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Gruff Rhys – Que la montagne est belle !

Gruff Rhys
Gruff Rhys

Habitué des projets ambitieux et farfelus depuis ses premières armes discographiques fourbies à la tête de Super Furry Animals, celui qui demeure avant tout l’un des grands maîtres incontestés de la composition pop a décidé de consacrer son nouvel album – le dixième en solo environ, selon les décomptes officiels – à la biographie du mont Paektu, au sommet duquel, apprend-on au passage, se trouve le point culminant de la Corée. Tout autre que le génie gallois se serait sans doute pris les pieds dans cet improbable tapis géographico-conceptuel dont on pouvait a priori, redouter les inévitables pesanteurs. Mais pas lui. Dense, lumineux, fascinant de bout en bout, Seeking New Gods apparaît – au-delà du prétexte et de l’argument, pas si loufoques au demeurant – comme une réussite majeure de plus à verser au crédit d’un artiste toujours aussi déroutant. Et qui a consenti à nous éclairer autant que faire se peut sur les méandres tortueux de ce nouveau périple. Continuer la lecture de « Gruff Rhys – Que la montagne est belle ! »

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La disparition – Crosby, Stills, Nash & Young, Akhenaton, Cédric Klapisch

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Crosby, Stills, Nash, and Young
De gauche à droite, David Crosby, Dallas Taylor, Neil Young, Stephen Stills, Graham Nash, et Greg Reeves / Photo : Jack Robinson

J’ai connu la rue de la République avant qu’elle soit lavée et sablée. C’était, à Marseille, un corridor crasseux, enrubanné du noir des pots d’échappement, dans lequel on s’aventurait sans vraie raison valable. Les putes cherchaient leur crack en plein jour et les mamies provençales soufflaient déjà avant de monter leur cent marches pour se rendre dans leur immense appartement qu’elles payaient une misère. Continuer la lecture de « La disparition – Crosby, Stills, Nash & Young, Akhenaton, Cédric Klapisch »

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Lab Coast reprend “I Only Want To Be With You” par The Tourists (qui reprend Dusty Springfield)

Lab Coast
Lab Coast sur la pochette de leur album éponyme de 2017.

Lab Coast : le moins qu’on puisse dire, c’est que le nom n’est pas sur toutes les bouches. Pourtant les Canadiens ont tout pour ravir les ex-fans des nineties. D’ailleurs, si ce groupe (très discret au demeurant) avait fait paraître ses disques en même temps que The Lemonheads, Guided By Voices ou Pavement, nul doute qu’on en aurait parlé (il suffit d’écouter ceci ou cela pour s’en convaincre). Pour résumer, Lab Coast, c’est un peu mon Own Private Sebadoh. Après trois ans de silence, la pandémie semblait avoir eu raison de Lab Coast, jusqu’au début du mois de mai où les Calgariens ont mis en ligne une compilation de reprises enregistrées entre 2014 et 2020. On y retrouve Hüsker Dü, The Lemonheads, The Pursuit Of Happiness, Smudge, Camper Van Beethoven et Guided By Voices et cette reprise du hit absolu I Only Want To Be With You. A propos de cette reprise, Chris Dadge écrit : « La première fois que j’ai écouté cette chanson consciemment, c’était avec la reprise de The Tourists, le groupe dans lequel Annie Lennox et Dave Stewart étaient avant Eurythmics. J’ai bien sûr dû écouter la version de Dusty Springfield auparavant, mais le disque de The Tourists a un petit côté punk pré-new wave qui a vraiment retenu mon attention. C’est tout à fait le genre de mélodies avec lesquelles mon pote David Laing pourrait débouler pour l’enregistrer avec Lab Coast. »


L’intégralité de la compilation est écoutable ici avec les commentaires de Chris Dadge.

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Selectorama : Christophe Conte

Christophe Conte
Christophe Conte / Photo : Astrid Karoual


A la parution du premier tome de l’Anti discothèque idéale en 2015, Christophe Conte, qui doit probablement me surestimer un chouia, m’avait gentiment confié que j’y ferais peut être éventuellement 2/3 découvertes. Comprendre que notre attachement aux causes perdues longtemps introuvables était parfois discordant mais pour l’essentiel, similaire. Et de Sagittarius à Linda Perhacs en passant par Felt ou Swell Maps, j’y retrouvais effectivement une bonne partie de mes classiques intimes. Pour ce deuxième volume, on peut dire que le désormais chroniqueur de Libération s’est surpassé parce qu’il met effectivement en avant, dans une écriture allègre et généreuse, plusieurs disques (je vous laisse deviner lesquels, tiens) dont je n’avais JAMAIS entendu parler. Mais des hollandais new wave de Flue au désormais classiques comme l’indispensable If Only I Could remember My Name de David Crosby tout en passant par des marottes largement partagées en ces pages (Plush) il arrive encore à tracer les lignes qui révèlent une histoire discordante mais néanmoins partagée. Le Selectorama qui suit le prouve plus qu’habilement.
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Sous Surveillance : Sir Greggo

Sir Greggo / Photo : Titouan Massé

Qui ?

