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Harmonium, Les Cinq Saisons (Célébration, 1975)

Le Québec, à la fois si proche et loin. Si nous sommes séparés à travers l’océan Atlantique de nos lointains cousins, nous partageons la même langue. Nos histoires respectives se sont parfois croisées, elles ne partagent pas toujours les mêmes blessures. Au-delà des mots, intéressons-nous au patrimoine musical québécois. Relativement peu connu dans l’hexagone, Harmonium est l’un des jalons de la culture francophone nord-américaine des années soixante-dix. Porté par l’esprit d’indépendance qui anime la décennie, le groupe a su capter les espoirs des siens en les métamorphosant dans une musique onirique et bucolique. Fondé en 1972 par Serge Fiori et Michel Normandeau, le duo devient l’année suivante un trio avec l’arrivée de Louis Valois. Ils constituent l’ossature du groupe, en particulier sur les deux premiers albums : Harmonium (1974) et Les Cinq Saisons (1975), également connu sous le nom de Si On Avait Besoin d’une Cinquième Saison. Continuer la lecture de « Harmonium, Les Cinq Saisons (Célébration, 1975) »

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Jacques, LIMPORTANCEDUVIDE (Recherche & Développement)

 

« Quand on m’demande ce que je fais
dans la vie, j’me le demande aussi »

Cher Jacques,

                    Évacuons d’emblée cette histoire autour de ta coupe de cheveux qui peut en incommoder plus d’un : j’ai toujours pensé qu’elle faisait de l’ombre à ta musique, même si elle m’a fait réfléchir à ce que sont les normes physiques et à ce qu’on attendait d’un homme et d’un musicien, la transgression, le rapport au ridicule, tout ça. Je me doute qu’elle te sert aussi à créer une image que tout le monde peut facilement mémoriser et instantanément identifier. Les casques de Daft Punk, les lunettes d’Elton John (je repense toujours à cette fabuleuse fin d’un numéro du Muppet Show dans lequel il était invité, entouré par les marionnettes qui portaient toutes des lunettes multicolores en plumes), les globes oculaires géants des Residents ou, bien sûr, les tonsures des Monks. Mais peut-être que je fais fausse route, peut-être que tout le monde s’en fiche de cette coupe de cheveux, je me dis juste que tu devrais profiter que tu en as, parole de cinquantenaire décati. Continuer la lecture de « Jacques, LIMPORTANCEDUVIDE (Recherche & Développement) »

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Climats #9 : Destroyer, Isaac Babel, Georges Didi-Huberman

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #9 : Destroyer, Isaac Babel, Georges Didi-Huberman »

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David Scott (The Pearlfishers) – Perle rare

David Scott (The Pearlfishers)
David Scott (The Pearlfishers)

On avait pris contact avec David Scott, une première fois, il y a environ deux ans alors que la publication de son dernier album en date – l’excellent Love & Other Hopeless Things, 2019 – coïncidait tristement avec l’annonce semi-officielle de la disparition du label qui l’avait hébergé pendant près de vingt ans. Fausse alerte, on s’en réjouit. Les allemands Marina Records semblent avoir survécu à ce premier faire-part de décès et republient même sur support vinyle, en ce début d’année, des versions augmentées de trois des jalons essentiels de la discographie de The Pearlfishers, cet ensemble aux contours fluctuants et dont Scott est toujours apparu comme le seul véritable maître permanent : The Young Picnickers, 1999, Across The Milky Way, 2001 et Up With The Larks, 2007 ont extraordinairement bien vieilli. L’occasion est trop belle de rattraper les anciens rendez-vous, manqués à plus d’un titre tant on a sans doute sous-estimé, tout au long de la décennie 2000, l’importance et le talent de cette figure majeure de la scène indie-pop écossaise. Continuer la lecture de « David Scott (The Pearlfishers) – Perle rare »

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Appel entrant : KG

Le nouveau clip du duc de Sausheim en avant-première.

Non mais t’as vu ce qui se passe ? Confiné depuis la sortie de l’impeccable Jesus Weint Blut (2019) chez Herzfeld, Rémy Bux aka le duc de Sausheim n’avait pas donné de nouvelles ou presque. Les rares inconscients qui le suivent pour des raisons sociales sur les réseaux sociaux avaient pourtant senti le vent tourner, retour à l’électronique sur le mat bien érigé de diverses performances qui prouvent que des reflets intenses qui s’estompent en six shampoings ne font pas tout face au génie. Âmes sensibles et français de l’intérieur au cœur pur, passez votre chemin, El Buxo revient aujourd’hui dans une débauche lascive dont même mon vieux cœur de fan ne saurait se remettre. Ruf Mich An. En spray ou en gel aqueux, une ouverture délicate mais toujours impressionnante vers un nouvel album cryptique et infernal, Eine Mann Ohne Feind, à paraitre chez October Tone/Mediapop vers la mi-avril, si nous sommes encore là pour le voir de nos yeux. Et si t’as quelque chose besoin, appelles.
Vous voilà putain de prévenus.

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Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball

Ed Ball
Ed Ball

C’était il y a une éternité, en 1995 précisément. Paru plutôt discrètement, If A Man Ever Loved A Woman, le premier album de l’attachant Edward Ball, avait pourtant fait une entrée fracassante dans la vie d’une poignée d’entre nous. La vingtaine à peine dépassée mais la passion pour les groupes mods des mid-sixties – The Action et Small Faces en tête – déjà enclenchée, on n’hésita pas à plonger en profondeur dans le monde merveilleux d’Ed Ball que promettait la rétrospective Creation. Car les rares mots de l’homme, lus ici et là, avaient fait naître une certitude : Il faisait partie d’une sorte de grande famille, la nôtre. Continuer la lecture de « Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball »

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Studio Electrophonique, Happier Things (Violette Records)

Il y a le rose des lettres qui sent bon le parfum du bubblegum. Il y a l’élégance de la typographie qui évoque quelques autres disques que l’on chérit depuis longtemps – des disques de Factory, oui, mais de Tamla Motown aussi. Il y a des notes de pochette au verso – et depuis les premiers disques de The Style Council, on sait qu’au même titre qu’une chanson, une mélodie ou quelques mots glissés dans un refrain, elles peuvent changer une vie (ou au moins quelques années d’une vie et entre nous, ce n’est déjà pas si mal). Il y a les titres de chansons qui semblent en annoncer la couleur (et parfois la douleur), mais on ne l’apprendra qu’un peu plus tard, ce sont souvent des chausse-trappes. Il y a toujours ces titres de chansons qui, croit-on, font des clins d’œil appuyés à un univers qu’on croyait être le seul à partager – parce que dès avoir lu All-Time Biggest Fans, sont venus à l’esprit ces quelques mots-là : I’m your biggest fan cos’ you don’t give a damn”… Il y a, de part et d’autre de la Manche, ces ainés qui ont baissé la garde dès les premières notes, deux types pas nés de la dernière pluie et auxquels (après tout) on a le droit de reprocher beaucoup mais sans doute pas la presque perfection de leurs gouts musicaux et de leurs coups de cœur – Étienne Daho et Richard Hawley. On a connu pire comme thuriféraires. Et il y a James Leesley. Continuer la lecture de « Studio Electrophonique, Happier Things (Violette Records) »

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Climats #8 : Lithium, Lesneu, Jiri Menzel

Meteo Satellite Lesneven / Meteo France

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #8 : Lithium, Lesneu, Jiri Menzel »