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Chère Madame Del Rey,

Chère Madame Del Rey,

Comment allez-vous ?
Nous espérons que la douceur californienne vous a permis de savourer des fêtes de fin d’année plastiques, les auréoles californiennes de rigueur, plages et montagnes, océans et continents, autoroutes et voisinages à perte de vue, à perte de soi. Nous espérons aussi que l’accordeur a pu passer pour le piano, que la gazinière fonctionne de nouveau et que, malgré les événements, effusions et autres tempêtes qui ne manquent jamais d’animer la fin de décembre, vous avez pu vous asseoir un peu, chaque jour, pour coller de nouveaux mots à d’autres, de nouvelles mélodies à d’autres, cet art qui vous est unique, et que vous continuez de vouloir le partager avec le monde, les autres mondes que le vôtre, à la faveur d’éventuels albums. Continuer la lecture de « Chère Madame Del Rey, »

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Stranger Teens #24 : « Rich » par Lloyd Cole & The Commotions

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Septembre 1985, bientôt treize ans. C’est la dernière rentrée au collège et il n’y aucune raison qu’elle diffère des trois précédentes. Les moellons centenaires du gigantesque bâtiment qui s’étend jusqu’au lycée sont semblables aux cellules de la paroi d’un gigantesque utérus. Ma mère ne se contente pas d’enseigner au sein de cette vénérable institution : elle l’incarne. Fils de, je demeure voué à prolonger l’excellence scolaire, attendue comme une simple évidence, dans cet environnement où la vigilance panoptique s’exerce à tous les instants. Mon meilleur ami – le seul en réalité – est le fils d’une ancienne élève idolâtre. Tous mes professeurs me connaissent avant même de me rencontrer et relaient mes succès – l’échec n’a jamais été une option envisageable – à l’autorité familiale omniprésente avant même que j’en sois informé. Continuer la lecture de « Stranger Teens #24 : « Rich » par Lloyd Cole & The Commotions »

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Diane Tell, Chimères (1982, Polydor)

Le Québec a souvent eu des artistes et groupes admirables, mais peu d’entre eux furent en mesure d’aller se glisser dans nos disquaires hexagonaux et se faire un place au soleil, ici en France. Diane Tell est, à ce titre, certainement une exception. S’il fallut trois albums à la chanteuse québécoise pour percer en Europe, elle est depuis devenu une valeur sûre de la variété française, s’installant même dans nos contrées. Chimères (titre original), ou Souvent, Longtemps, Enormément (titre français) est son quatrième album. Il sort dans la foulée du succès massif de son précédent disque : En Flèche, renommé Si J’étais un Homme en France. Paru en 1980, le long-jeu connaît une carrière heureuse grâce au slow Si J’étais un Homme, énorme tube, deux ans après sa sortie. Initialement boudée par les radios à cause de sa longueur et sa structure inhabituelle, NRJ craque dessus et la met en importante rotation sur ses ondes. Le titre est devenu depuis un classique, un morceau que tout le monde connaît sans forcément savoir qui en est l’autrice. Le genre de chansons que vous pouvez entendre dans un film, sur Nostalgie ou dans votre Franprix. La carrière de Diane Tell décolle, en conséquence, en France. Continuer la lecture de « Diane Tell, Chimères (1982, Polydor) »

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The Cure, Three Imaginary Boys (Fiction Records, réédition Polydor/Universal)

En 2005, la prestigieuse série de rééditions DeLuxe s’attaquait à la prestigieuse discographie d’un des groupes les plus importants de sa génération – voire même un peu plus que ça. La faute à un tracklisting légèrement bancal, Three Imaginery Boys (1979), sa pochette rose et son clin d’œil électroménager n’annonçaient pas complètement la décennie qui se dessinait alors, au cours de laquelle le groupe mené par Robert Smith allait incarner, parfois sur fond de légèreté pop, une certaine idée du spleen idéal et de la mélancolie imaginaire. Mais ce disque devenu légendaire offrait quand même quelques indices de toute beauté… Continuer la lecture de « The Cure, Three Imaginary Boys (Fiction Records, réédition Polydor/Universal) »

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The Style Council, Our Favourite Shop (Polydor)

The Style Council, Our Favourite ShopLorsqu’en 1982 Paul Weller décide de saborder The Jam alors au sommet de sa gloire, il laisse une nation orpheline. Car depuis la toute fin des années 1970, il est bien plus qu’une simple pop star. Il est devenu, même s’il aime à s’en défendre, le porte-parole de toute une génération. Lui seul est parvenu à ce point à traduire un quotidien morose pour mieux le transcender. Engagé, exalté, il est un jeune homme modèle et respecté. Pour ses chansons. Ses opinions. Ses prises de position. Il incarne le mythe de celui qui a réussi, un working class hero auquel tout le monde rêve de ressembler. Mais c’est avec suspicion que l’on guette outre-Manche la suite de ses aventures. D’autant que le principal intéressé clame haut et fort qu’il veut donner libre cours à de nouvelles aspirations. Que traduit le nom qu’il a choisi pour tenter de les concrétiser, The Style Council, un nom à des années lumières de ses origines prolétaires… Continuer la lecture de « The Style Council, Our Favourite Shop (Polydor) »