai enfin revu en chair et en os (en bières et en noces surtout, d’ailleurs) des amis devenus « virtuels » depuis trop longtemps ; parce qu’en montant à Paris, j’ai pu gouter à nouveau à la cuisine italienne de Pippo « Brouche Shpringchtine » Il Sorriso et bu des verres au Pop In, le temps d’une réunion de rédaction improvisée pour Section26. Parce que, après avoir perdu le gout de certaines choses – comme chantait (presque) Jean-Louis Murat –, j’ai eu à nouveau l’envie d’écrire pour défendre et partager une chanson, un disque, un artiste. Parce que j’ai pu me rendre trois fois à Biarritz, où j’ai croisé Bernard Lenoir (conte d’été) et surtout, face au Rocher de la Vierge (ça ne s’invente pas), Ruth Radelet des Chromatics (conte d’automne) – à qui je n’ai pas osé avouer que j’avais écrit un jour que sa voix tenait dans un mouchoir. Parce que ma fille a assisté à son premier concert (Jain, pour ceux que ça intéresse), sans moi certes mais avec des étoiles plein les yeux. Parce qu’en voiture, mon fils m’a demandé plusieurs fois de remettre l’intro de The Perfect Kiss de New Order (version album). Parce que, pour la première fois depuis 2010 (la trilogie Evening Hymns, Memoryhouse et Violens), j’ai multiplié les coups de cœur pour des nouveaux groupes qui sonnaient aussi bien que des vieux groupes (c’est un compliment), de Henry Nowhere (merci Lyonel) à Far Caspian, en passant surtout par les Australiens d’Ultracrush. Parce que j’ai eu la chouette sensation, en préparant quelques playlists pour Section 26 et ses lecteurs, de (ré)enregistrer ces cassettes que j’offrais à mes meilleurs amis ou (mieux) à ma petite amie. Parce que je me suis aperçu que l’une de mes chansons préférées de 2018, Passionfruit de Drake, était sortie en 2017 – ce qui n’est pas très important quand on sait que je passe mon temps à écouter des albums de 1967. Parce que je suis retourné voir des concerts. Parce que grâce à Dragon Rapide, j’ai découvert une salle géniale à Clermont, le Fotomat, où je rêve depuis d’organiser des surprises-parties. Parce que j’ai enfin pu voir The Plastic Invaders sur scène – avec le recul, je me dis que le concert fera peut-être date car nous étions aussi nombreux que pour les Jesus And Mary Chain aux Bains Douches en mars 1985. Parce que lors du Paris PopFest, Paul Kelly de Birdie et moi-même étions d’accord au sujet de Go-Kart Mozart : “Ils sont prêts à jouer dans les stades !” Parce que j’ai cru qu’à Lyon, pendant plus d’une heure d’une prestation recueillie, The Apartments jouait pour moi seul – alors que nous étions plus de deux cents. Parce que pour la première fois depuis longtemps, j’écoute en boucle un album du début à la fin, le très beau Chemin Vert de Joseph Fisher qui, sur fond de musiques à l’accent américain, raconte des histoires qu’on est à peu près sûr d’avoir vécues nous-mêmes. Parce que pour la première fois depuis longtemps – depuis Haute Fidélité de Nick Hornby en vérité –, j’ai eu envie d’offrir à mes amis un roman contemporain – Éparse de Lisa Balavoine, qui parvient en racontant des fragments de son existence à raconter (une partie de) la nôtre. Parce que trente ans après, j’ai pu me rendre compte que le disque de Daniel Darc & Bill Pritchard me faisait toujours autant d’effet. Parce que, peut-être, il s’intitule Parce que…
12 CHANSONS (+ 1)
ULTRACRUSH, Swimming (Autoproduit)
HINDS, British Mind (Lucky Number)
HENRY NOWHERE, Not Going Back (Autoproduit)
FAR CASPIAN, Let’s Go Outside (Dance To The Radio)
DRAGON RAPIDE, Bummed (See The Big Picture)
DOMINIQUE A, Le Temps Qui Passe Sans Moi (Wagram Music / Cinq 7)
ALONDRA BENTLEY, 45 Hours (Mont Ventoux)
GO-KART MOZART, When You’re Depressed (West Midlands Records)
CHEVALREX, Face Aux Mouvements Du Cœur #1 (Vietnam)
JEANNE ADDED, Mutate (Naïve)
JEAN-LOUIS MURAT, Je Me Souviens (PIAS)
PIROSHKA, Everlastingly Yours (Bella Union)
MILJON, What Does It take (Autoproduit)
1 ALBUM
JOSEPH FISHER, Chemin Vert (Autoproduit – Microcultures)
2 RÉÉDITIONS
DANIEL DARC & BILL PRITCHARD, Parce Que… (PIAS)
FELT [L’intégrale] (Cherry Red Records)
2 CONCERTS
GO-KART MOZART, Paris Pop Fest, 22 septembre
THE APARTMENTS, Le Sonic, Lyon, 12 octobre
1 LIVRE
LISA BALAVOINE, Éparse (JCLattès)
1 LIVRE DE PHOTOS
All About Saul Leiter (Textuel)
1 SÉRIE
Le Bureau Des Légendes, Canal+
1 PHOTO
« Je rêve de Biarritz en été »
1 COURT-MÉTRAGE HAÏKU
Gabrielle B, Les feuilles
1 ESPOIR
Il tient en deux mots : un prénom et un nom.
