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Migala : Chanter les langues

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A Mojácar, pendant l’enregistrement de « Asi Duele Un Verano » de Migala / Photo : Diego Yturriaga

Quand on constate qu’un groupe qui a touché notre cœur a su en toucher d’autres, on se réjouit. Parfois, un groupe touche beaucoup de cœurs, et on craint alors, parfois, qu’il en touche trop, parce qu’on serait alors, peut-être, un peu moins soi, un peu plus anonyme. Peut-être, pourtant, que ce groupe a su toucher quelques universaux plus partagés que d’autres universaux, ou plus d’universaux qui font somme, et que ce n’est pas grave finalement. Continuer la lecture de « Migala : Chanter les langues »

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Migala, des hommes singuliers

Réédition de leur bouleversant album « Asi Duele Un Verano » en vinyle chez Acuarela.

Migala
Migala

Avant cet été, je n’étais pas allé à Madrid depuis le printemps 2002. Je devais alors passer des disques à la soirée de présentation dans la capitale espagnole du quatrième album de Migala, Restos De Un Incendio. Je ne sais plus du tout comment on avait décidé de cela. Comment on avait organisé l’histoire. Mais on s’en moque un peu. Le printemps 2002, donc. Je suis un rédacteur en chef – le « en chef » est important je crois, mais pas tant que ça pour moi. Trois ans plus tôt, un label français, et pas des moindres, a décidé de sortir le deuxième album de ce groupe espagnol. Le label en question, c’est celui qui a fini par signer Daft Punk en 1994 ou sortir dans l’Hexagone les disques de Palace, Lambchop, The Notwist et oui, vous avez raison, quelques autres. C’est embêtant, parce que je suis passé complètement à côté du premier album du groupe espagnol en question. Et pourtant, il est paru sur l’un de mes labels préférés – parce que tous les putains de premiers albums de Sr. Chinarro – et vit dans l’une de mes villes favorites au monde – et non, pas seulement grâce au Real Madrid. Continuer la lecture de « Migala, des hommes singuliers »

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Sr. Chinarro, concert Life Is A Minestrone à Charenton, dimanche 8 septembre 2019

Sr. Chinarro
Sr. Chinarro / Photo : Stéphanie Boillon et Juanlu Fajardo

– Elle était très belle, la version de la première chanson du rappel, celle qui est sur le disque gris.
– Ah oui ? Merci. Mais c’est bizarre pour moi de jouer des morceaux aussi vieux : j’ai comme l’impression de jouer des reprises d’un autre groupe…

C’est une fin d’après-midi, un dimanche, juste à côté de Paris. Une maison, avec un salon aux murs blancs et un patio avec des azulejos – et je me suis dit que ce ne pouvait pas être autrement. C’est une fin d’après-midi très douce, qui vient ponctuer le premier weekend de la rentrée – un weekend un peu échevelé. C’est une fin d’après-midi, et Life Is A Minestrone a invité Antonio Luque, alias Sr. Chinarro, pour l’un de ses concerts de poche dont cette association de mélomanes amateurs a le secret. Continuer la lecture de « Sr. Chinarro, concert Life Is A Minestrone à Charenton, dimanche 8 septembre 2019 »

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Playlist : El genio de Sr Chinarro

(Presque) 30 ans, 4 labels, 16 albums, 3 compilations, 1 nombre incalculable de musiciens. Ainsi résumé, le parcours du Sévillan Antonio Luque, alias Sr Chinarro, donne un peu le vertige. Ça tombe bien, l’écoute de ses chansons, ambassadrices d’une post-pop dessinée dans le clair obscur, également… Quelques semaines avant son concert de poche francilien chez nos amis de Life Is A Minestrone, cette playlist nous rappelle à son génie. Continuer la lecture de « Playlist : El genio de Sr Chinarro »

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La Movida

La révolution culturelle madrilène exposée à Arles

Miguel Trillo, El Calderón, Rolling Stones concert, Madrid 1982.

