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Le premier EP de Cœur-Joie en avant-première

Cœur-Joie

Ils nous disent « Post-Twee Pop, tant pour la gravité douce des textes que pour la douceur des mélodies », et c’est plutôt bien vu à l’écoute de ce premier EP disponible vendredi prochain (18 février, donc) en cassette chez Hidden Bay records, mais aussi en CD chez Melotron Recordings. Chanté tout en français, le groupe mené par Martin Meilhan-Bordes (guitare et chant), Milia Colombani (batterie) et Adrien Berthe (synthé) qui avaient déjà collaboré ensemble dans les groupes Bootchy Temple et Sex Sux, rejoints par l’expert ès-mastering Paul Rannaud (basse), donne un sentiment de grande fraicheur et de douce poésie. Des guitares jangly, des compositions crève-coeur (écoutez l’adorable Dimi l’étoile) donnent du corps à ce Coeur-Joie qui marque d’une pierre blanche leur arrivée dans la constellation des petites étoiles montantes de la scène indie française.

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Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records)

Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records)Depuis quelques années déjà, les compilations coordonnées pour le compte de Ace Records par Bob Stanley (Saint Etienne) en sont venues à constituer une source presque inépuisable de découvertes et quasiment une modalité à part entière d’exploration de l’histoire musicale. En ces temps d’écoulement ininterrompu du flux musical et de zapping instantané, il apparaît en effet de plus en plus essentiel de prendre le temps d’écouter les points de vue avisés d’un guide érudit et pertinent, susceptibles de discerner de la cohérence dans ces passés fragmentés. De toutes ces collections thématiques copieusement garnies, Choctaw Ridge – New Fables Of The American South 1968-1973 (2021) reste sans doute l’une des plus remarquables. Y était méticuleusement décrite l’émergence, au tournant des années 1970, d’une nouvelle scène country qui, dans le sillage du succès de Bobbie Gentry, avait trouvé à s’épanouir en élargissant les frontières musicales d’un genre parfois trop confiné et qui, souvent du côté de Los Angeles, s’était ouverte aux tendances instrumentales contemporaines, notamment aux arrangements ambitieux et joliment bizarres d’une nouvelle variété teintée de psychédélisme. Continuer la lecture de « Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records) »

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Johan Asherton – Machines Médiévales : la face cachée d’un songwriter majeur

C’est une vieille histoire – occultée, presque paradoxale. Celle d’une passion, longtemps demeurée en arrière-plan de la trame principale de ce récit bien connu. Salué – jamais assez, certes, mais là n’est pas la question du jour – pour ses talents de songwriter folk, Johan Asherton entretient depuis toujours une appétence pour les musiques électroniques et instrumentales qui n’avait jamais transparu de façon évidente dans ses albums solo. Dans ce panthéon très intime, Bryan Ferry avait toujours semblé l’emporter sur Brian Eno. Comme en témoignent pourtant les sept morceaux inédits publiés ce mois-ci, la cohérence inattendue de ces goûts apparemment antithétiques s’était pourtant concrétisée dans un très bel acte créatif il y a de cela un peu plus de quarante ans. Sept méditations sans paroles, enfin exhumées par EDK Records et enregistrées avec les moyens encore précaires de l’époque : un synthétiseur bricolé à domicile et complété par l’Elka Rhapsody prêté par Claude Arto – futur Mathématiques Modernes. Comme en témoigne le second clip réalisé par Sébastien Tricard – Ramps – tout cela semble être demeuré largement hors du temps et de son emprise. Tant mieux.

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Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD)

Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD)C’est une question d’envie d’abord. Comme l’a rappelé récemment Christophe dans ces pages, un disque ne se rencontre que sur cette base. On dira envie, on pourra aussi bien dire disponibilité, circonstances. Et un disque se rencontre, donc disque, donc entier. Certains envisagent encore la rencontre selon cet angle, qui n’équivaut pas au support physique à l’impérissabilité aussi illusoire que celle des octets ou des cellules qui nous constituent, aussi illusoire que celle de nos mémoires et de nos traces – non – les ensembles provisoires d’émotions et de notions qui nous forment sont bien contents parfois de simplement – pour un moment – fréquenter un ensemble de chansons – un disque.