#17 : Sylvain Collin
Je n’ai toujours pas réussi à franchir le Rubicon d’une discothèque entièrement dématérialisée. Du coup, mon projet de lifestyle minimaliste prend du retard. Il n’y a plus de place chez moi depuis longtemps mais je continue de rapporter CD et vinyles. Pire encore, j’achète des disques que je possède déjà en double, voire en triple. Et tandis que la rue lance des pavés, je célèbre 1968 autrement : avec les rééditions de Forever Changes, Electric Ladyland, Anthem to the Sun, The Village Green Preservation Society ou les fascinantes Esher Demos du « Double Blanc ». Kick Out The Jams aussi a soufflé 50 bougies. Pour l’occasion, brother Wayne a monté un supergroupe avec des membres de Fugazi, Faith No More et Soundgarden pour rejouer sur scène l’intégralité de l’un des plus grands disques de rock de l’histoire. Rien ne n’aurait pu me faire rater le concert parisien de MC50, qui se révéla finalement irréel, jouissif et pathétique à la fois. Autre anniversaire, celui de Southern Lord : le label de Greg Anderson à ressorti plusieurs de ses références historiques, comme le LP heavy metal de Dave Grohl, Probot, ainsi que White1 et White2 de SunnO))), qui lui aussi fête 20 ans. Les Italiens de Heavy Psych Sounds, quant à eux, n’attendent pas d’occasions spéciales pour rééditer des bons disques de fuzz rock. Ils ont ainsi récupéré les vieux enregistrements de Nebula sortis chez Sub Pop à la fin des 90’s ainsi que ceux de Brant Bjork, introuvables en vinyle, et m’ont fait les poches cinq fois en 2018 avec des disques que je connaissais par cœur. Malgré tous ces trésors réédités, j’ai trouvé la production de saison plutôt bonne. Je ne vais pas vous reparler du comeback triomphal de Sleep mais plutôt du surpuissant Our Raw Heart de Yob, du retour inattendu du trio heavy parisien Fiend, du sludge melvinsien d’Eagle Twin, des mélodies envoutantes et lourdes de Windhand, du black metal sophistiqué de Panoticon, mais aussi The Body, Dead Meadow, Thou, Monster Magnet ou Dead Witches. Cette année encore, Tool nous a fait croire qu’il sortirait un disque. Une arlésienne de 12 ans qui ne fait rire que les fans de My Bloody Valentine. Enfin, un dernier mot sur le deuxième LP de Scott Hisrch : paru il y a quelques jours seulement, la country épurée de Lost Time Behind The Moon a surpassé mes attentes et a déjà plus tourné sur ma platine que ceux de Calexico, de Jeff Tweedy, de Ryley Walker ou le sympathique premier album d’Hyways.
Nouveautés
SLEEP, The Sciences (Third Man Records)
WINDHAND, Eternal Return (Relapse)
SCOTT HIRSCH, Lost Time Behind The Moon (Scissor Tail Records)
BILL FRISELL, Music IS (Okeh)
YOB, Our Raw Heart (Relapse)
RANDALL DUNN, Beloved (Figureight Records)
EAGLE TWIN, The Thundering Heard (Southern Lord)
Réeditions
V/A, Technicolor Paradise (Numero Group)
KATE BUSH, Remastered (EMI)
ELIANE RADIGUE, Œuvres Electroniques (INA-GRM)
MINGUS, Jazz in Detroit/Strata Concert Gallery/46 Selden (BBE)
NEIL YOUNG, Roxy : Tonight’s The Night Live (Reprise)
Singles/EP’s
SLEEP, Leagues Beneth (Third Man Records)
MIDORI TAKADA & LAFAWDAH, Le Renard Bleu (K7!)
JULEE CRUISE, Three Demos (Sacred Bones)
Concert
SLEEP au Trabendo, Paris, le 15 mai
Livre
JEFF TWEEDY, Let’s Go (So We Can Get Back) (Dutton)
Film
Je ne vais pas au cinéma.
