Depuis la sortie en 2018 de leur très réussi dernier album Have a Cunning Plan, le groupe australien n’a pas chômé. En 2019, après un split single avec Parsnip chez le grenoblois Future Folklore qui avaient également ressorti leur tout premier disque, les Shifters avaient participé à la compil-hommage à David Berman des Silver Jews mise en place par Section 26, nous livrant une reprise très habitée de We Could Be Looking for the Same Thing. On a aussi par la suite pu se réjouir de la sortie d’un Live in Gaul, enregistré lors de leur tournée française ainsi que d’une compilation de raretés intitulée Open Vault. Mais c’est surtout leur excellent titre Left Bereft (signé chez Captured Tracks) salué par plusieurs rédacteurs de Section 26 comme l’un des meilleurs singles de 2020, qui a montré que leur inspiration était toujours intacte et le groupe prometteur. Miles Jensen, guitariste et chanteur du groupe nous a fait le plaisir d’établir une playlist des dix titres qui on sculpté sa sensibilité musicale. Continuer la lecture de « Selectorama : The Shifters »
Étiquette : Lieu : Australie
Catégories chronique nouveauté
Pop Filter, Donkey Gully Road (Bobo Integral/Spunk Records)
A l’origine, il y avait donc The Ocean Party. Ce groupe australien d’indie-pop approximative qui s’est inscrit, pendant sept années – de 2011 à 2018 – dans le sillon commun qu’il a contribué à tracer en compagnie de The Twerps, The Goon Sax ou Dick Diver pour ne citer que les moins inconnus. Plus prolifique que la plupart de ses camarades – huit albums et même davantage, si l’on inclut les productions marginales et dispersées de cassettes et autres singles – le groupe possédait la particularité d’abriter pas moins de six songwriters répartis géographiquement entre Melbourne et Wagga Wagga. En 2018, le plus jeune d’entre eux est brutalement décédé d’un kyste au cerveau et la première partie de l’histoire s’est achevée. C’est dans ce contexte dramatique que Pop Filter a fini par resurgir, toujours aussi prolixe. Continuer la lecture de « Pop Filter, Donkey Gully Road (Bobo Integral/Spunk Records) »
Catégories affichage libre
La note essentielle – Nick Cave, Henry David Thoreau, Jacques Doillon
Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine
On ne devrait se dévouer qu’à l’essentiel, au mot juste, à la note intime – au visage aimé. Lou Reed a tourné, toute sa vie, autour des trois mêmes accords. Et pourtant, que de belles chansons. Je me souviens de Michel Serrault, dans Nelly et Monsieur Arnaud, se séparant de l’ensemble de sa bibliothèque ou presque, ne gardant qu’une étagère. Il avoue – toute sa vie ne tient qu’à ces quelques livres. La vie amène trop de dispersions et de mensonges. Je repense à ma propre expérience, cerclée de lumières et d’errance, à ces trois dernières années sombres qui ont failli me faire perdre le mot juste, la note intime et le visage aimé. Continuer la lecture de « La note essentielle – Nick Cave, Henry David Thoreau, Jacques Doillon »
Catégories sous surveillance
Sous Surveillance : Thibault
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Où?
Catégories chronique nouveauté
The Apartments, In And Out The Light (Talitres)
Comment parler de ce disque sans parler de soi ? Car ce qui fascine, c’est ce qu’il provoque – va provoquer – sur chacun de ses auditeurs : ce sentiment d’avoir, dès les premières notes, l’âme ouverte en deux. Tout ce que l’on vous racontera sur ce disque, tout ce que vous lirez, ne sera qu’une suite d’expériences personnelles racontées avec plus ou moins de pudeur. Des mots aux mélodies, des instruments aux voix – car il y a la voix de Peter Milton Walsh et celle de Natacha Penot, ici voix-fantôme – , tout ici sert le sujet du disque : l’amour perdu, celui qui, cousu dans les entrailles, dicte votre vie.
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Catégories interview, sunday archive
The Apartments – Sans Domicile Fixe (1995)
On ne doit pas rencontrer ses héros ? Sans doute. Mais il y a toujours des exceptions. Lorsque j’ai rencontré Peter Milton Walsh pour la première fois, c’était dans les locaux de son label français – New Rose, peut-être – un matin de novembre, au lendemain d’une prestation électrique au festival des Inrockuptibles. Je crois qu’il avait une légère gueule de bois – et il n’a donc pas dû s’apercevoir que je tremblais légèrement et que j’avais la bouche désespérément sèche. Au moment de lancer le magnéto pour enregistrer ses propos, je ne me doutais pas qu’on parlerait de Kylie et de Dusty, je ne me doutais pas qu’il me laisserait un exemplaire de son premier 45 tours. Et je me doutais encore moins qu’un quart de siècle plus tard, j’écrirais encore à son son sujet – avec la même peur de ne pas être à la hauteur.
À l’orée des années 90, on avait depuis longtemps rédigé l’épitaphe de Peter Walsh et de The Apartments. « Compositeur australien surdoué, contemporain de Robert Forster et de Grant McLennan, responsable d’un album essentiel – The Evening Visits… Ans Stays For Years – et d’une poignée de singles. A disparu aux environs de 1987, sans laisser d’adresse ». Et puis, l’an passé, l’homme donnait de ses nouvelles, comme si de rien n’était. Drift, disque bleuté et séduisant, confirmait un talent intact. Aujourd’hui, Peter Walsh annonce même la sortie prochaine d’un nouvel album. Une occasion rêvée pour une visite guidée inespérée. État des lieux.
Interview : Les Frères Poussière. Photos : Michelle Pavlou
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Catégories cover
The Stroppies reprennent “Used To” de Wire (inédit)
Depuis quelques années, tout se passe comme si le centre de gravité de la pop indé s’était déplacé vers l’Australie et en particulier vers la ville hyper-créative de Melbourne, où crèchent les Stroppies. Pour mémoire, l’émission Transmission #32 de Section 26 avait donné un bel aperçu de cette nouvelle scène pop australienne en pleine effervescence.
Catégories chronique nouveauté
Katie Dey, mydata (Run For Cover)
La discographie de Katie Dey est une lente révélation. Progressivement, dans l’écoulement de quatre albums parus depuis 2015, les épaisses couches érigées en forteresse autour de sa musique se détachent peu à peu, se creusent, deviennent perméables à notre regard. Placées à la suite, les pochettes elles même semblent raconter l’histoire de cette dissipation continue. La silhouette est devenue regard, puis visage. La cacophonie sursaturée et intérieure de asdfasdf s’est vidée de ses parasites pour ressembler à la texture chaude et sereine d’un ciel aux couleurs irréelles. Continuer la lecture de « Katie Dey, mydata (Run For Cover) »