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Happy birthday, Paul McCartney.

Paul McCartney
Paul McCartney

Paul McCartney a donc 80 ans, dont au moins les trois-quarts passés à écrire, composer, jouer, enregistrer une œuvre qui restera probablement comme le catalogue de chansons le plus impressionnant du xxe siècle, avec celui de Bob Dylan. En d’autres termes, cela signifie tout simplement qu’on a tous “dans le cœur” une ou plusieurs chansons de Paul McCartney ou une multitude de souvenirs associés, d’une façon ou d’une autre, à des chansons de Paul McCartney. Bien sûr, ces titres inoubliables sont principalement ceux des Beatles, mais peu importe. L’œuvre solo de McCartney, avec ou sans Linda et les Wings, n’est pas loin d’être aussi importante (je force un peu le trait, bien entendu). En tout cas, il est clair qu’aucun autre compositeur contemporain n’aura à ce point diffusé ses chansons dans tous les recoins du monde et dans les discographies de milliers d’autres artistes.
Raconter un demi-siècle de création musicale de cette importance est une entreprise forcément singulière. Pour célébrer ces 80 ans d’une façon originale, j’ai pensé que le mieux était sans doute de mélanger les standards atemporels dans leurs versions originales et certaines reprises majeures ou inattendues qui, à leur façon, témoignent du chemin parcouru à travers le monde, mais aussi à travers le temps, par l’immense répertoire de chansons de Paul McCartney. Je trouve que cette playlist fait travailler l’imaginaire et remonter des souvenirs. C’est une proposition parmi des milliers d’autres possibles.

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Climats #22 : Trintignant, Leonard Cohen

Jean-Louis Trintignant
Jean-Louis Trintignant / Photo : James Andanson

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #22 : Trintignant, Leonard Cohen »

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Frontperson : amicalement vôtre

Frontperson
Frontperson / Photo : Marie-Lyne Quirion

L’histoire avait débuté il y a presque quatre ans. Celle d’une rencontre et d’une collaboration amicale entre Mark Hamilton (Woodpigeon) et Kathryn Calder (The New Pornographers). Trop belle pour s’interrompre, elle se poursuit donc aujourd’hui avec un second album en commun, Parade qui prolonge les plaisirs simples et évidents que suscitent des chansons où les mélodies et les gimmicks pop de l’une s’accordent à merveille avec les tonalités plus mélancoliques de l’autre. Continuer la lecture de « Frontperson : amicalement vôtre »

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« Joindre l’utile à l’agréable », un rayon de soleil doux amer de Mim feat. Damien Schultz

C’est un morceau vraiment très doux, enivrant d’un bonheur simple, presque badin. Il a désormais malheureusement l’âpreté, la douleur et l’amertume du deuil. Nous sommes encore beaucoup et beaucoup trop choqué(e)s par la mort de Damien Schultz, pour avoir déjà le courage de vous expliquer quel être essentiel, génie du verbe et du comptoir, il fut.
Et on va avoir beaucoup de mal à faire de ce morceau qui pourtant se pose un peu là dans le genre, sur la même serviette humide que nous, un tube de l’été. Et pourtant c’est peut-être le plus bel hommage possible, un truc sur l’amour inconditionnel qu’inspirent certains, ou certaines. On peut, comme il est dit ici en conclusion, rigoler faussement de l’amour, l’on peut tout autant aussi et toujours s’y abandonner.
C’est extrait d’un disque probablement important qui sortira en octobre prochain, celui de Mim, metteur en sons de l’épatant Saint Guidon de Charlene Darling mais aussi le frère d’Èlg/Orgue Agnès, ancien complice de Damien Schultz.
Le disque s’appelle L’amour aux 1000 parfums. C’est aussi le nom de son label. On en reparlera pour sur. Joindre l’utile à l’agréable, le doux et l’amer. Bonsoir copain.


L’amour aux 1000 parfums, l’album de Mim, sortira à la rentrée chez a1000p.

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Selectorama : Adam Miller

Adam Miller
Adam Miller

“Ancré dans la grande tradition des poètes impressionnistes de la six-cordes, The Durutti Column, Felt à l’époque de Deebank ou les Cure du début…” C’est amusant : il y a des biographies qui laissent deviner à quel point on risque de s’enticher d’un disque qu’on n’a pas encore écouté… Il y a des parcours qui favorisent aussi le coup de cœur. Ce n’est pas le nom qui est le plus souvent revenu à l’heure de tresser des lauriers au groupe d’avant – avant quoi ? Avant cette échappée en solitaire qui a vu le jour dans les frimas d’un mois de février covidé – et pourtant… L’homme en était le fondateur et l’unique membre au tout début du XXIe siècle. C’est lui aussi qui a souhaité faire évoluer l’histoire d’un post-punk sans fioriture ni concession vers une new-wave aussi fragile que du crystal ; une new-wave comme alanguie sur fond de rythmiques moites pour mieux danser sous des boules à facettes éventrées. Avec la parfaite Ruth Radelet – cette fille dont la voix tient dans un mouchoir (© 2007) – et Johnny Jewel – le faiseur de sons et codirigeant du label au nom parfait, Italians Do It Better, Adam Miller a fait de Chromatics l’un des groupes le plus importants de la décennie passée – métamorphosant quelques-unes de nos chansons de chevet (Into The Black de Neil Young, The Sound Of Silence de Simon & Garfunkel, Ceremony de New Order, On The Wall de The Jesus And Mary Chain…), signant l’un des plus bel hymne à (faire) l’amour (In The City, ad lib…) et la bande-originale étoilée de nuits qui étaient toujours plus belles que les jours – et dont on aurait voulu qu’elles durent toute la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Adam Miller »