Espoir
FEED (Seattle)
#16 : Clément Chevrier
Albums
Rééditions
Singles
Concerts
Livres
Espoir 2019
#15 : Alex Mimikaki
Une année 2018 en pointillé, avec malgré tout de belles découvertes et des lignes à tracer entre le passé, le présent et le futur. De la chambre de Robert Görl à Levallois Perret au début des années 80 en pleine dépression post D.A.F., à la cassette de Chambre sur Le Syndicat Des Scorpions. De la bedroom pop anglaise d’Indifferent Dance Centre et son riff étrangement Nirvana-esque (Come As You Are – 10 ans plus tôt !), à celle plus actuelle mais toute aussi bricolée de M.B. Jones, Américain expatrié en Corée. Des pastels délavés de Carola Baer à l’électronique décharnée et intemporelle de БASSÆ, les similitudes fortuites s’écoutent. Les outsiders oubliés, parfaits inconnus pour la plupart, des parfaites compilations Club Meduse, Uneven Paths ou France Chébran 2, tracent les contours d’une Europe eighties au charme suranné au son d’une pop vibrante et actuelle. D’autres pistoleros, AMOR du côté de Glasgow, en filiation à Arthur Russell, ou Insecure Men, en descente de Fat White Family, signent plusieurs des belles réussites de 2018, aux côtés de valeurs sûres aux idées renouvelées : Flavien Berger pour un deuxième album abouti, Antoine Kogut à des lieues de Syracuse, ou le vétéran Chris Carter, mais aussi Pusha T, en symbiose avec Kanye West, et Fit Of Body, sans oublier les autoproductions de Jorge Elbrecht ou Carla dal Forno. 2019 s’approche, avec d’ores et déjà de réjouissantes offrandes : du retour scénique de Stereolab à une rétrospective de l’inaugural Movement de New Order, en attendant les prochaines livraisons de Tim Presley, Henning Specht ou Malik Djoudi, j’irai épier le soundcloud de Radio Hito pour écouter les titres au compte-goutte de cette révélation encore mystérieuse. Vivement la suite.
Par ordre alphabétique… 12 disques de 2018 par 10 artistes
AMOR, Sinking Into A Miracle (Night School)
FLAVIEN BERGER, Contre-Temps (Pan European Recording)
CHRIS CARTER, CCCL Volume One (Mute)
CHAMBRE, Je t’imagine (Le Syndicat des Scorpions)
JORGE ELBRECHT, Here Lies + Happiness (self released)
FIT OF BODY, Black Box No Cops (2MR)
INSECURE MEN, Insecure Men + Karaoke For One: Vol. 1 (Fat Possum Records)
M.B. JONES, R.O.K. Spy (DRAMA)
ANTOINE KOGUT, Sphere Of Existence (Versatile Records)
PUSHA T, Daytona (G.O.O.D. Music)
3 compilations
V/A, Club Meduse (Spacetalk Records)
V/A, France Chébran Volume 2 – French Boogie 1982 (Born Bad Records / Serendip)
V/A, Uneven Paths: Deviant Pop From Europe 1980-1991 (Music From Memory)
6 rééditions
CAROLA BAER, The Story Of Valerie (Concentric Circles)
ROBERT GÖRL, The Paris Tapes (Bureau B)
LIAM HAYES, Korp Sole Roller + PLUSH, Fed (Be With Records)
HARUOMI HOSONO, Omni Sight Seeing (Light In The Attic)
LARAAJI, Vision Songs – Vol. I (Numero Group)
6 singles
БASSÆ, Untitled (Few Crackles)
CARLA DAL FORNO, Top Of The Pops (self released)
GET A ROOM!, INSANEDANCES001 (Insane Dances)
INDIFFERENT DANCE CENTRE, Flight & Pursuit (Outer Reaches)
KEYSHA / FG’S ROMANCE, Stop It! / What Is Love Today (STROOM)
VANDERSCHRICK, Onzeker (STROOM)
ZONGAMIN, O! (Multi Culti)
2 concerts
RYUICHI SAKAMOTO, le Lieu Unique à Nantes, 10 mars 2018
DAVID BYRNE, le Zénith de Paris, 5 novembre 2018
1 livre
MICHAEL DIAMOND, ADAM HOROVITZ, Beastie Boys Book (Faber & Faber)
1 espoir
#14 : Étienne Greib
Cette année j’ai acheté un disque deux fois de suite en brocante à une semaine d’intervalle, puis Fabrice a eu la gentillesse de m’en envoyer une copie en CD (il l’avait en double) et j’ai bien l’intention de racheter sa réédition et/ou le petit coffret qui comprend l’intégrale de ce groupe. Ce groupe c’est Fotheringay et son premier album du même nom. Ma chanson de l’année s’intitule The Way I Feel, (c’est une reprise de Gordon Lightfoot) et elle date de 1970. Trevor Lucas et Sandy Denny y vocalisent de concert, alors que Jerry Donahue et Trevor Lucas entreprennent des entrelacs de guitares qui préfigurent Television. Contrairement à ce que pourrait laisser croire la liste pléthorique qui suit, je n’ai malheureusement rien écouté de mieux en 2018.
