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Gruff Rhys : « J’ai une passion pour les mauvais disques de country des 80’s ».

Gruff Rhys
Gruff Rhys / Photo : Alain Bibal

Avec 25 albums au compteur, Gruff Rhys fait désormais partie des vétérans de l’indie. Là où d’autres ont eu largement le temps de perdre musicalement en cours de route ou bien de griller leur santé physique et/ou mentale, Rhys continue d’étonner par la diversité et la qualité de son parcours artistique depuis la création de son premier groupe, Ffa Coffi Pawb, en 1988. Son dernier album en date, Sadness Sets Me Free, est sans doute l’un des plus variés de sa carrière. Ce n’est pas pour autant qu’il s’égare un focus sur les instruments acoustiques et un sens inné de la mélodie pop parfaite sont le point commun entre l’indie pop, la bossa et la country. Enregistré live en studio et en un temps record, la spontanéité de Sadness Sets Me Free en fait un disque à part, où le plaisir de jouer est palpable, et la complicité évidente entre les musiciens. Gruff Rhys, tout juste arrivé de Liverpool après un concert en ouverture de The Coral, le confirmera lors de cet entretien pendant lequel il nous parlera également du morceau qui a déclenché son envie de composer, de Lee Hazlewood et de l’importance du Surf’s Up des Beach Boys lors de la formation de son groupe Super Furry Animals. Continuer la lecture de « Gruff Rhys : « J’ai une passion pour les mauvais disques de country des 80’s ». »

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Minuit à midi, le clair obscur d’Astrel K

Astrel K
Astrel K / Photo : Liam Warton

Après une année de tournées tous azymuts en 2023 pour célébrer la sortie de leur magnifique et complexe LP Compact Trauma (Tough Love), les cinq londoniens Ulrika Spacek ne s’accordent presque pas de pause, puisque leur leader Rhys Edwards revient avec son projet solo Astrel K. Avec Darkness At Noon, premier single annonciateur de l’album The Foreign Department, attendu le 8 mars toujours chez Tough Love Records, tout porterait à croire que le soleil ne se lêverait pas de sitôt. N’allons pas chercher quelque métaphore saisonnière, ou même de sens caché dans le roman éponyme d’Arthur Koestler où un individu dénonce le totalitarisme, laissons-nous plutôt emporter par ce morceau idéal au tempo alangui et à la trompette détente, où la voix d’Astrel K nous dit « Je sais que je veux être vu, mais je déteste la plupart de ce qui sort de moi« . On a évidemment envie de lui dire qu’il a tort. Continuer la lecture de « Minuit à midi, le clair obscur d’Astrel K »

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Selectorama : Andrew Hitchcock / Action Painting!

Action Painting!
Action Painting!

These Things Happen. Il n’aura échappé à aucun fan d’indie pop que le titre donné par Jane Duffus à son récent livre consacré à l’histoire de l’iconique label Sarah Records, a été emprunté à celui de l’immortel tube d’Action Painting!, sorti en 1990. Un hommage bien mérité à ce single du groupe d’Andy Hitchcock qui pourrait passer pour l’Idée platonicienne de la chanson jangly pop venue s’incarner dans le monde sensible, morceau qui n’a rien à envier aux meilleurs titres des Field Mice ou autres McCarthy. Continuer la lecture de « Selectorama : Andrew Hitchcock / Action Painting! »

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Magnifique Harcourt

Ed Harcourt
Ed Harcourt

Ed Harcourt est (enfin) de retour. Son nouvel album El Magnifico accompagnera l’arrivée du printemps 2024 mais on peut d’ores et déjà passer son hiver avec ce sublime single Strange Beauty. « En tant qu’auteur-compositeur, tu dois être capable de savoir ce que tu as fait. Quelles sont tes forces, tes faiblesses, mais aussi savoir comment s’améliorer en faisant des choses qu’on n’a jamais faites auparavant. Après Furnaces, qui était assez lourd et expérimental, j’ai senti qu’il était temps de revenir un peu aux sources. Alors peut-être y a-t-il ici une impression de s’inspirer de ce pour quoi les gens me connaissent peut-être, mais il y a aussi un grand pas en avant. » On ne peut au final qu’acquiescer et se demander si ce grand pas en avant n’est pas tout simplement le simple retour d’Ed Harcourt au chevet de ses propres chansons.

