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Avant-première : La nuit américaine d’Elsa Michaud en vidéo !

« le secret de la lune, c’est la Merco »

Le label bruxellois Midi Fish nous a habitué à des éditions de cassettes très spéciales, pop mais à l’univers en trompe-l’œil , pas forcément facile  : entre le cloud rap très sombre de Lazza Gio et les œuvres imprévisibles d’Anne Laplantine, marraine en quelque sorte de tous ces petits îlots bizarres qui s’agitent quelque part dans l’électro-monde, on trouve Elsa Michaud, plasticienne, performeuse et « conductrice automobile », qui sort son premier effort ces jours-ci. Continuer la lecture de « Avant-première : La nuit américaine d’Elsa Michaud en vidéo ! »

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Michel Cloup, Backflip au-dessus du chaos (Ici d’ailleurs)

« Agite la tête tel un télécran,
secoue, secoue,
le sable pisse par tes oreilles,
secoue, secoue et efface tout »

On sait gré à Michel Cloup de ne jamais avoir menti sur la marchandise. Patient soutier des musiques d’ici, entre énervement et introspection, révolution intérieure et constat général alarmant, sa ligne de conduite ne souffre d’aucune pose. Pour ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux, on a devant nous un gars normal, qui ne cache ni ses défauts ni sa passion. Il est même affûté quand il s’agit de définir les grands axes de son métier, entre quotidien routier (quand il faut se farcir des milliers de kilomètres en camion), déménagement constant (quand il faut porter les amplis) et flashs scéniques, intenses, qui laissent des traces. Mais aucune plainte à l’horizon, juste un constat lucide sur l’état d’un musicien « underground », « indé », tous ces mots balancés en rafale tous les jours et qui ne veulent plus dire grand-chose, tant ils ont eu un sens un jour. Continuer la lecture de « Michel Cloup, Backflip au-dessus du chaos (Ici d’ailleurs) »

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Préécoute : Les vrillantes « Legalize demos » de Marietta (Arvo Disques)

Nous vous en avions parlé dans nos pages, Guillaume Marietta s’est récemment illustré en tant que réalisateur du percutant documentaire consacré à la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, ce micro mouvement nébuleux qui agita l’Est de la France (et ailleurs) entre la fin des années 90 et le début des années 2010. Il est aussi et bien avant depuis longtemps impliqué dans la musique, à travers plusieurs formations (The Feeling Of Love, A.H. Kraken) et tout seul avec son album La Passagère, paru en 2017 sur Born Bad Records. Le revoici avec une très belle cassette de démos et morceaux jamais sortis, covers inspirées (Country Teasers, Nirvana, Ivan Kral et John Lennon, rien que ça) qui soulignent sa sensibilité écorchée, entre compositions à la guitare et textures synthétiques inquiétantes. En écoute la veille de sa sortie chez nous sur le label Arvo (ne cherchez pas il n’ont qu’un bandcamp), avec une release party au Tony à Paris ce vendredi soir.


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Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo !

« Présentement, les fables tiennent la route »

L’un des plus étranges groupes du catalogue du label Another Record, Selen Peacock revient en vidéo sur un des titres de son album Horizon fondu paru au printemps de cette année. Selen PeacockLeur musique qui s’écoule tranquillement entre liberté formelle et pistes diaboliquement entêtantes s’échapperait d’une faille spatio-temporelle, qu’on n’en serait point étonnés. Peut-être d’une époque où les gens du jazz s’amourachaient de variété, où les compositeurs pour le cinéma revendiquaient des textures impures, pour emmener les auditeurs dans un voyage enfumé, sans retour. Le film d’Hugo Massa reprend ce motif de la pérégrination en pays lointains, en camion ou en Méhari orange, dans un montage de films Super 8 qui entoure Diurne d’un bel écho d’images lumineuses desquelles se dégage une langueur mélancolique. Le goût du soleil de l’ailleurs. Continuer la lecture de « Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo ! »

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Avant-première : Postillons* de Clara Le Meur en vidéo !