Réeditions
FOTHERINGAY, Fotheringay (Caroline International)
BOBBIE GENTRY, The Girl From Chickasaw County : the Complete Capitol Masters (UMP)
FELT, Me & A Monkey On The Moon (Cherry Red)
GENE CLARK, Sings For You (Omnivore)
TEENAGE FANCLUB, Thirteen (Creation/Sony)
THE POSIES, Frosting On The Beater (Omnivore)
WIRE, Pink Flag/Chairs Missing/154 (Pink Flag)
Albums 2018
TONY MOLINA, Kill The Lights (Slumberland)
ALASDAIR ROBERTS / NEIL MC DERMOTT / TARTINE DE CLOUS, Au Cube (Okraina)
SLEEP, The Sciences (Southern Lord)
SPIRITUALIZED, And Nothing Hurt (Bella Union)
YO LA TENGO, There’s A Riot Going On (Matador)
RICHARD THOMPSON, 13 Rivers (Proper)
CYPRESS HILL, Elephants On Acid (BMG)
EL-G, Vu Du Dôme (Editions Gravats)
OREN AMBARCHI/ JIM O’ROURKE, Hence (Editons Mego)
SOPHIE, Oil of Every Pearl’s Un-Sides (Transgressive)
PAPA M, A Broke Moon Rises (Drag City)
Livre
Ed Sheeran Is Shit – Everett True (and others major musical malfunctions) (autopublié)
Concerts
HOUSE GOSPEL CHOIR (02/06 –TINALS, Nîmes)
GO-KART MOZART (22/09 – Paris Popfest)
SPIRITUALIZED (23/09 – Trabendo, Paris)
ALASDAIR ROBERTS / NEIL MC DERMOTT / TARTINE DE CLOUS (05/12 – Espace En Cours, Paris)
Espoir 2019
Le prochain album de STEVE GUNN, Unseen In Between (qui sort le 18 Janvier, ce qui ne nous fait pas trop long)
#13 : Matthieu Grunfeld
Il y a tout juste deux ans, au moment de la publication rituelle de mon palmarès de fin d’année, je fus interpelé sur les réseaux sociaux par un coucheur de qualité douteuse me reprochant avec véhémence d’avoir précocement listé publiquement mes préférences dès le début du mois de décembre, au risque d’écarter les potentiels chefs d’œuvre qui pourraient surgir jusqu’aux dernières minutes précédant le réveillon de la Saint-Sylvestre. Si je me souviens bien, j’étais même coupable à ses yeux furibonds d’entretenir ainsi les stratégies perverses des industries musicales qui renonçaient par ma faute à la commercialisation hivernale de ces mêmes chefs d’œuvre, de peur de ne pas les voir apparaître dans des tops tronqués. J’avais rapidement rétorqué que le raisonnement me semblait accorder une importance démesurée à l’affichage de sélections très subjectives auxquelles je ne suis pas certain que les magnats de la culture prêtent une attention si poussée. Avec un peu plus de temps et de recul, j’aurais également pu affirmer sans mauvaise foi que, dix minutes après que je l’ai terminée ou bien trente jours plus tard, cette liste aurait sans doute été différente sur la forme mais parfaitement semblable sur le fond. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre comme disait l’autre. C’est encore le cas en 2018. Car, entendons nous bien, il ne s’agit pas ici de dresser la liste consensuelle, prétendument exhaustive et profondément inutile des 374 albums qui ont marqué l’année, classés dans l’ordre toujours contestable de leur mérite. Plus le temps passe et plus cet exercice récapitulatif n’a, à mes yeux, aucune autre prétention que de prendre un peu de temps pour rassembler les souvenirs des quelques moments d’amitiés partagées. Celles qui réconfortent, ou qui déçoivent parfois un peu, sur l’irruption d’un dernier détail. L’entre-soi quoi, encore et toujours. Dans les lignes qui suivent, il n’est donc question que de relations, proches ou lointaines, qui prolongent d’anciennes passions musicales ou en font parfois éclore de nouvelles, des découvertes effectuées au détour du bref partage d’une cigarette ou d’un post Facebook, des recommandations inattendues ou des noms familiers (Raymond McGinley par exemple, produisant l’album de Neil Sturgeon) qui surgissent au détour d’une pochette et développent de nouvelles extensions discographiques réticulaires.
10 albums
DROPKICK, Longwave (Pretty Olivia)
SPIRITUALIZED, And Nothing Hurt (Bella Union)
ASH, Islands (Infectious/BMG)
NED COLLETTE, Old Chestnut (It Records)
TONY MOLINA, Kill The Lights (Slumberland)
THE CORAL, Move Through The Dawn (Ignition)
BILL LLOYD, Working The Long Game (Spyderpop)
