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Oneida, Success (Joyful Noise Recordings)

oneidaDepuis plus de vingt ans, Oneida fait partie des groupes les plus actifs de la scène indie new-yorkaise. Aujourd’hui, après quatorze albums d’expérimentations diverses et variées, la bande de Kid Millions fait le choix de se recentrer sur des formats plus courts et un registre plus direct qu’il lie aussi clairement (cf. le nom de l’album) à la recherche d’un nouveau public. Dès le premier titre, l’excellent Beat Me to the Punch, il est évident qu’Oneida a changé d’univers. Le mélange souvent habile et éclairé d’héritage psychédélique, de culture électro et de recherches élitistes a ainsi laissé la place à un rock noisy et typiquement velvetien qui se laisse submerger par un formidable déferlement de larsens, déchirants et assourdissants, sur plus de deux minutes. Le résultat est saisissant. Continuer la lecture de « Oneida, Success (Joyful Noise Recordings) »

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Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips)

 

Colette, ma mère, ses parents, mes grands parents, étaient instituteurs. Elle est devenue institutrice, plus parce qu’elle nageait, depuis toute petite, dans ce bain socio-culturel que par véritable vocation. Elle ne détestait pas son métier, loin de là, mais ça n’était pas une folle passion. On n’en a pas fait un plat. Charlotte Gainsbourg est devenue chanteuse, on a l’impression, un peu comme ça. Héritant de la voix fluette et aux limites de la justesse de sa mère et de l’instinct redoutable de son père quand il s’agissait d’aborder l’art mineur de la chanson, elle est entrée sans forcer dans le métier d’abord par cette chanson scandaleuse mais sans doute incomprise (à l’époque, maintenant tout semble plus clair) Lemon Incest, en duo avec Serge sur son album Love On The Beat (1984). Deux ans plus tard, elle revenait avec ce disque Charlotte For Ever (1986), écrit et composé par son père en même temps que ce dernier l’immortalisait sur pellicule dans un film du même nom. Continuer la lecture de « Charlotte Gainsbourg, Charlotte For Ever (Philips) »

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Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Mon morceau est Smells Like Teen Spirit par vous savez qui. Mon frère avait le CD de Nevermind, et avait l’habitude de l’écouter, ainsi que d’innombrables autres classiques des nineties derrière la porte close de sa chambre, quand j’étais un kid. J’ai appris à comprendre et à composer mes premières pop songs en chantant seul sur ses disques, devinant comment les changements intervenaient dans le morceau, et où les refrains et couplets allaient se placer. Dans ma petite bulle pré-internet, j’ai grandi dans une banlieue où Nirvana était l’alpha et l’oméga de la culture, de la musique et du cool. Je le voyais à la fois comme un échappatoire et un moyen de rentrer dans le genre, si ça fait sens. Continuer la lecture de « Stranger Teens #39 / Guest : Joseph Stevens (Peel Dream Magazine) »

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Stranger Teens #38 / Guest : Bobby Would

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Les gars, vous m’avez fait fouiller dans tellement de trucs pourris des années 90 et 2000, juste pour trouver une alternative à ce morceau. Malgré tout, le principal souvenir, qui m’a sauvé, changé, appelez-le comme vous voulez reste ce titre. Pour mon 17ème anniversaire lors de Halloween en 2003, juste après avoir terminé une année de travail dans un hôpital et déménagé à Munich, mes amis d’alors, T, M & B – chacun au moins dix ans de plus que moi -m’ont offert un cadeau très spécial. Un morceau de beurre, avec à la place des bougies, quatre trips Hofmann LSD-25. Ils venaient de découvrir l’acid quelques semaines auparavant, et alors que je ne pensais pas être prêt à cette expérience, soudain, je le fus. Un cadeau d’anniversaire dont je me souviens jusqu’à aujourd’hui.

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Stranger Teens #37 : « Colori » par Luca Carboni

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

En 1998, j’avais dix ans, je n’étais alors pas encore un adolescent, même si pour moi l’enfance s’achevait au moment où l’âge atteignait les deux chiffres ; en 1998, je n’étais donc plus un enfant. Fin de juillet à Turin, je troquai l’écrasant soleil matinal contre l’air conditionné d’une grande surface ; c’était hier, nous étions à des siècles-lumières du streaming : pour écouter un disque, il n’y avait pas trente-six mille solutions, il fallait l’avoir. On pouvait cela dit le goûter au casque : rayon « musique » de la surface, à deux pas d’une dégustation de Limoncello, je pressai le bouton play de Carovana (Caravane) et c’était parti.

NDLR : Alors que nous avions bien entamé les participations d’invités à cette série, nous revenons aujourd’hui exceptionnellement à l’un de nos contributeurs, échappé tout l’été dans son Italie natale.

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Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples)

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Au début de mon adolescence, une fille merveilleuse m’a fait un don. Elle m’a offert The Smiths. Bien sûr, j’étais éperdument amoureux d’elle, mais j’étais un garçon maladroit et empâté, et elle aimait les garçons plus âgés. Elle était brillante et drôle et je chéris encore le temps que nous avons passé ensemble. J’ai longtemps recherché cette même relation avec d’autres partenaires. Un jour, alors que nous trainions après l’école assis sur le sol de sa chambre dans sa maison typiquement banlieusarde elle me dit : « As-tu déjà écouté ce groupe ? Le chanteur est vraiment timbré. » Continuer la lecture de « Stranger Teens #36 / Guest : Glenn Donaldson (The Reds, Pinks And Purples) »

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Abronia, Map Of Dawn (Feeding Tube)

Basé à Portland, en Oregon, Abronia est un groupe de rock psychédélique aux accents néo-hippie qui, par ses sonorités amples, ses orientations rétro-futuristes et son goût du métissage, n’est pas sans évoquer le Black Mountain des débuts. Auteur d’un premier album (The Whole of Each Eye) plutôt réussi en 2019, le sextet franchit à présent un palier supplémentaire avec ce remarquable Map of Dawn, véritable pépite de rock psychédélique gentiment allumé et, parfois, un brin grandiloquent. Continuer la lecture de « Abronia, Map Of Dawn (Feeding Tube) »

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Stranger Teens #35 / Guest : Rubin Steiner

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

C’était le collège, deuxième moitié des années 80. La musique était importante en ce temps-là, on se déterminait avec elle. On se refilait des cassettes et on écrivait des mots bizarres au marqueur sur nos sacs U.S. – j’ai découvert grâce à ça pas mal de noms de groupes de hard-rock ou de funk dans les queues le matin, selon la personne qui était devant moi dans la file et son envie d’affirmer ses penchants. Personne ne se jugeait vu que c’était obligé d’être fan de musique. Et c’était toujours cool. On parlait de musique tout le temps, surtout le matin avec les premiers venus quand un truc dingue était passé au Top 50 la veille (j’ai des souvenirs très précis du bouillonnement général les lendemains de A-Ha, Leopold Nord et Vous, The Communards ou Madonna), et le reste du temps avec les vrais amis, ceux avec qui on écoutaient les mêmes trucs, ou des trucs pointus (Cure, Clash ou Mötley Crüe par exemple). Continuer la lecture de « Stranger Teens #35 / Guest : Rubin Steiner »