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Nick Power, Caravan (AV8 Records)

Enregistré dans une caravane, le premier disque solo de Nick Power des The Coral est publié ces jours-ci pour la première fois en physique via AV8 Records. Un excellent prétexte pour évoquer de nouveau ce joli disque sorti en 2017.

De 2002 à 2007, les The Coral ont enregistré cinq albums. Un disque par an (si les mathématiques ne nous trompent pas). Et quels disques… Sans l’arrogance des Gallagher et sans la malchance des Head, ce groupe de Hoylake a permis aux fans d’Oasis de sortir des années 90 et aux adolescents des années 2000 de retourner dans le passé avec quelques références dans les poches. Mais quel était le secret de jeunesse de ces Scousers ? Comment expliquer ce rythme effréné ? Continuer la lecture de « Nick Power, Caravan (AV8 Records) »

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Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.


Noël 1998, je suis à la FNAC Montparnasse avec un chèque cadeau d’entreprise. J’hésite entre plusieurs disques, dont un album de « techno » plutôt terrifiant. Mon choix se porte finalement sur You’ve Come a Long, Baby de Fatboy Slim, cinquante francs moins cher. J’entends un bout de The Rockafeller Skank sur la borne d’écoute et je me décide en cinq minutes. J’ai quinze ans, je suis en seconde et mes goûts viennent enfin de se séparer symboliquement de ceux de mes parents. Continuer la lecture de « Stranger Teens #8 : « The Rockafeller Skank » par Fatboy Slim »

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Stranger Teens #7 : « Why I love Country Music » par Lloyd Cole and the Commotions

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.


Les parents d’un ami d’un ami de troisième possédaient un mobil home du côté de Royan, à Ronce-les-Bains. C’était 1989 et il fallait bien partir fêter quelque part le bac. Le lycée de Melun Nord ne me manquerait pas, et je m’étais inscrit à Paris 1 Tolbiac. Il était encore possible à l’époque de déroger à sa prison géographique et de tenter l’aventure dans la capitale (tant pis pour les trois heures de train de banlieue quotidien). En ce mois d’août qui voyait mourir l’URSS et Mitterrand étrenner son second septennat, le camping quatre étoiles avec piscine affichait toutes les apparences eighties d’une parenthèse et d’une fin de cycle. Continuer la lecture de « Stranger Teens #7 : « Why I love Country Music » par Lloyd Cole and the Commotions »

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Stranger Teens #5 : « Tommy Gun » des Clash

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Comment appelait-on ça ? Les têtes d’ampoule. Malcolm n’était pas encore arrivé en France mais nous étions, déjà, de fait, des têtes d’ampoule, assigné·e·s têtes d’ampoule, risées gymniques, réputé·e·s infréquentables et de fait infréquenté·e·s.
Ça s’était trouvé un peu comme ça, à la fin de l’école primaire, quand le collège imminent n’offrait d’autre perspective que la perpétuation du bullying – il n’a jamais fait bon lire, parler aux filles sans essayer de voir sous leurs culottes – réputation nigaud – et être insondablement nul au foot – une bifurcation inattendue : les premières classes européennes. L’opportunité d’être dans un collège éloigné, d’y être possiblement anonyme, sans réputation – sans cailloux dans les poches. Continuer la lecture de « Stranger Teens #5 : « Tommy Gun » des Clash »

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Label Histoire #1 : Fire Records

James Nicholls / Fire Recordings
James Nicholls / Fire Recordings

Quel est le point commun entre Pulp, Pere Ubu, The Chills, Teenage Fanclub, Vanishing Twin, Jane Weaver, The Pastels, The Lemonheads et Marina Allen ? Au-delà de leurs discographies impeccables, tous ont été signés par Fire Records. Voué à disparaître au début des 00’s, le label a connu un second souffle avec l’arrivée de son nouveau directeur, James Nicholls. Ces deux dernières décennies, il a prouvé que l’on pouvait être ambitieux, farouchement indépendant et financièrement viable en maintenant une grande exigence artistique. Les disques de pop indé se sont faits plus rares, laissant leur place au psychédélisme de Bardo Pond ou aux expérimentations de Josephine Foster. Nicholls, en bon passionné, a créé en parallèle un label de rééditions, un label post punk, et une division films. Curieux de connaître ce qui l’anime et de percer les mystères de la gestion impeccable du label, nous l’avons rencontré à Londres dans le quartier de Dalston. Continuer la lecture de « Label Histoire #1 : Fire Records »

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Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears)

14 Iced Bears
14 Iced Bears (Robert Sekula à gauche), Brighton 1988 / Photo : James Duncalf

Brighton, 1985. Robert Sekula et Kevin Canham, réunis par un amour commun pour les Byrds, Jesus and Mary Chain, Nick Drake et le Velvet Underground, décident de former 14 Iced Bears. De cette heureuse collaboration naîtront une série d’excellents 45 tours et flexis ainsi que deux albums – 14 Iced Bears et Wonder -, qui contribueront à l’édification de la légende de la pop labellisée C86. Le single Come Get Me, sorti en 1988 chez Sarah Records, qui comprend également le fabuleux Unhappy Days et le sublime Sure to See – un des rares titres de l’époque capable de se hisser à la hauteur d’une merveille comme Emma’s House des Field Mice -, apparaît aujourd’hui comme emblématique de l’âge d’or de l’indie pop anglaise des années 1980. Avec leur deuxième album sorti en 1991, le groupe, influencé par 13th Floor Elevators et The West Coast Pop Art Experimental Band, voguera vers des horizons beaucoup plus psychédéliques, mais avec autant d’inspiration.

>>> English version below, thanks to the group itself.

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Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)Depuis l’autre jour, je suis à la recherche de la première fois. La première fois que j’ai entendu / écouté ce groupe : qui, où, comment, quand, quoi ? Comme réponses à ces quelques questions-là, il ne reste plus que des hypothèses et des incertitudes. Mais il reste le souvenir du coup de foudre, sans même être sûr de la chanson qui l’a provoqué – mais je crois bien que c’est 7 Kinds Of Sin, le single de l’album du retour, The Mirror Test, paru en 1987 après un hiatus de quatre ans et une nouvelle organisation – pour faire bref, l’arrivée d’une jeune femme aux claviers (Juliet Sainsbury, dont nous avions bien sûr décidé de tous tomber amoureux) et d’un nouveau guitariste et compositeur, Tony McGuinness pour remplacer dans le rôle de l’alter-ego du chanteur-parolier Garçe Allard le maitre d’orchestre précédent Simon Blanchard, alias Tristan Garel-Funk. Continuer la lecture de « Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music) »

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Head toi et le ciel t’aidera

Au moment de la sortie du nouvel album de Michael Head, retour sur les chassés-croisés entre les jumeaux Head et Gallagher.

Michael Head
Michael Head

Il se passe des choses étranges  en Angleterre. Michael Head, accompagné de son Red Elastic Band, vient de réussir l’exploit de placer Dear Scott, son nouvel album, dans le top 10 des charts anglais. Remis en selle en 2013 par l’entremise et le travail acharné du label franco-anglais Violette Records, l’ancienne tête pensante des Pale Fountains perce (enfin) et joue (de nouveau) dans des salles de taille respectable. La performance est salutaire quand on se rappelle que Pacific Street s’est classé à la 85e place du top anglais la semaine de sa sortie et que Michael Head jouait, devant la caméra d’Arte, dans la cuisine de la maison de ses parents après l’arrêt prématuré des Paleys. Continuer la lecture de « Head toi et le ciel t’aidera »