C’était un dimanche. Un dimanche soir plongé dans la correction des cahiers, mais à surveiller d’un œil distrait – est-ce bien sérieux ? – les réseaux. C’est exactement à ce moment-là que j’ai vu passer un lien, posté par un ami sur lequel je peux savoir compter. Un clic. Une claque. Sur la page Bandcamp de Melenas, je tombais directement sur la chanson Una Voz, le genre de petit miracle mélodique que l’on est condamné à écouter en boucle. Dont acte. Et forcément, l’envie d’en savoir plus sur ce groupe né en 2016 à Pampelune, Navarre, patrie d’Indurain chère à Hemingway et (presque) berceau familial. Continuer la lecture de « Selectorama : Melenas »
Après 17 années de silence radio depuis la sortie de son album avec Beth Gibbons, Rustin Man nous a gratifié de deux albums en l’espace d’un an. Enregistrés lors des mêmes sessions, ils se démarquent par des atmosphères différentes. Si Drift Code est un album dense et électrique Clockdust en est une variation plus aérée et cinématographique. Il aura fallu quinze ans à Paul Webb, l’ancien bassiste de Talk Talk, pour finaliser ces enregistrements. Lee Harris, dont il semble inséparable depuis la séparation du groupe en 1992, est venu lui prêter main forte sur quelques titres. Une grande variété influences musicales ont orienté son approche pendant ces années de travail. De Sigur Ros à Ministry, il revient en détail sur la majorité d’entre elles dans ce selectorama conséquent, et très riche en anecdotes.Continuer la lecture de « Selectorama : Rustin Man »
La vidéo de Pure Luxury, premier single extrait du troisième album de NZCA Lines, sort aujourd’hui. Derrière ce nom se cache Michael Lovett, cerveau unique de ce projet, membre de Metronomy et musicien de session réputé (présent dès les débuts de Christine & The Queens). Pour son Selectorama, il s’est focalisé sur ses découvertes récentes et ses influences. Ses choix sont en parfaite cohérence avec l’univers pop et électronique de ses albums, où les mélodies accrocheuses dissimulent toujours une noirceur sous-jacente. A l’image de Pure Luxury, qui met en parallèle l’obsession du paraître et le futur incertain de notre planète. Totalement d’actualité. Continuer la lecture de « Selectorama : NZCA Lines »
Lesneu, c’est : 1/ le projet de Victor Gobbé qui officie par ailleurs avec The Slow Sliders. 2/ une abréviation de Lesneven, petite ville proche de Brest. À 4 ans, Victor veut faire de la batterie. Il devra attendre un an pour avoir l’âge requis. Et ma foi, depuis il n’a jamais lâché l’affaire. Batterie, guitare, clavier, il touche à tout avec la même évidence nonchalante. Rajoutez sa voix au timbre ample et si particulier et vous aurez un disque qui ne ressemble à aucun autre. Des chansons mélancoliques sans tomber dans le pathos, des mélodies qui collent à la peau, des chansons d’amour intemporelles. Continuer la lecture de « Selectorama : Lesneu »
Une décennie déjà que ces trois-là nous magnétisent de leur chaud-froid dansant et hypnotique. Le chanteur Maïk, passé par Bristol grande période dans une vie antérieure, la claviériste Narumi, connue comme le loup blanc chez nous notamment face au très large public de Jeanne Added, et Léo Hellden, auparavant guitariste de Jay-Jay Johanson entendu dans Aswefall, Slove, ou Camp Claude avec Maïk. De retour prochainement avec un quatrième album sur lequel ils ont déjà bien avancé, ils seront sur la scène du festival How To Love au Petit Bain. En mise en bouche, voici la quintessence de leurs influences musicales en quatorze titres géniaux. La Tristesse durera toujours.
Pour fêter la sortie de son troisième album solo, (L’appel de la forêt, ce vendredi 31 janvier sur Born Bad Records), nous avons demandé à Julien Gasc (membre d’Aquaserge, entre autres) de nous donner son Selectorama. Ceux qui connaissent l’animal savent que sa culture musicale est impressionnante, et particulièrement en matière de pop. Gasc est un vrai boulimique de musiques, de films, de littérature, d’art. Ses influences sont palpables, mais jamais écrasantes. Son Selectorama reflète assez bien ce qui fait la quintessence de sa musique : de la pop électronique brésilienne qui rend lascif, des vocaux soul pour garder la joie, du soft rock pour sangloter, du bricolage pop pour faire la fête… En attendant de vous parler un peu plus de L’appel de la forêt dans les jours à venir, voici donc onze titres qui ont inspiré cet enfant des bois.
Pour les bruxellois (ou pour ceux que la route n’effraie pas) : il y aura deux releases-parties au lieu Un Peu, à Bruxelles, Julien Gasc jouera accompagné de tous les musiciens ayant participé au disque vendredi 31 janvier et dimanche 2 février, et seront exposées les oeuvres de Sophie Vendryes, qui a réalisé la belle pochette de « L’appel de la forêt » . (info : https://www.unpeu.info/). Continuer la lecture de « Selectorama : Julien Gasc »
C’était il y a quinze ans, pendant l’été – et la saison était plutôt bien choisie : le premier album d’une chanteuse américaine dont le nom d’artiste avait tout pour (me) plaire – A Girl Called Eddy, en clin d’œil même pas dissimulé à A Girl Called Dusty – sortait un premier album formidable de pop vintage. Un album qui devait beaucoup à la période charnière des années 1960 et 1970, aux filles dont le prénom se terminait par le son « i » et au savoir-faire d’un admirateur métamorphosé en producteur, le toujours hautement recommandable Richard Hawley. D’une voix légèrement voilée, Erin Moran chantait avec cette pointe de mélancolie qui rythme si souvent la vie des mélodies jolies comme des cœurs, parfaitement servies par des arrangements d’un autre temps. En dix compositions et une reprise, la jeune femme surgie d’un peu nulle part signait le genre de disque qui allait faire que nos nuits allaient être pendant plusieurs mois plus belles que vos jours. Continuer la lecture de « Selectorama : A Girl Called Eddy »
Stephen Duffy et son petit gilet léopard Paul Smith en 1985 / Photo : Chris Duffy
Cet été, tandis que BMG annonçait la venue d’un nouvel album de The Lilac Time (Return To Us, sorti il y a un mois à peine), je me suis replongé comme tous les deux ou trois ans dans la discographie éclatée de Stephen Duffy, songwriter britannique à l’ancienne, un peu perdu dans le monde contemporain. C’est pourtant en s’accrochant à la modernité pop synthétique qu’il toucha du doigt le succès que beau nombre de ses contemporains n’ont fait que fantasmer au final. Sans doute pour mieux retourner à un terroir qu’il fantasmait à son tour (mais pas tant que ça, héritage familial, tout ça) : instruments acoustiques, maison perdue dans la campagne, veste de tweed et Clarks aux pieds… C’est ensuite en yo-yo qu’il bâtit sa carrière, entre voyages initiatiques aux États-Unis ou contrat d’homme de l’ombre pour chanteur à succès (Robbie Williams) pour toujours revenir à sa famille originelle, près de son frère Nick Duffy, fondateur des Lilac Time. Continuer la lecture de « Selectorama : Stephen Duffy »