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Cabane – « Trébucher n’est pas chuter »

Marc A. Huyghens et Thomas Jean Henri
Marc A. Huyghens et Thomas Jean Henri / Photo : Elise Peroi

La dernière fois qu’ils se sont trouvés en face de moi, c’était au siècle dernier. Ce n’était pas des centaines de kilomètres et un écran qui nous séparaient mais quelques mètres et une scène, celle de cette très belle salle qu’est le Botanique. Comme surgi de nulle part – alors qu’en fait pas du tout –, leur groupe défrayait la chronique avec sa formule entièrement vouée à l’acoustique (guitare, contrebasse, violon, batterie minimale et expérimentations soniques), un hit miniature virevoltant, She’s So Disco, et un premier album joliment intitulé Welcome To The Modern Dancehall.

>>>A la fin de l’article, découvrez en avant-première la reprise de Take Me Home, Pt II de Cabane par Marc A. Huyghens.

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Broken Dreams Club

Disparition à 38 ans de l’américain Chet « JR » White

Chet « JR » White
Chet « JR » White
Pour tout vous dire, je n’y ai pas cru. C’est Christophe Basterra qui a annoncé la nouvelle – « C’est un matin si triste … » – en relayant les mots, plus tristes encore, de Christopher Owens. Alors, quand Christophe m’a demandé si je pouvais écrire quelques lignes, je me suis souvenu de ce texte, écrit il y a des années où il est question de pop, d’amour. Et de Chet « JR » White.

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The Reds, Pinks & Purples, You Might Be Happy Someday (Tough Love)

Hier soir, j’ai décidé que You Might Be Happy Someday était le plus beau disque de l’année. Il fallait bien que quelqu’un la prenne, cette décision. Je n’ai pas eu à me forcer et je ne vois pas comment je pourrais me dédire au cours des trois prochains mois. Avec toute l’objectivité de jugement que me laissent ces huit chansons, une fois le cœur transpercé en plein dans le mille, il ne peut pas en être autrement, car ce disque est une merveilleuse évidence. Du « sur-mesure », pour ceux qui aiment Sarah Records. Continuer la lecture de « The Reds, Pinks & Purples, You Might Be Happy Someday (Tough Love) »

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Robert Wyatt, His Greatest Misses (Domino)

Toutes les occasions sont excellentes. Celle-ci tout autant que les précédentes – l’exploration d’un fragment de discothèque confinée pour célébrer, quand même, le retour du printemps en réécoutant At Last I’m Free (1980) ; la republication pour le Disquaire Day automnal de Summer Into Winter (1982) cosigné avec le jeune Ben Watt, évoqué il y a peu ici. Plus que toute autre – en tous cas, davantage que beaucoup – l’œuvre de Robert Wyatt est de celle qui se prête volontiers aux plaisirs de la redécouverte, vierge de toute balise trop convenue tant elle semble, à chaque fois, s’échapper de toute part vers l’Inouï. Et force est de constater qu’elle confère encore l’envie d’écouter et d’écrire. Continuer la lecture de « Robert Wyatt, His Greatest Misses (Domino) »

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Odessey & Oracle, Crocorama (Another Record)

Odessey & Oracle « Prise au piège
D’un manège
La tête enveloppée de papier chiffonné  / Les nouvelles
Bien trop cruelles
Vitrifiant les cœurs d’impuissants spectateurs  / Des sourires ébréchés qu’on ne peut plus consoler / Mais ressaisis-toi ! Faut pas pleurer comme ça »

Après avoir vu, il y a quelques mois, un concert ébouriffant des Lemon Twigs à la Laiterie à Strasbourg, j’étais resté sur le flanc. Pour tout vous dire, je ne suis pas spécialement intéressé par la virtuosité, la maîtrise instrumentale étant très éloignée de mes préoccupations. Je peux même vous dire, et ça n’est sans doute pas une surprise si vous me lisez plus ou moins régulièrement ici, que je suis souvent plus attiré vers l’inverse, ce qui « sonne plus humain » (comme on dit en studio quand on n’a pas envie de refaire une énième prise imparfaite), quelque chose qui se met en place, qui coince, qui couine, qui peine et qui galère. Continuer la lecture de « Odessey & Oracle, Crocorama (Another Record) »

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TRANSMISSION #46 avec Sinaïve

Avec Sinaïve

Émission du 18 octobre 2020
Présentée par Thomas Schwoerer et Viktor Der Panini Joe.

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Selectorama : Dead Famous People

 

Dons Savage
Dons Savage / Photo : Frances Carter

Les Néo-Zélandais de Dead Famous People viennent de sortir Harry, leur troisième album en plus de trente ans de carrière. Si le nom du groupe ne parlera sans doute qu’aux amoureux de pop moderne les plus pointus, le parcours de Dons Savage, unique rescapée du line-up d’origine, réveillera de vieux souvenirs. Dead Famous People figure par exemple au générique de l’m Your Fan, hommage à Leonard Cohen sorti par les Inrockuptibles en 1991. On retrouve également Dons Savage au chant sur Kiss And Make Up, reprise des Field Mice par Saint Etienne. Rien que pour ça, nous lui devons une reconnaissance éternelle. De leurs débuts chez Flying Nun Records à leur récente signature chez Fire, les perles pop “option guitare cristalline” de Dead Famous People semblent toutes avoir été composées et produites dans la deuxième moitié des années 80. Ce n’est sans doute pas pour rien que ce Selectorama regarde dans le rétroviseur. Avec dix titres entre classiques absolus (Nick Drake, Joy Division) et choix plus discutables (Gilberto Nunes Orchestra), Dons Savage affiche clairement la couleur : “Malheureusement aucun titre moderne car la majorité d’entre eux sont ignobles”.  Continuer la lecture de « Selectorama : Dead Famous People »

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Le grand saut – The Replacements, Lisa Fittko, Lewis Trondheim & Alfred

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Longtemps, j’ai fait mes choix de livres ou de disques par une sorte de saut, comme un risque à prendre. Je me souviens, sans rien en connaître, acheter avec empressement Premier Amour de Samuel Beckett. Inutile de préciser que je fus surpris par ce texte aride et prodigieux à la fois, bien loin de mes attentes, suscitées par le titre du livre. Jolie confusion qui nous surprend et nous guide ailleurs. C’est comme regarder, non stop et toute une journée, plusieurs films de Claude Sautet – bruits de bistrots, ambiances lourdes de tabac et corps collés contre le zinc – puis sortir le soir dans les rues de Paris, tiens au hasard la rue de Ménilmontant et ne voir que haute solitude. Incroyable ravissement que ces situations que l’on vit tous, où l’on chemine un peu au hasard droit devant – ainsi le réel semble nous voler un peu de nos mémoires. On en oublierait presque notre dernier amour merdique. Continuer la lecture de « Le grand saut – The Replacements, Lisa Fittko, Lewis Trondheim & Alfred »