KEVIN KRAUTER, Toss Up (Bayonet)
CADDY, Ten Times Four (Kool Kat/Sugarbush)
NEIL STURGEON & THE INFOMANIACS, Geography And Luck (Buzzwagon Beat)
10 rééditions
TEENAGE FANCLUB, Bandwagonesque, Thirteen, Grand Prix, Songs From Northern Britain et Howdy ! (Sony)
HONEYBUS, Story, Recital et For Where Have You Been (Mapache/Hanky Panky)
BOBBIE GENTRY, The Girl From Chickasaw County – The Complete Capitol Masters (UMC)
ROBB KUNKEL, Abyss (Tumbleweed/Future Days)
DAVE EVANS, The Words In Between (Earth)
SHOES, Black Vinyl Shoes Anthology 1973-1978 (Cherry Red)
ZUIDER ZEE, Zeenith (Light In The Attic)
BETTYE LAVETTE, The 1972 Muscle Shoals Sessions (Run Out Groove)
TRANQUILITY, Tranquility (Big Pink)
THE REAL KIDS, The Real Kids (Norton)
1 concert
Andrew Taylor, Apartment Show, Paris, 5 octobre 2018
1 livre
Simon Frith, Une Sociologie des musiques populaires (Les Presses du Réel)
#12 : Laurent Maréchal
De l’amour pour 2018. Oui, de l’amour bordel ! De l’amour tout d’abord pour les Arctic Monkeys et cet album que la fanbase semblait bouder (toujours un bon signe) et que certains chroniqueurs plus malins que les autres voulaient moquer. La bande à Alex Turner n’a jamais sorti un aussi grand disque (à vrai dire, elle n’avait jamais sorti de grand disque) mais celui-ci est un chef d’œuvre grandiloquent de pop aussi passéiste que pourtant complètement de son temps. De l’amour aussi pour Devonté Hynes qui signe avec le sublime Negro Swan l’album qui ne nous fera plus regretter Lightspeed Champion. De l’amour pour Ari Roar qui nous rappelle qu’avec deux bouts de ficelle et trois allumettes, on peut composer des chansons pop renversantes. De l’amour pour Saba et son hip hop aussi gracieux qu’émouvant. De l’amour pour l’intriguant Wolfgang Voigt (Gas) qui signe encore avec Rausch un disque monde (monstre?) aussi fascinant qu’impressionnant. De l’amour pour Sandro Perri dont j’ai déjà parlé ici mais qui le mérite encore. De l’amour toujours pour l’énigmatique DJ Healer (aka Traumprinz ou Prince Of Denmark) dont Nothing 2 Loose est une merveille ambient d’épure sonore. De l’amour aussi pour Express Rising et ses paysages sonores enneigés et pour la divine Eleanor Friedberger dont le classicisme pop est à son meilleur. De l’amour enfin pour les australiens de Goon Sax qui signent avec We’re Not Talking le retour en grâce de l’indie-pop. De l’amour pour toujours pour Pete Shelley dont on n’a sûrement pas suffisamment dit à quel point on aimait les chansons de son vivant.
Albums
1. ARCTIC MONKEYS, Tranquility Base Hotel & Casino (Domino)
2. BLOOD ORANGE, Negro Swan (Domino)
3. ARI ROAR, Calm Down (Bella Union)
4. SABA, Care for Me (Saba Pivot/LLC)
5. GAS, Rausch (Kompakt)
6. SANDRO PERRI, In Another Life (Constellation Records)
7. DJ HEALER, Nothing 2 Loose (All Possible Worlds)
8. EXPRESS RISING, Fixed Rope II (Numero)
9. ELEANOR FRIEDBERGER, Rebound (Frenchkiss Records)
10. THE GOON SAX, We’re Not Talking (Wichita Recordings)
Rééditions
THE KINKS, The Kinks Are The Village Green Preservation Society – Super Deluxe Edition (BMG)
BLACK BOX RECORDER, Life Is Unfair (One Little Indian)
TREVOR JACKSON, System (Pre-)
Singles
CHANNEL TRES, Controller (GODMODE)
PEGGY GOU, Gou Talk (Technicolour)
BLOOD ORANGE, Charcoal Baby (Domino)
KALI UCHIS, After The Storm Feat. Tyler, The Creator & Bootsy Collins (Virgin)
TROYE SIVAN, My My My! (EMI)
SONS OF RAPHAEL, A Nation Of Bloodsuckers (Because Music)
LOUIS COLE, When You’re Ugly (Brainfeeder)
THE INTERNET, Come Over (Columbia)
GRUFF RHYS, Frontier Man (Rough Trade)
TERRY, Bureau (Upset! The Rhythm)
#11 : Danny Wilde
Le groupe SOLDE, Tout doit disparaître !
Par ailleurs 2018 restera marquée par la disparition de Rose Laurens. Encore une disparition.
Un film : AMANDA, de Mikhaël Hers. Un film sur la disparition.
Un livre : Un jeune homme chic d’Alain Pacadis, qui vient d’être réédité. Ce n’est pas le passé qui ne passe pas, c’est le présent. La preuve.
Un espoir pour le futur : le passé.