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Market, The Consistent Brutal Bullshit Gong (Western Vinyl)

Il y a de cela quelques jours à peine, nous discutions avec quelques camarades boomers des souvenirs encore vivaces de nos premières rencontres respectives avec l’œuvre de The Smiths. Des multiples impressions saisissantes ressenties à cette époque lointaine, domine encore, pour ce qui me concerne, le choc provoqué par une prise de parole totalement singulière, où la contemplation attentive des émois les plus intimes finit par ouvrir sur l’étendue d’un monde. Et puis cette instabilité constante, cette absence de point d’appui musical évident ou explicitement référencé qui prolonge la sensation étrange d’écouter simultanément plusieurs stations de radio. Les passions adolescentes se sont estompées depuis bien longtemps : Market n’aura évidemment jamais l’importance vitale de Morrissey et de ses compagnons. Mais on retrouve, en tous cas, quelques réminiscences de cet égotisme inspiré, parfois un peu bavard, et de ces incertitudes formelles dans ce disque. Et c’est déjà suffisant. Continuer la lecture de « Market, The Consistent Brutal Bullshit Gong (Western Vinyl) »

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Diane Tell, Chimères (1982, Polydor)

Le Québec a souvent eu des artistes et groupes admirables, mais peu d’entre eux furent en mesure d’aller se glisser dans nos disquaires hexagonaux et se faire un place au soleil, ici en France. Diane Tell est, à ce titre, certainement une exception. S’il fallut trois albums à la chanteuse québécoise pour percer en Europe, elle est depuis devenu une valeur sûre de la variété française, s’installant même dans nos contrées. Chimères (titre original), ou Souvent, Longtemps, Enormément (titre français) est son quatrième album. Il sort dans la foulée du succès massif de son précédent disque : En Flèche, renommé Si J’étais un Homme en France. Paru en 1980, le long-jeu connaît une carrière heureuse grâce au slow Si J’étais un Homme, énorme tube, deux ans après sa sortie. Initialement boudée par les radios à cause de sa longueur et sa structure inhabituelle, NRJ craque dessus et la met en importante rotation sur ses ondes. Le titre est devenu depuis un classique, un morceau que tout le monde connaît sans forcément savoir qui en est l’autrice. Le genre de chansons que vous pouvez entendre dans un film, sur Nostalgie ou dans votre Franprix. La carrière de Diane Tell décolle, en conséquence, en France. Continuer la lecture de « Diane Tell, Chimères (1982, Polydor) »

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Adam Green, That Fucking Feeling (Average Cabbage Records)

Si Adam Green n’avait pu assurer la promotion d’Engine of Paradise, son très bon disque paru en 2019, en raison de la pandémie, il a enfin pu prendre sa revanche avec une tournée européenne qui vient de se terminer en mai dernier. Lors de son passage à Lyon et à Paris, les fans français du crooner anti-folk new-yorkais n’auront pas boudé leur plaisir de voir leur héros danser sur scène comme un beau diable, faire des checks à tous les spectateurs du premier rang ou raconter des anecdotes désopilantes, heureux d’être là et d’une rare générosité avec le public. Adam Green et son impeccable backing band auront surtout régalé le public de pléthore de tubes inoxydables comme Bluebirds, Jessica, Cigarette Burns Forever, sans oublier bien l’hymne absolu Dance With Me ou NYC’s Like a Graveyard des mythiques Moldy Peaches. Mais, en plus de cette ribambelle de classiques, Adam Green aura parsemé son set de plusieurs excellents nouveaux titres, issus de That Fucking Feeling, un mini-album de vingt minutes, que les fans ont eu la bonne surprise de découvrir au stand de merchandising. Certes, il faut être sacrément gonflé pour qualifier un opus aussi court d’ « album » – d’autant plus que certains titres sont en réalité des versions acoustiques des chansons orchestrées figurant au début du disque -, mais la qualité et l’inspiration sont là, si bien qu’on pardonne à Adam Green sa flemme légendaire. Continuer la lecture de « Adam Green, That Fucking Feeling (Average Cabbage Records) »