Catégories hommageÉtiquettes , ,

POP (IN) ! goes my heart

Section26 ouvre ses pages aux nombreux témoignages d’amour pour le petit bar indie qui a changé nos vies

Marc, Denis et Florence devant le POP IN, 105 rue Amelot à Paris.

Le lieu le plus important dans le cœur des indie kids de la capitale (et bien plus loin) a définitivement fermé ses portes samedi soir, le 25 mars, quelques mois après la disparition de l’un de ses cofondateurs, notre ami Denis Quélard. Marc Elias et Florence Piana ont servi leurs dernières pintes, devant un rassemblement d’amis de toujours, hurlant les paroles des pop songs de leur vie jusqu’au dernier souffle. Chez section26, nous sommes évidemment liés à ce lieu qui a tant compté pour nous, et nous avons eu envie d’ouvrir nos pages à celles et ceux qui ont eu envie de partager leurs souvenirs. Photos, vidéos, textes, dessins… Nous rajouterons les contributions au fil de leur arrivée, et certainement dans les prochains jours aussi. Parce qu’on n’oublie pas qu’en dehors d’être un lieu désormais mythique, maintenant, le POP IN, c’est nous tous.

Thomas Schwoerer Continuer la lecture de « POP (IN) ! goes my heart »

Catégories interviewÉtiquettes , , , , ,

HiFi Sean & David McAlmont : « Notre album aurait pu s’intituler What The Fuck’s Going On »

HiFi Sean & David McAlmont
HiFi Sean & David McAlmont

On les connaissait tous les deux. Depuis longtemps – trois décennies pour le second, et même un peu plus pour le premier. D’un côté, Sean Dickson qui, avec The Soup Dragons, a contribué à conférer quelques-unes de ses plus belles lettres de noblesse à l’indie-pop écossaise dans la seconde moitié des années 1980 avant d’achever, sous le pseudonyme de HiFi Sean, sa métamorphose, musicale et personnelle, au tournant du siècle dans l’univers des musiques électroniques. De l’autre, David McAlmont, dont les immenses qualités d’interprète ont pu s’exprimer au fil d’une discographie, solo ou collaborative, devenue malheureusement de plus en plus clairsemée alors qu’il s’orientait vers le monde académique. Au centre, Happy Ending, très grand album de soul contemporaine, réaliste et flamboyante, où les vocalises acrobatiques de McAlmont s’enchâssent harmonieusement dans les pulsations électroniques et les arrangements de cordes confectionnés par Dickson. Quelques messages et un Zoom plus loin, les voici réunis pour en partager quelques-uns des secrets de fabrication. Continuer la lecture de « HiFi Sean & David McAlmont : « Notre album aurait pu s’intituler What The Fuck’s Going On » »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

The Lost Days, In The Store (Speakeasy Studios)

the lost daysLes trois minutes réglementaires du format canonique de la chanson pop ont toujours constitué un carcan formel à partir duquel les grands auteurs s’efforcent de proposer leurs déclinaisons personnelles. Une référence contraignante et féconde à la fois. Trois minutes donc, ou un peu plus : il y a ceux pour lesquels ce n’est pas assez ; d’autres – plus rares – pour lesquels c’est déjà trop. Depuis quelques années déjà, on sait que Tony Molina est l’un des plus brillants représentants de la seconde option : celle de l’implosion des cadres plutôt que du dépassement progressif. Un as de la distillation, un maître de la condensation. Ici associé à Sarah Rose Janko (Dawn Riding), il prolonge le travail de sape déjà brillamment initié avec son premier groupe, Ovens, ou en solo. Continuer la lecture de « The Lost Days, In The Store (Speakeasy Studios) »

Catégories interviewÉtiquettes , , , ,

Lee Ranaldo : « Ma première guitare était une raquette de tennis »

Lee Ranaldo et le Wild Classical Music Ensemble sur scène au Festival Sonic Protest.

Lee Ranaldo
Lee Ranaldo / Photo : Alain Bibal

Après avoir réalisé plus d’une centaine d’interviews, il est facile de classer les musiciens rencontrés dans différentes catégories. Certains artistes sont en pilotage automatique et accordent les mêmes réponses à tout le monde, peu importent les questions. Pour des raisons diverses et variées, d’autres répondent par deux syllabes à peine compréhensibles à chaque tentative de conversation. Et il y a les vieux briscards, qui préfèrent casser la routine en racontant leur vie à base d’anecdotes. Lee Ranaldo fait partie de cette dernière catégorie, à mille lieues de l’image parfois prétentieuse et arty que l’on pouvait accorder à son ancien groupe, Sonic Youth. Une fois l’interview terminée et le magnéto éteint, il continue de parler comme si nous venions de faire connaissance dans un café, alternant questions personnelles et récits épiques sur sa longue carrière au sein de Sonic Youth ou en solo. Ranaldo étant dégagé de toute obligation promotionnelle, l’occasion était idéale pour prendre son temps et revenir sur quelques événements marquants, de sa petite enfance et sa découverte des Beatles, à son récent investissement sur l’ambitieux projet For The Birds. Ranaldo se montrant aussi généreux en interview que sur scène, ne ratez pas son prochain concert au festival Sonic Protest le 22 mars. Continuer la lecture de « Lee Ranaldo : « Ma première guitare était une raquette de tennis » »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