#10 : Thibaut Morinière
J’ai pris quelques libertés en proposant un top 10 albums et un top 10 singles & EP. Je n’aime pas le cinéma et je n’ai lu aucun bouquin publié dans l’année, je crois. Niveau concerts, j’en ai fait pas mal et tout se confond plus ou moins dans ma mémoire, mais ce fut toujours plaisant. Espoir pour 2019 : beaucoup…
Albums
FOLIAGE, III (Z Tapes)
GEORGE CLANTON, Slide (100% Electronica)
CANDY, Under The Weather (No label)
VINYL WILLIAMS, Opal (Requiem pour un twister)
RUBY HAUNT, Blue Hour (No label)
L’ÉCLAIR, Polymood (Beyond Beyond is Beyond)
MILDLIFE, Phase (Research Records)
GRAND VEYMONT, Route du Vertige (Objet Disque)
NAUJAWANAN BAIDAR, Naujawanan Baidar, Vol. 1 (Radio Khiyaban)
ANNIE MORE, Dopominaliquaudies (Troglodisques)
Singles & EP
LUKE REED, Ordinary (No label)
EL GLUM, Presente (No label)
STRAWBERRY GUY, Without You (No label)
NUEVA COSTA, Calcular (BYM Records)
GOOD POSTURE, Italy (No label)
MIEL DE MONTAGNE, Petit Garçon EP (Pain Surprise)
PANTIN PLAGE, Patinoire (No label)
ÉCO PLUS, Velolove (No label)
ANEMONE, Baby Only You & I EP (Luminelle)
MEN I TRUST, Show Me How (No label)
#9 : Émilien Villeroy
Comme chaque année, les tops vont, viennent et ne rassemblent à RIEN, amalgames de mondes et de sensations contraires qui viennent se heurter pour dresser le portrait cabossé de ce que c’était de vivre pendant 365 jours, d’un disque à l’autre, accordant nos extases au diapason de nos humeurs. Des échos pourtant. 2018, année des gueules grandes ouvertes, des glaviots corrosifs et des apocalypses au format barquette individuelle. En tête, au dessus du monde, la voix sans filtre de Devi McCallion (aka Girls Rituals), moitié du duo le plus terrifiant et réconfortant du monde Black Dresses, mais également à l’œuvre aux côtés de Katie Dey pour signer la pop MIDI la plus viscérale, vitale et vivifiante de l’année. Et elle n’était pas seule : du virage indie-rock déprimé mais toujours vivant de Kero Kero Bonito aux cathédrales en feu de Anna Von Hausswolff en passant par les déclamations prophétiques de pure fin du monde de Current 93, tout ce petit monde sentait la mort, mais n’était pas tout à fait seul. Et entre deux rayons de ténèbres, il nous restait au moins la pop neuve, dans ce qu’elle pouvait avoir de plus frontal, direct et renversant : la j-pop épileptique de Koto, l’anti-punk crétin de The Garden, les hymnes du nouveau monde de SOPHIE, la soul enivrante de Ravyn Lenae. Hurlez, pleurez ou jubilez, mais faites-le tout entier. C’est tout ce qu’on continuera à demander pendant les 365 jours qui suivront.
Albums
1. BLACK DRESSES, WASTEISOLATION (autoproduit)
2. DEVI MCCALLION & KATIE DEY, Some New Form of Life (autoproduit)
3. KERO KERO BONITO, Time ‘n’ Place (Polyvinyl)
4. CURRENT 93, The Light Is Leaving Us All (The Spheres)
5. THE GARDEN, Mirror Might Steal Your Charm (Epitaph)
6. ANNA VON HAUSSWOLFF, Dead Magic (City Slang)
7. SOPHIE, Oil of Every Pearl’s Un-Sides (MSMSMSM/Future Classic)
8. KOTO, ばいばいてぃーんずららばい Bye Bye Teens Lullaby (Universal)
9. THE CARETAKER, Everywhere at the End of Time – Stage 4 & 5 (History Always Favours the Winner)
10. MACHINE GIRL, The Ugly Art (Kitty on Fire)
EPs
1. RAVYN LENAE, Crush (Atlantic)
2. BLACK DRESSES, Hell Is Real (autoproduit)
3. KERO KERO BONITO, Totep (autoproduit)
Singles
1. BILL WURTZ, La de Da de Da de Da de Day Oh (autoproduit)
2. KALI UCHIS, Just a Stranger (Virgin)
3. ROSALIA, Malamente (Cap.1: Augurio) (Sony)
Rééditions
1. ELIANE RADIGUE, Œuvres électroniques (INA/GRM)
2. J. JASMINE, My New Music (Unseen Worlds)
3. ALICE COLTRANE, Lord of Lords (Superior Viaduct)
Live
MARIO BATKOVIC, Villette Sonique à Paris le 27.05
Livre
4 3 2 1 par Paul Auster (Actes Sud)
Film
L’ile aux trésors de Guillaume Brac
Jeu vidéo
Return of the Obra Dinn par Lukas Pope
Espoir 2019
Aucun espoir pour 2019. Laissons-nous prendre par ce qui nous tombera sur la gueule. Mais sinon, un nouvel album de Stereolab, ce serait bien.
#8 : Vincent Chanson
Albums
6. FELT, A Decade in Music – Classic Albums Reissues (Cherry Red)
Singles
Live
PHILL NIBLOCK aux Instants chavirés à Paris, le 31/10/18
Livres
Film
IN FABRIC de Peter Strickland
Espoir
ZONAL (Kevin Martin & Justin Broadrick), enfin de retour ?
#7 : Vincent Théval
C’est une tentative de classement des vingt disques de l’année deux-mille dix-huit que j’ai le plus aimés.
Je n’avais pas spécialement l’intention de classer mes disques préférés de l’année. J’en ai écouté énormément mais de façon assez erratique, sans quasiment rien noter pour m’en souvenir, en faisant l’impasse sur beaucoup de sorties, en ne donnant pas de seconde chance à certains après une première écoute, en allant en chercher d’autres dont personne ne parlait nulle part. C’est un peu pour ces derniers que j’ai cédé à l’exercice cette année, quand Thomas Schwoerer me l’a gentiment proposé. Je crois que c’est comme ça que tout a commencé et que tout recommence régulièrement pour les camarades qui écrivent ici : l’envie de défendre ce qui est tenu sous silence ailleurs. Alors ils sont là, ces grands laissés pour compte, parmi ces vingt albums avec lesquels j’ai passé beaucoup de temps cette année, vaguement hiérarchisés en quatre groupes de cinq, parce que pourquoi pas. Avec des choses assez radicalement différentes parce que sinon à quoi bon. Vous m’en direz des nouvelles ?