Ça forme et ça déforme – tout d’un geste.

C’est le principe. Continuer la lecture de « Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD) »

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Climats #5 : Animal Collective, Ilaria Urbinati, Antonin Peretjatko

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo.
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Avant-1ère : « Oh Id », le nouveau clip de Fontanarosa

Paul Verwaerde a certainement du avoir quelques riffs dans les oreilles dès son plus jeune âge, puisqu’il est né à Reading, Royaune-Uni, et a pas mal voyagé, parents obligent. On avait salué son premier essai en solo lors d’un Sous Surveillance il y a deux ans, revoici le lyonnais d’adoption en compagnie d’un groupe (Florian Adrien, Grégoire Cagnat, Kevin Lafort) pour l’accompagner sur scène. Et c’est plutôt une bonne nouvelle puisque les chanceux qui ont déjà pu le voir en concert nous en ont dit de très bonnes choses, et ce nouvel album Are You There? à venir le 18 mars chez Howlin’ Banana Records en est – parait-il – une autre. Fontanarosa s’émancipe et s’épanouit dans la composition de chansons qui sont autant de clins d’œils au rock de son adolescence qu’au garage. Pour preuve, ce clip réalisé par un américain connu sous le nom de Documavision, que Paul a découvert sur Instagram en regardant le clip de Dummy. Pour Oh Id, il est parti sur le travail du vidéaste sud-coréen Nam June Paik, point de référence pour la vidéo. « We are foreigners », chante Paul dans le morceau, pas vraiment étonnant pour un ex-ado globe-trotteur comme lui.


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Baxter dure vraiment plus longtemps

Un Best Of, une autobiographie : Baxter Dury n’a pas chômé pendant le confinement.

Baxter Dury / Photo : Hannah Molin Delafosse
Baxter Dury / Photo : Hannah Molin Delafosse

Avec le temps, le dandy britannique Baxter Dury a appris à se méfier des journalistes, même des plus bienveillants à son égard. Si de ce côté-ci de la Manche, personne ne fait vraiment attention à la figure du père Ian Dury, dans son pays Baxter Dury reste le “fils de”. Son parcours au long cours, fort de six albums depuis 2002 et d’un livre au titre français mais uniquement disponible en langue anglaise, Chaise Longue, présenté par son éditeur comme autobiographique, en impose désormais sérieusement face à celui du caricaturiste du mode de vie Sex & Drugs & Rock & Roll finalement incapable de surmonter le succès. Continuer la lecture de « Baxter dure vraiment plus longtemps »

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Ashinoa : deux titres annonçant un album du feu de Dieu.

Ashinoa
Ashinoa

Une ambiance motorique et mentale, c’est ce qui se dégage immédiatement de la musique d’Ashinoa. Cette fois, le groupe va encore plus loin que leurs précédentes sorties (autoproduites et chez Macadam Mambo) : deux titres en forme d’invitation au voyage, dans une atmosphère cosmique et profonde. Disguised in Orbit est une ascension puissante qui mêle sonorités électroniques, percussions métronomiques et rythmique dub. Feu de Joie, lui, part sur un tempo plus lent, avec des vapes d’effets et de la mélodie, comme un savant mélange de Mellotron, d’Arp Odyssey et de Korg Delta (pour les passionné.es) puis soudainement s’alourdit avec une guitare pesante à la rythmique impeccable. Ashinoa se nourrit et s’inspire de divers courants : « Pour les influences dub, cela proviendrait surement d’un artiste pop aux larges références dub : Skinshape. On en écoutait beaucoup au moment où l’album à été composé mais aussi beaucoup de El Michels Affair, pour l’influence plus hip-hop instrumental. »  Une belle réussite, dont on attend la confirmation sur un album à venir chez Fuzz Club (qui avaient sorti Veik l’an dernier), le 25 Mars prochain.

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