Bobby Caldwell, Bobby Caldwell (1978, Clouds)

Bobby Caldwell nous a quitté mardi dernier, le 14 mars 2023. Si sa disparition est passée quelque peu inaperçu en France, le chanteur américain était une référence incontournable au Japon ou dans le hip-hop américain. Bobby Caldwell est né à Manhattan mais a grandi à Miami. Le jeune musicien baigne dans un environnement musical riche et varié. Sinatra, Bob Marley, la musique cubaine passent ainsi dans les oreilles du chanteur. Il débute sa carrière musicale au début des années soixante dix au sein du combo Katmandu. Repéré par Little Richard, il accompagne ce dernier sur scène avant de tenter sa chance à Los Angeles. Il est finalement repéré par TK, un label de Floride. En pleine vague disco (1978), Bobby Caldwell publie son premier album solo sur Clouds, une structure hébergée au sein du label d’Henry Stone. Continuer la lecture de « Bobby Caldwell, Bobby Caldwell (1978, Clouds) »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , ,

Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001)

Jarvis Cocker & Richard Hawley
Jarvis Cocker & Richard Hawley, 2001 / Photo : Philippe Lévy

Nous n’avons pas vécu dans les années 1960, cette décennie à laquelle est liée une citation passée dans les annales. Et pourtant. De temps à autres, mes amis et moi nous nous disons la même chose : “Si tu te souviens de ce qui s’est passé, c’est que tu n’étais pas là…” Ça tombe bien. Nous savons tous que cet instant a existé. Et je sais que je pourrai convoquer un nombre assez impressionnant de témoins qui sourient benoitement à l’évocation de ce seul endroit – l’Espace Couleurs –, mais je suis à peu près certain que personne ne pourrait évoquer un moment précis de cette soirée-là. Bien évidemment, je ne sais plus du tout comment Robert a découvert l’endroit, comment il a réussi à négocier que certains samedis, lorsque nous étions DJ au Pop In voisin, nous investissions le sous-sol de ce bar-restaurant africain dès la fermeture de notre QG préféré, une pièce au sol de dalles blanches à laquelle on accédait par un escalier étroit et où il faisait toujours très chaud. Mais vraiment très chaud – il me semble même que parfois, des gouttes coulaient sur les murs.  Continuer la lecture de « Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Sister Iodine, Hollozone (Nashazphone)

On se souvient d’un concert de Sister Iodine aux Instants Chavirés vers la fin des années 2000, qui nous avait totalement chamboulé : la puissance cathartique de la prestation du power trio avant-noise, sa radicalité et l’extrême sophistication de sa déconstruction de l’héritage no-wave, nous avait définitivement convaincu de son importance au sein du paysage des musiques expérimentales. Véritable chainon manquant entre un rock bruitiste — axe Glenn Branca/Sonic Youth (période Bad Moon Rising) — et l’abstract noise électronique — axe Mego/Pan Sonic/Wolf Eyes — , Sister Iodine fait figure de point d’ancrage pour toute une scène française et internationale. Actifs depuis 1992, Lionel Fernandez, Erik Minkkinen et Nicolas Mazet ont en effet élaboré une œuvre à la radicale insularité : formes et formats dont il s’agit de dissoudre les cadres trop établis et contraints, en hybridant d’une manière totalement libre noise, post-rock, power electronic, hardcore ou encore électro-acoustique. Continuer la lecture de « Sister Iodine, Hollozone (Nashazphone) »

Catégories birthday partyÉtiquettes , , ,

Et puis, on a eu 5 ans.

Visuel : Pauline Nunez
Visuel : Pauline Nunez

En cercle restreint, nous nous sommes demandés il y a quelques temps déjà comment passer ce cap. Il fallait marquer le coup, d’une façon ou d’une autre. Comment témoigner de ces milliers d’enthousiasmes échevelés, de bonne ou mauvaise foi, partagés avec vous ? Quelques idées émergèrent, graphiques, éditoriales, fantaisistes. Puis quelques mois ont passé. Et à l’image de notre leitmotiv des débuts – « on fonce, et on verra après »- , on a décidé en toute dernière seconde de demander à quatre collaborateurs d’aller s’ébrouer sur ce petit exercice d’autocongratulation à notre place. Bien plus intéressant que ressasser les dossiers poussiéreux nous-mêmes. Quatre collaborateurs arrivés en cours de parcours, deux filles et deux garçons qu’on a rencontrés au fil du temps, qui sont devenus partie entière d’une histoire dont ils n’ont pas connu le début. Mieux encore, en dehors de papiers qu’ils ont signé et qu’on est fiers d’avoir publié, ils sont devenus des amis, des personnes chères sur lesquelles on peut compter. Autant que les autres, les historiques, toujours fidèles. Et nous voilà, 5 ans plus tard, plus du tout 26 mais bien plus, prêts à continuer tant qu’on le pourra en toute indépendance bénévole. Vous n’y avez pas cru au départ ? Nous non plus, mais on s’en reparle dans cinq ans.

Thomas Schwoerer

Continuer la lecture de « Et puis, on a eu 5 ans. »