Et une playlist…
#6 : Philippe Dumez
En 2018, j’ai raté France, Tanz My Hertz, Thousand et Ryuichi Sakamoto. En 2018, j’ai vu pour la première fois Tartine de Clous, Colin Stetson, Villejuif Underground et Teleman. En 2018, j’ai baillé à m’en décrocher la mâchoire devant Oneohtrix Point Never et je suis parti avant la fin de John Maus. En 2018, j’ai vu cinq fois Dominique A et trois fois Marc Melia. En 2018, j’ai croisé Arnaud Fleurent-Didier et je lui ai posé la question que tout le monde lui pose. En 2018, je me suis promis de ne plus retourner au Yoyo ni au Lieu Secret. En 2018, Jean-Marc m’a offert le Libé de la mort de Lou Reed et Pascal m’a invité à des concerts dans son jardin. En 2018, j’ai aidé à déménager la collection de disques d’Eric et j’ai résisté à la tentation de lui piquer au passage ses pirates du Velvet Underground. En 2018, j’ai découvert Meredith Monk, il était temps.
6 albums
3 singles
Live
DAVID BYRNE à Cité de la musique à Paris, le 03/07
Livre
DOMINIQUE A, Ma vie en morceaux (Flammarion)
Film
UNDER THE SILVER LAKE de David Robert Mitchell
Espoir
Revoir pour la troisième année consécutive CHAMELEONS VOX
#5 : Pauline Nuñez
Pour résumer 2018, j’emprunte les mots du poète : « Mon amour s’étend. / C’est un parachute parfait. […] / Dans ces moments-là l’encrier prend son envol et / file vers des lisières inaccessibles de / moustiques faisant l’amour. / Résonne le son fatidique. Je ne vole plus. / C’est mon amour qui s’étend. ». Écoutez-les encore, ces mots d’Alejandra Pizarnik, sous les nappes italo-mélancoliques de Radio Hito (mon espoir musical éternel). Décidément et encore chaque année : « I owe it to the girls » comme le chante Christina Schneider dans son tube parfait du printemps dernier. Bravo encore à tous les Princes-hommes-femmes de l’année, les vivant.e.s comme les décédé.e.s. Merci pour toutes les caresses de l’âme (les « Cerebral hugs » désormais d’outre-tombe de Trish Keenan, les envolées de harpe de Mary Lattimore, les coups de sax de la sorcière Jenny Hval), toutes les musiques de corps (la vivifiante « Health Machine » de Sam Evian, les corps mythologiques du parfait « Anticlines » de Lucrecia Dalt) et tous les cris du cœur (« Don’t shut me up (politely) » et dans le même temps « I’m grateful » de Brigid Mae Power). Dans les recoins des jours du calendrier, quelques souvenirs de larmes émues en concert, grâce au gospel inexorable de Jason Pierce, aux expérimentations solitaires à la guitare d’Adrianne Lenker de Big Thief ou de celles qu’on a loupées puisque je n’aurai pas vu « en vrai » Bridget Hayden cette année. Nous n’oublierons pas la pop intemporelle des anciens et des modernes (d’un Prince existentiel depuis l’inédit « Why the butterflies ? », la fresque poétique de la Neuvième vague de Kate Bush enfin sous presse dans le recueil « How to be invisible ») et des sons d’ailleurs mais d’aujourd’hui de Freak Heat Waves, Dean Blunt, ou encore Cities Aviv. De toute façon, comme nous l’a rappelé (non sans humour) Scout Niblett le 22 novembre dernier : « We’re all gonna die… And your beat kicks back like death ». Un dernier clin d’œil aux fous de la résistance à l’ordre établi, puisque Rough Trade maintenant publie des livres et qu’Èlg fait du cirque à la radio. 2018, année des Réparateur.ice.s du cœur de Jésus méconnu et méprisé, à lire, donc, et surtout à écouter. « Pretty clear », isn’t it ?
Albums/EPs
Singles
Lives
Livre
KATE BUSH, How to be invisible, Faber&Faber
Espoir
RADIO HITO, Il mio amore si espande
Bonus
#4 : Coralie Gardet
Coralie Gardet a peut être écrit sa première chronique EVER le 15 mars 2018 pour nous, elle n’a pas attendu section26 pour actionner son instinct de tête chercheuse, de concerts en découvertes. Pour preuve, ce premier classement qui incarne parfaitement ce qu’est l’indie en 2018, entre slackers (TH da Freak), lo-fi (Good Morning), post-punk (Shame). Au final, une certaine idée de la marge et de l’indépendance.
