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Peel Dream Magazine : « Je suis un poppeux dans l’âme »

Joe Stevens - Peel Dream Magazine
Joe Stevens – Peel Dream Magazine / Photo : Samira Winter

Voilà trois semaines que Joe Stevens a quitté Los Angeles pour Londres. En résidence dans la capitale anglaise, il s’est produit chaque mercredi de janvier auprès d’invités de (son) choix, Sean O’Hagan [The High Llamas, Microdisney, Stereolab] ou Jack Cooper [Mazes, Ultimate Painting], pour ne citer qu’eux. Après quelques autres villes anglaises, c’est demain qu’il traversera la Manche pour entamer la première tournée européenne de Peel Dream Magazine, avec un premier arrêt à Paris. Un concert qui fera date, aussi parce que tant attendu par ceux qui avaient, comme nous, adoré Agitprop Alterna [chroniqué ici], paru en avril 2020, en plein confinement. Deux ans et demi plus tard, Stevens surprend avec le bien-nommé Pad, un album-concept cotonneux, fait de sonorités synthétiques et vintage, au fil desquelles évolue un personnage imaginaire. Dans un long entretien, le musicien nous explique ce virage esthétique, du shoegaze à ce qu’il nomme la « pop baroque », en évoquant évidemment ses plus grandes influences : les High Llamas, Stereolab et les Beach Boys.  

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Selectorama : Widowspeak

Widowspeak
Widowspeak / Photo : Alexa Viscius

En mars dernier, le duo new-yorkais nous enveloppait de sa pop vaporeuse avec The Jacket, un sixième album à l’élégance et à l’intemporalité propres aux choses simples : des percussions délicates, des boucles de guitares claires et, en suspension, la voix caressante, Sandoval-esque de Molly Hamilton. En aparté de leur récent passage à Petit Bain, elle a réalisé pour nous la sélection ci-dessous : dix titres essentiels pour elle et son complice Robert Earl Thomas, dix titres pour réchauffer nos premiers pas dans ce mois de décembre.

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Alex G, God Save The Animals (Domino)

Alex G God Save« Je travaille dur sur la musique, beaucoup moins sur ma personnalité » confiait Alex Giannascoli à Pitchfork dans l’une de ses dernières interviews. A presque 30 ans, le Philadelphien reste un garçon discret, peu enclin à mettre des mots sur sa musique ou à éclairer ses textes, ce dont se charge sa communauté qui, particulièrement assidue sur Youtube et Reddit, s’empresse de retranscrire et de disséquer les paroles de chaque inédit capturé sur scène. Comme Kurt Cobain qui, en 1993, déclarait sans scrupules que ses chansons n’avaient aucune signification, Giannascoli, interrogé sur le sens du titre de son dernier album, God Save the Animals, répond que non, il ne croit pas particulièrement en Dieu, n’aime pas les animaux plus que quiconque, mais a simplement éprouvé quelque-chose en combinant ces termes. Ce qui donne envie, pour une fois, de prendre son exemple et de se fier à l’impression spontanée plutôt qu’à l’interprétation, au ressenti comme seul guide d’écoute de cette nouvelle sortie.

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Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records)

Benjamin Dupont avait failli signer chez Captured Tracks avec son projet Bryan’s Magic Tears, mais l’histoire en a décidé autrement, heureusement pour nous. Il fut un temps où le label new-yorkais faisait briller les yeux des amateurs d’indie-pop avec un catalogue proche de la perfection. Les têtes d’affiches s’appelaient Beach Fossils, Wild Nothing, DIIV ou encore Minks. Ce renouveau de la pop à guitare brumeuse fut alors un air frais parcourant l’échine. Depuis, cette dynamique a quelque peu capoté. Captured Tracks s’est diversifié, y perdant beaucoup de sa personnalité et son âme. De son côté, Bryan’s Magic Tears a pris son temps et a construit une discographie impeccable, sur des structures françaises. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records) »

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Triptides, Alter Echoes (Alive Records)

En une décennie, Triptides a construit une jolie discographie entre indie-pop et psychédélisme enjoué. Depuis l’inaugural Psychic Summer en 2011, le groupe a publié sept (huit avec la collaboration avec Winter) albums. Chacun affirme un peu plus la proposition de la formation désormais installée à Los Angeles. Si certains albums tendent à développer un son plus indie (Azur en 2015), les Américains semblent avoir trouvé un terrain de jeu dans l’exploration de l’héritage sixties. Alter Echoes ne fait pas exception à la règle. Ce nouvel album, publié par Alive Records (Hacienda, Radio Moscow, Left Lane Cruiser etc.), a cependant été enregistré en studio, au Boulevard Recording à Hollywood. Continuer la lecture de « Triptides, Alter Echoes (Alive Records) »

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Les Calamités, À Bride Abattue (New Rose)

Tout l’été, les albums qui ont échappé aux radars des plateformes de streaming.

En 1987, la chanson Vélomoteur souffle un vent de fraîcheur pop sur les ondes de FM libéralisée. Souvent considérées comme un one hit wonder d’une époque qui en compte un paquet (Partenaire Particulier, Patrick Coutin, Chagrin d’Amour, Élégance, Bandolero etc.), les Calamités avaient pourtant démarré cinq ans plus tôt quelque part dans la Bourgogne, à Beaune, petite ville d’une vingtaine de milliers d’habitants. L’histoire débute en effet quand Odile Repolt, Isabelle Petit et Caroline Augier décident de monter un groupe. Mike Stephens (qui remplace un certain Watson) les rejoint pour former le line-up classique du groupe tel qu’il apparaît sur leur mini-album À Bride Abattue (1984). Continuer la lecture de « Les Calamités, À Bride Abattue (New Rose) »

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Origan, T’es pas un Amour (Melotron)

Rennes fut longtemps une place forte du garage contemporain français, avec en tête de proue Kaviar Special ou les Madcaps. Le garage semble désormais, d’une manière générale, ne plus intéresser grand monde à part les purs et durs qui rêvent de pogos sur les interminables jams seventies des Oh Sees. En revanche la scène indie-pop a pris une certaine ampleur en France depuis quelques années, autour de formations comme En Attendant Ana, Sex Sux ou Pastel Coast. Dans l’esprit de ces groupes, les Bretons d’Origan nous plongent dans une indie-pop très canal historique.  T’es Pas Un Amour (Melotron) offre une étonnante suite au catalogue Sarah Records et notamment Field Mice. Continuer la lecture de « Origan, T’es pas un Amour (Melotron) »

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Waxahatchee, Saint Cloud (Merge Records)

J’ai toujours maintenu une certaine distance entre Katie Crutchfield et moi. Une écoute tardive de sa discographie m’avait laissée sceptique, presque agacée : qui était-elle ? Depuis 2012, sa voix si singulière jaillissait d’albums aux guitares tapageuses et à l’énergie adolescente. Out in the Storm (2017), dernier de la série, constituait l’apogée de cet élan grunge. Pourtant, ça et là, quelques accalmies laissaient deviner une prédisposition pour des musiques plus traditionnelles : c’est dans la folk, la country, et plus généralement l’americana, que la figure de Philadelphie, originaire de l’Alabama, semblait se révéler. 

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