Je n’arrive pas à me rappeler de l’année. Et encore moins de l’artiste qui avait eu les honneurs de la couve de ce numéro de Rock & Folk. Ce devait être en 1984 – ou peut-être l’automne 1983. Car j’avais déjà entendu parler de la scène indépendante espagnole, ça c’est une certitude. Je l’avais découverte au cours des étés que je passais en partie à Altea, une coquette cité balnéaire située à une dizaine de kilomètres de l’hallucination architecturale qu’est Benidorm – pour résumer : les années 60, le franquisme (nous y reviendrons), le tourisme. Là-bas, j’avais sympathisé avec un garçon du coin de deux ans mon ainé, qui trainait en mobylette avec sa bande de copains (en idiome local, on appelle ça une pandilla), connaissait à peu près tous les lieux cool de la côte et partageait avec moi les mêmes gouts musicaux – dans le désordre, The Cure, New Order, l’electropop et la new-wave en général. Continuer la lecture de « La Movida »

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Playlist : La Movida

À l’aune de la très belle et pertinente exposition sur la Movida – ce mouvement pluricuturel avant tout madrilène né à la fin des années 1970 – qui se tient en Arles jusqu’au 22 septembre, en voici l’une des bandes originales possibles, à écouter pour mieux oublier la canicule. Continuer la lecture de « Playlist : La Movida »

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The Cure, Festival Mad Cool à Madrid, Samedi 13 juillet 2019.

Robert Smith The Cure
Robert Smith, The Cure / Photo : Mauro Melis via Sound Of Violence

Et alors ? On attend quoi d’un groupe que l’on a vu plus d’une dizaine de fois sur scène – même si la dernière remonte à l’été 2002, dans un festival en Espagne déjà, à peu près à la même heure et enveloppé par la même chaleur ? On attend quoi d’un groupe qui a été la bande son de ses années d’adolescence, ce moment où sans en avoir conscience (on ne s’en rend compte que bien plus tard), tout est encore possible. On n’en attend pas grand-chose en fait – ou plus exactement, on a surtout passé l’âge de tirer des plans sur la comète. Alors, on ne se torture plus des heures avant l’entrée en scène en essayant de savoir « et ce soir, ils vont jouer quoi ? » Continuer la lecture de « The Cure, Festival Mad Cool à Madrid, Samedi 13 juillet 2019. »

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The Parrots, Festival Mad Cool à Madrid, mercredi 10 juillet 2019.

The Parrots
The Parrots / Photo : CB

Mince. Le bassiste joue sur une Höfner – peut-être pas le même modèle que Paul McCartney, mais quand même… Il y a quelques années, cela aurait sans doute suffi à ce que je tourne les talons, un air dédaigneux au coin des lèvres, direction le bar situé à peine à une centaine de mètres où le spritz servi dans des gobelets en plastique coule à flot – pour cinq misérables euros. Oui, mais voilà. L’âge (le mien), la nationalité du groupe (espagnole), le site (Valdebedas, la banlieue madrilène où se trouve le camp d’entrainement du Real Madrid), la moiteur de la nuit – il est 22h00, et le soleil s’est enfin couché sur l’immense site du festival Mad Cool –, les corps qui ondulent et les bras tendus vers la scène font que l’envie de rester l’emporte sur tout le reste. D’autant que les quatre, voire cinq, puis six musiciens ont la passion chevillée au corps, une joie de vivre communicatrice et des chansons tout aussi parfaitement dépenaillées et déglinguées qu’eux. The Parrots sont à l’image de leurs morceaux, chantés dans un drôle d’idiome où se télescopent anglais et castillan : volubiles, attachants, un peu barrés, délicieusement foutraques, toujours surprenants. Continuer la lecture de « The Parrots, Festival Mad Cool à Madrid, mercredi 10 juillet 2019. »