Albums
Singles
Espoir
Concert
Film
#3 : Renaud Sachet
Albums
THOUSAND, Le Tunnel Végétal (Talitres)
DOMENIQUE DUMONT, Miniatures de Auto Rhythm (Antinote)
SOOLKING, Fruit du Démon (Capitol)
MICHNIAK, L’Autre Je (autoproduit)
KID VYNNYL, s/t (Langue Pendue)
V/A, France Chebran 2 (Born Bad Records)
V/A, Disques Debs International Vol.1 (Strut)
V/A, Par les Damné.e.s de la Terre (Hors Cadre)
YVES BERNARD, Démo (Future Folklore / Cool Marriage)
AYA NAKAMURA, Nakamura (Parlophone / Warner)
Singles
LL❦ (feat. JORRDEE), Cosmonaute (autoprod)
COLLEGE D’ARZACQ, Retour infini du temps amélioré (atelier Ampli Asso)
TROTSKI NAUTIQUE, Doux comme neige chaud dedans (WeWant2wecord)
Concert
JOHNNY TCHEKHOVA à La Mine, Strasbourg
Livre
LES ANNEES LITHIUM, Langue Pendue (fanzine)
Film
SOPHIA ANTIPOLIS de Virgile Vernier
Espoir 2019
MARIA VIOLENZA
#2 : Xavier Mazure
« En 2018, tout a bougé et (presque) rien n’a changé. Mysterium Tremens, le disque de la divine Nora Keyes a fait l’objet d’une nouvelle sortie. Paru en 2016 dans l’indifférence générale, sa réédition a également fait figure de non-événement. Pourtant, que ce disque est beau ! Comme toujours, 2018 a charrié sa myriade de retrouvailles qui ne déçoivent jamais (Beak, Cavern Of Anti-Matter) et de résurrections inespérées (Pram, Go-Kart Mozart). Eric Chevillard a compilé 10 années d’Autofictif dans un volume imposant, essentiel et quasiment donné. J’oubliais l’essentiel : un voyage et Japonismes 2018 ont laissé des traces… »
Albums
BEAK>, >>> (Invada)
NORA KEYES & THE ROCOCO JET, Mysterium Tremens (Godyssey)
INSECURE MEN, Insecure Men (Fat Possum Records)
CAVERN OF ANTI MATTER, Hormone Lemonade (Duophonic)
JULIA HOLTER, Aviary (Domino)
JORGE ELBRECHT, Here Lies (Self-released)
JON HASSELL, Listening To Pictures (Ndeya)
PRAM, Across The Meridian (Domino)
GO-KART MOZART, (Mozart Estate Present Go-Kart Mozart In) Mozart’s Mini-Mart (West Midlands Records)
ESCAPE-ISM, The Lost Record (Merge)
Rééditions
MKWAJU ENSEMBLE, Ki-Motion & Mkwaju (WRWTFWW)
FELT, TOUT (Cherry Red)
UNWOUND, Leaves Turn Inside You (Numero Group)
THE NIGHTCRAWLERS, The Biophonic Boombox Recordings (Anthology Recordings)
HARUOMI HOSONO, Philharmony (Light In The Attic)
Livre
ÉRIC CHEVILLARD, L’Autofictif ultraconfidentiel : Journal 2007-2017 (L’Arbre vengeur)
Film
LETO de Kirill Serebrennikov
Série TV
Espoirs 2019
Le nouveau disque de Vitesse que Hewson Chen nous m’a promis il y a belle lurette.
Le premier LP de Bouquet que Carolyn Pennypacker Riggs m’a promis en 2015.
Le colossal coffret Ariel Pink que Mexican Summer m’a promis à l’Independent Label Market.
#1 : Tom Gagnaire
Premier des Section26 à ouvrir le bal : Tom Gagnaire, qui a notamment brillé dans nos colonnes cette année avec Laurent Talon pour son interview fleuve en 2 parties de Julie Estardy, consacrée à son « baron » de père – le génial producteur Bernard Estardy et son Studio CBE – dont le livre sort ces jours-ci chez nos amis de Gonzaï.
Interview à relire ici : http://section-26.fr/tag/
5 disques
JULIA HOLTER, Aviary (Domino)
JOHN MAUS, Addendum (Ribbon Music)
GO KART MOZART (Mozart Estate Present Go-Kart Mozart In), Mozart’s Mini-Mart (West Midlands Records)
PRAM, Across The Meridian (Domino)
BERNARD ESTARDY, Space Oddities 1970-1982 (Born Bad Records) / Fragments d’une empreinte magnétique (Gonzai Records)
ERR REC Library, Vol. 1 Espaces Urbains (Err Rec)
THE LAST DETAIL, The Last Detail (Elefant Records)
3 EP’s
LAURE BRIARD, Coração Louco (Midnight Special Records)
RICKY HOLLYWOOD, L’aventure intérieure (Ricky Hollywood/Futur Records)
DOMOTIC, Philicorda Tapes
4 concerts
JULIA HOLTER, Petit Bain, Paris
JOHN MAUS, Trabendo, Paris
GO-KART MOZART, Le Hasard Ludique, Paris
DOMOTIC / FOREVER PAVOT, La Maroquinerie, Paris
1 Film
A SCENE AT THE SEA de Takeshi Kitano (ressortie)
Espoir 2019
Le retour de Weyes Blood