
Il a eu mille vies, à contribué à une belle poignée d’avant-gardes. Si Gilb’r habite désormais aux Pays-Bas (à Amsterdam, depuis 6 ans), il ne s’est point éloigné du nerf de sa guerre : la musique via son label Versatile. Lequel fête d’ailleurs ses 25 ans ce printemps, avec une première sortie qui avait littéralement catapulté le label au firmament de la french touch d’alors avec le légendaire Disco Cubizm d’I:Cube remixé par Daft Punk. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, et le boss de la maison-mère de la Folie-Régnault n’a cessé de se diversifier. De très belles signatures (Zombie Zombie, Acid Arab, I:Cube – partner in crime de toujours – ou l’album de Parrenin / Weinrich récemment) en productions perso (Château Flight, Aladdin avec Nicolas Ker, Quixote inviant Lisa Li-Lund…), il a été l’indispensable sélecteur de Radio Nova dès 1991, et pendant des années. Pour revenir à son actualité, On Danse Comme Des Fous, son tout premier album solo vient juste de sortir, et il contient sans doute le meilleur de son univers, aussi vaste soit-il. Sur un départ aux accents de messe kraut, des bulles d’extase ambient, de la syncope en clin d’oeil à ses années Jungle Vibes (j’ai toujours le CD, je l’adore, ndlr), et un disque qui finalement, contrairement à ce que son titre On Danse Comme Des Fous suppose, ne contient pas de banger housey mais une bonne dose de génie bien supérieure. On est très fiers d’avoir le patron aux commandes d’un Selectorama pas piqué des hannetons, qui prouve son écléctisme total et sa curiosité furieuse toujours aussi vive. Continuer la lecture de « Selectorama : Gilb’r »

Le psychédélisme est aujourd’hui une catégorie consacrée, qui renvoie à une esthétique et un vocabulaire sonore omniprésents au sein du paysage pop contemporain. À tel point qu’il semble trop souvent flirter avec un certain cliché qui sied si bien au marketing culturel. Mais ce serait oublier qu’il a toujours attiré dans son sillage d’authentiques francs-tireurs, par définition rétifs à toute catégorisation trop étroite ou attendue. C’est le cas ici avec ce nouveau disque des pionniers canadiens 
Le premier contact avec ce disque est une phrase. “Ça devrait te plaire”, m’avait prévenu mon ami Nicolas P. en me tendant le CD – et quand je repense à cet emploi du conditionnel, je ne peux m’empêcher de sourire. Je me souviens bien de ces mots-là, et pourtant, je ne me souviens pas de la période, ni de l’année exacte – mais c’est bien sûr 1999, il suffit aujourd’hui parfois d’un clic pour étayer sa mémoire. Et puis, je me souviens aussi du lieu, les bureaux de la 
