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Stranger Teens #18 : « Put Down That Weapon » par Midnight Oil

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

On ne choisit pas les disques : ce sont eux qui nous choisissent. Je ne sais plus comment j’ai découvert Midnight Oil (sans doute à la radio), mais je me souviens du jour où j’ai acheté le 45 tours : avec Didier on est allés chez Contraste (qui nous rendra nos petits disquaires de province, qui nous rendra l’innocence ?). Il a pris Everything Counts (Depeche Mode 101 venait de sortir), et moi Put Down That Weapon. Chacun ses raisons, la question du goût ne se posait même pas, il n’y avait que l’enthousiasme (je me souviens d’un autre jour, plus tard, où Didier a acheté la cassette de Songs For Drella : croisant un ami commun, il s’était contenté de lui crier :“j’ai acheté un album !” au lieu de lui dire bonjour). Continuer la lecture de « Stranger Teens #18 : « Put Down That Weapon » par Midnight Oil »

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Selectorama : R.M.F.C.

R.M.F.C.
R.M.F.C.

Vous faisiez quoi vous à l’âge de 17 ans ? En 2018, l’Australien Buz Clatworthy, lui, sortait déjà un premier disque, Hive vol. 1, sous l’avatar R.M.F.C. (Rock Music Fan Club). Cette collection de petites bombes garage-punk DIY de la meilleure eau a rapidement été suivie d’un Hive vol. 2, tout aussi convaincant. Depuis, ce jeune prodige n’a cessé de continuer d’enregistrer des micro-tubes publiés à travers plusieurs singles et E.P., toujours réussis. On recommandera l’écoute de l’excellente First World Pressure, ou de Feeder, qui rappellent les premiers pas de Jay Reatard au sein de The Reatards, ou encore un morceau moins excité comme Mirror qui se promène sur les terre des premiers disques de Wire. On pense parfois aussi à Uranium Club ou Snooper, avec lesquels Clatworhty partage le même goût pour les riffs de guitare tendus à souhait, voire à Joy Division pour les lignes de basses bien charpentées. Continuer la lecture de « Selectorama : R.M.F.C. »

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Les guitares hantées de Kitchen’s Floor

Kitchen's Floor
Kitchen’s Floor

Que l’on soit natif de Brisbane, Australie, ou d’ailleurs dans le monde, l’annonce d’une sortie de Kitchen’s Floor ravit toujours de belles poignées de passionnés par l’obscurité australe de manière générale. Sept ans déjà après le formidable Battle Of Brisbane sorti chez Bruit Direct Disques, Kitchen’s Floor revient avec ce single à paraître cet été sur None of What, leur nouvel album. À la tête du projet depuis 2007, Matt Kennedy alterne les périodes où Kitchen’s Floor est tantôt un groupe, tantôt un projet solo. Pour ce retour, il s’est entouré de membres de formations locales et souterraines d’excellente facture (Brick Brick, Clever, Cured Pink). Il reprend du service avec cette voix si singulière, comme désenchantée, et ce son rugueux qui font la marque de fabrique du groupe. Abrasif tout en étant pop, avec une batterie minimaliste, des guitares lourdes et une basse qui ronronne, le disque est enregistré par Luke Walsh de Blank Realm (autre belle formation de Brisbane) et masterisé par l’indispensable Mickey Young. En attendant de les voir sur scène, on les retrouve entre la salle de bains et la cuisine avec ce clip bien DIY réalisé à la maison par Maggie Macgroarty.
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Avec « Expectation », Jackson Reid Briggs débarque en Europe

Jackson Reid Briggs
Jackson Reid Briggs

Avec son groupe les Heaters, Jackson Reid Briggs nous avait habitués à jouer un rock’n’roll puissant et déflagrateur. L’australien revient en solo avec Expectation, single de son prochain EP Out Of Lines à paraître début Juin sur Legless Records. Cette balade mélancolique composée d’une guitare désenchantée et d’une voix toujours dans l’urgence qui met en musique les attentes du quotidien. Un morceau rempli de spleen annonciateur d’une page qui se tourne puisqu’il vient d’emménager en Europe récemment. Il sera au Garage Mu Festival organisé à la Station – Gare des Mines le samedi 9 Juillet.