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Au milieu, une rivière. 

L’immense Brian Eno sur scène hier soir pour sa première tournée en 50 ans de carrière solo.

Brian Eno and The Baltic Sea Orchestra /  Photo : Camille Rousseau
Brian Eno and The Baltic Sea Orchestra / Photo : Camille Rousseau

La musique de Brian Eno est une traversée permanente des idées, des sentiments, des apparences, du monde tel qu’il est perçu et vécu. Prise dans la pop et dans l’invention de l’ambient, elle déroule, 45 ou 50 ans après ses débuts, un entrelacs sonore qui n’a rien de nostalgique mais se déploie avec une acuité précise, élevant la façon d’entendre le monde. Ce soir à la Seine Musicale, salle qui semble hors de portée du monde, Eno a donné un concert avec grand orchestre, reprenant son album The Ship, narration chantée atmosphérique autour d’un récit marin, dont on peut tout ignorer mais qui s’impose subrepticement à vous.

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Selectorama : Emma Anderson

Emma Anderson
Emma Anderson

Tout commence par des remerciements. Des remerciements à la violoncelliste et arrangeuse Audrey Riley et au dénommé Robin Guthrie –oui, celui-là même qui était jadis l’une des trois têtes de l’hydre Cocteau Twins. Des remerciements pour avoir été parmi les tout premiers à faire comprendre à Emma Anderson qu’il fallait bien qu’un jour ou l’autre, elle fasse un pas en avant pour oser se retrouver sous la lumière même diffuse des projecteurs et chanter ses propres compositions – après les avoir laissées entre les cordes vocales de Miki Berenyi ou de Lisa O’Neil le temps de Sing-Sing (et d’ailleurs, vous me ferez penser à réhabiliter ces prochains jours le hit de poche que reste Feels Like Summer)… Après la fin en eau de boudin de la résurrection de Lush en 2016, elle s’est ainsi retrouvée avec des compositions et autres idées qu’elle avait destinées à son groupe de (presque) toujours. Continuer la lecture de « Selectorama : Emma Anderson »

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The The, le festin nu

The The
The The

Alors que le chef d’œuvre Soul Mining vient de fêter ses 40 ans et que la tête pensante de ce groupe au nom palindrome (enfin genre) a annoncé une tournée mondiale en 2024, intitulée Ensouled World Tour, l’occasion était parfaite pour retrouver la trace d’une rencontre new-yorkaise survenue pendant l’automne 1999 à New York. Alors sur le point de sortir l’album NakedSelf, l’insaisissable Matt Johnson, alias The The, confirmait avec brio qu’il s’inscrivait dans la lignée de ces quelques compatriotes musiciens – feu Mark Hollis, David Sylvian entre autres – qui ont tutoyé le succès presque malgré eux tout en suivant une destinée artistique d’une élégante intransigeance… Dans un numéro de la RPM parue en janvier 2000, voilà à peu près ce quon pouvait lire au sujet de Johnson et de ce disque-là. Continuer la lecture de « The The, le festin nu »

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Will Samson, Harp Swells (12K)

Les sorties récentes de Selected Works de Sarah Davachi ou de Does Spring Hide Its Joy de Malone/O’Malley/Railton confirment le caractère incontournable d’une scène au croisement de l’ambient et des musiques minimalistes-répétitives. Comme si il s’agissait d’opérer un pas de côté concernant l’élan accélérationniste de musiques électroniques très largement dominées par le fonctionnalisme rythmique. Mais un pas de côté qui irait moins chercher du côté de la déconstruction post-club (comme ce qui a pu être le cas avec une certaine IDM) que du réinvestissement d’une tradition très largement redevable du moment Kosmische-Eno. Continuer la lecture de « Will Samson, Harp Swells (12K) »