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Aldous Harding, Warm Chris (4AD)

Énigmatique et fragmentaire, la femme de trente ans qu’est Aldous Harding – Hannah de son prénom – compose sa partition baroque et déterritorialisée sans trop se soucier des modes, sans les négliger pour autant et en portant un respect infini et intime aux grandes compositrices-interprètes qui lui ont tracé la route, de Karen Dalton à PJ Harvey en passant par Chan Marshall. Bien emmitouflée dans sa veste matelassée, elle pourrait bien avoir quitté les couleurs du Dorset ou des plaines néo-zélandaises pour rejoindre la grisaille citadine, n’en subsisterait que le flou rosâtre brouillant les pistes d’un visage aux canons de beauté du XIXème siècle, pur, désuet et délicat, désormais rompu à l’âpreté industrielle. Contre vents et marées, la musicienne revient avec un quatrième album qui embarque un folk gracieux et joyeusement fragile toujours signé sur le label anglais 4AD et produit par l’austère et écorché John Parish. Pour ce nouvel album de 10 titres, le folk Hardingien a gagné en explorations sonores audacieuses, en facéties linguistiques et en fantaisie vocale. Continuer la lecture de « Aldous Harding, Warm Chris (4AD) »

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Aldous Harding, Designer (4AD)

Aldous HardingQuand Aldous Harding mentionne le besoin d’un tatouage dans Pilot, l’avant-dernière chanson de son nouvel album Designer, c’est afin de se cacher, de se procurer un abri. L’envie est forte de lui faire parvenir une carte postale rassurante au dos de laquelle serait écrit : « Vous n’avez besoin d’aucun tatouage pour vous dissimuler, votre disque suffit. Bien amicalement. »
On avait fréquenté la Néo-Zélandaise il y a deux ans grâce à Party, disque suffisamment émietté et habité – contrastes, bruits, respirations –, suffisamment bizarre et fragile pour le laisser s’insinuer durablement. Continuer la lecture de « Aldous Harding, Designer (4AD) »