Clip réalisé par Ben Ulitzka Portnoy

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Selectorama : Confidence Man

Confidence Man
Confidence Man / Photo : Jamie Heath

Ok, il a fallu un petit temps de réflexion pour décider si Confidence Man avait sa place ici, tant le quatuor de Melbourne s’illustre dans une dance pop totalement exaltée à la limite de la poule sans tête. Quelques signaux sont toutefois passés au vert : en premier lieu, ils sont signés sur Heavenly Recordings, que l’on suit depuis trois décades, de East Village à Saint Etienne, en passant par Beth Orton, The Magic Numbers ou Doves, jusqu’à plus récemment Working Men’s Club, Baxter Dury et tant d’autres. Puis, dans les playlists de A Certain Radio, on les retrouve autant chez le vétéran éclairé Daniel Dauxerre que chez Pipi de Frèche, notre onde sensible. Soit. Mais qu’en est-il de cet album si justement nommé Tilt ? Sorti il y a quinze jours à peine, ils ont apparemment balancé dans pèle-mêle dans la marmite breaks mancuniens, pianos house, basses stéroïdées, lyrics aussi joyeusement crétins que back in the days dans les 90s (Push It Up, KIss N’Tell, ce genre), allant radicalement à contre-courant d’une ère totalement anxiogène. Alors, soit on l’admet et on considère que Holiday est le meilleur hymne après moi le déluge, soit on retourne chouiner en écoutant des choses tristes. Vous êtes prévenus, et pour mieux comprendre leur confidence, voici les neuf titres qu’ils ont choisis pour ce selectorama absolument pas sérieux. Continuer la lecture de « Selectorama : Confidence Man »

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The Apartments, hier, aujourd’hui et demain.

Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard
Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard

Ce matin même, je réécoutais In And Out The Light – ai-je d’ailleurs cessé de l’écouter ? – quand mon cœur s’est, comme à chaque écoute, emballé lorsque la voix de Peter Milton Walsh a lâché ces mots magnifiques : « If I could, l’d put some blue sky in your head ». Pendant un instant, je n’étais plus sûr des mots que j’entendais, – est-ce head que j’entends ou est-ce hair ? -. C’est comme si un coup de pinceau s’était posé sur cette toile musicale – head est effacé, le pinceau pose hair -, la phrase devient alors : « If I could, l’d put some blue sky in your hair ». La lumière de la chanson se transforme, elle devient plus douce – ou différente – mais reste toujours aussi belle. Les images, les souvenirs, changent eux-aussi, nous sommes ensemble, elle et moi, nos regards sont entremêlés, nos cœurs aussi, et avec le revers de ma main, j’écarte avec tendresse ses cheveux… Continuer la lecture de « The Apartments, hier, aujourd’hui et demain. »

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Selectorama : Mess Esque

Mess Esque
Mess Esque

Lorsque l’on évoque le natif de Melbourne Mick Turner, on pense immédiatement aux essentiels Dirty Three dont il fut le membre fondateur. Ce serait faire l’impasse sur quarante années de projets dont le dernier en date, Mess Esque, vient de sortir sur Drag City. Le groupe est né en 2020 sur la base d’échanges à distance entre Mick Turner et Helen Franzmann qui s’est fait connaître en sortant des albums sous le nom de McKisko. Leurs chansons sont de purs produits de la pandémie, chaque titre respire l’isolation, la solitude et la mélancolie. Il s’en dégage pourtant une chaleur et une beauté qui nous invite à pénétrer dans leur cercle intime sans voyeurisme. On y trouve même un certain réconfort. Cela est d’autant plus incroyable que Mick et Helen ne se sont jamais rencontrés physiquement. La formule fonctionne grâce au juste équilibre entre minimalisme, expérimentations et mélodies foutraques. Ce Selectorama proposé par les deux membres du groupe vous éclairera sur leur univers étrange et fusionnel qui a donné à naissance à deux albums en moins d’un an. On espère qu’il y en aura beaucoup d’autres. Continuer la lecture de « Selectorama : Mess Esque »

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Les australiens Low Life en pleine « Agony & XTC »

Low Life
Low Life, via leur facebook.

Si leur premier album Dogging (2016) fut apparenté à du post-punk froid et acéré, le second Downer Edn (2019) apparaissait plus innovant, mêlant des sonorités plus électroniques et l’utilisation (avec parcimonie, merci bien) de l’autotune. Tout cela revient en force avec Agony & XTC, le single du troisième album From Squats to lots : The Agony & XTC, à paraître le 5 Novembre prochain chez Alter, Lulu’s Disco Club et Goner Records. Les gars de Sydney restent fidèles à une approche à la fois lugubre et solaire de la musique, avec des guitares coupantes mais atmosphériques, une voix funèbre et des textes écrits autour d’une Australie de gouttière, totalement à l’opposé de celle du cadre sup suant en salle de gym ou de celle du backpacker chevelu et poisseux. Ils appuient là où ça fait mal, en laissant rêveur quiconque écoutera. Grosse impatience pour l’album à venir, en somme.

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