Clara Le Meur aime les fins d’année : alors qu’on avait remarqué sa cassette Hier à la plage sortie en catimini fin décembre de l’année dernière, la voilà qui ressurgit du diable vauvert (plus précisément du Mexique où elle s’est établie pour une résidence) avec une vidéo de sa chanson parfaite Postillons*, tirée de cette même cassette. On a vu dans cette pop une image un peu grise fluo, comme le tableau précis d’une errance dans l’univers synthétique des jeunes générations,  balayées par le blues confinement, COVID, climat, tout ça. La vidéo donne le parfait contrepoint à cette musique de chambre (dans sa littéralité) en s’offrant un bon bol d’air. Comme celui que prennent les deux héroïnes de la vidéo en balade en forêt. Tiens, ça donne envie de poser son clavier et d’aller faire un petit tour dans les Vosges… Fin d’année en fanfare, car Clara revient aussi avec une compilation à rallonge où elle a invité la fine fleur des nuages numériques à réinterpréter les merveilleuses chansons de sa cassette !

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Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant)

A chantar m’er de so qu’eu no volria
Je chante ce que je préfèrerais taire

Tout commence par une statue.

Aucune statue n’est anodine, on le sait depuis longtemps, on le sait aussi depuis Bronze de Bertrand Belin, une chanson pas anodine sur la vanité de qui érige.

Sur la place de l’Évêché de Die, plus souvent appelée par les habitants “place de la Comtesse”, se trouve un buste à l’origine de ce nom d’usage, érigé par des occitanistes du XIXe siècle. Il représente Beatriz, comtesse de Die.

Il est facile, comme partout, de passer à côté, et c’est ce que longtemps peut-être Kate Fletcher, résidente du pays diois qui a notamment publié le formidable Theories of Entanglement l’an passé, a fait : passer à côté, jusqu’à ce que Sofia Neves attire son œil et/ou son oreille sur la comtesse. C’était en 2015. Continuer la lecture de « Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant) »

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Fred Frith et moi

Le guitariste anglais avant-gardiste vu par ceux qui l’aiment, juste avant sa venue au BBMix ce week-end.

Fred Frith, guitariste anglais aux multiples casquettes peut se targuer d’être le fondateur du RIO (Rock in Opposition), créant le lien artistique entre John Cage et Frank Zappa. Résumer sa carrière en quelques lignes est tout bonnement impossible tant Fred Frith a passé les quarante-cinq dernières années à sans cesse ouvrir des portes à de nouveaux sons et à de nouvelles pratiques. Pour sa venue le dimanche 27 novembre au carré Bellefeuille, les équipes du festival BBMix ont demandé à une série d’artistes de dresser un court portrait de Fred Frith via leur morceau préféré. (Texte : BBMix) Continuer la lecture de « Fred Frith et moi »

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EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records)

Comment apprécier avec l’illusion de posséder une ouïe toute neuve une musique qui transporte –intentionnellement ou pas, ce n’est pas vraiment le problème – plusieurs décennies de références ? Un premier album d’indie-rock enregistré en anglais par un groupe français : il y avait tout à craindre des obstacles pour qui ne bénéficie plus depuis bien trop longtemps des privilèges de la virginité musicale. Les associations charriées par la mémoire surgissent en premier : on n’y peut rien. Autant les laisser affluer avant d’apprécier ce qui leur survit. L’homonymie d’abord : Eggs était demeuré pendant près de trois décennies cette éphémère formation américaine emmenée par Andrew Beaujon, co-fondateur avec Mark Robinson du label Teenbeat qui n’avait laissé comme seul testament méconnu que deux albums. Dont Exploder, 1994, un fourre-tout génial, un mini-monument à la gloire de la spontanéité bricoleuse et de la prise de risque semi-improvisée pas toujours contrôlée. On y croisait toute une série d’éléments hétéroclites : des harmonies vocales en dérapages contrôlés, des solos de synthétiseurs et des mélodies merveilleuses assemblées à la va-vite. On retrouve, par hasard, un peu de cette bizarrerie splendide sur A Glitter Year. Mais aussi beaucoup d’autres choses et c’est bien mieux. Continuer la lecture de « EggS, A Glitter Year (Howlin’ Banana / Safe In The Rain / Prefect Records) »