Sir Greggo c’est…
Charles Jacq, Guitare / Basse & chant
Edouard Vavasseur, Batterie
Philippe Gourves, Flûte traversière
Le greggo en argot Australien signifie une personne fictive dont le groupe Australien Babe Rainbow parle dans son morceau Eureka.
Un peu de généalogie : Sir Greggo est une mutation du groupe Abram qui a donné Sir Edwards, le projet solo de Charles qui souhaitait garder le préfixe Sir. « J’aime l’idée de tout regrouper un peu comme une grande famille, si à l’avenir je dois faire autre chose, j’utiliserai sûrement Sir pour rendre le projet distinctif tout en signifiant que ça vient de chez nous. »

Où ?

Rennes, mais depuis 2019, le groupe habite ensemble dans la Vallée du Guillec, dans le Finistère.

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Johanna Samuels, Excelsior! (Basin Rock/Mama Bird)

Johanna Samuels excelsior!C’est toujours un ensemble de sentiments complexes que celui qui a trait à l’intimité. Davantage encore lorsqu’il s’agit d’en restituer les nuances en chansons. Comment, en effet, exposer publiquement ce qui relève du plus profondément privé sans en détruire – dans l’instant – la substance ? Le premier album de Johanna Samuels s’intitulait déjà Double Bind (2014) et, en matière d’injonction contradictoire, celle à laquelle se confronte une fois de plus la songwriter californienne ne semble pas plus simple à résoudre sept ans après. « Juste avant d’enregistrer cet album, j’avais l’impression d’être plus que jamais éloignée de moi-même », racontait-t-elle récemment. Continuer la lecture de « Johanna Samuels, Excelsior! (Basin Rock/Mama Bird) »

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Todd Rundgren, Something/Anything? (Bearsville, 1972)

Todd RundgrenSi l’art de la musique pop est né dans les sixties des mains des Beatles, Beach Boys, Love et autre Zombies, la décennie suivante ne fut pas pour autant avare de grands disques à même de perpétuer cet héritage. Parmi eux, figure en bonne place Something/Anything? (1972) de Todd Rundgren. Le musicien de Philadelphie possède alors, derrière lui, une solide expérience. Il fait ses armes dans la formations garage Nazz, dont l’étrange nom fait référence à une chanson des Yardbirds (The Nazz are Blue). Avec le combo, il grave deux albums en 1968 et 1969. Nazz Nazz, le second LP, est aussi à l’origine de son départ :  le double album ambitieux est amputé de moitié par le label avec l’appui d’autres membres du groupe. Curieusement, plutôt que se lancer en solo, Todd Rundgren monte Runt, un nouveau groupe avec les frangins Hunt et Tony Sales. Le temps d’un quasi dyptique, Runt (1970) et The Ballad of Todd Rundgren (1971), le compositeur américain se cache encore derrière le collectif. Pourtant, le deuxième effort est largement enregistré en solitaire par Rundgren. Continuer la lecture de « Todd Rundgren, Something/Anything? (Bearsville, 1972) »

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Exclu : Le premier album de A Trois Sur La Plage (Gone With The Weed)

A Trois Sur La Plage
A Trois Sur La Plage à l’Espace B / Photo : Jenny Jenn Lysiane

Claviers minimalistes, boîtes à rythmes tantôt douces, tantôt lourdes mais toujours métronomiques, rappellent une époque pas si lointaine où des projets synthétiques voyaient le jour aux quatre coins du pays. Après un EP sur cassette sortie en 2019, le duo A Trois Sur La Plage  –Liza Liza (This Is Pop, Calypso) et Sophie Massa – revient avec un premier album à paraître dans quelques jours, ce vendredi 21 Mai chez Gone With The Weed. Enregistré entre Rennes au Fiat Lux Studio par Alexis Lumière (Cité Lumière, les Cavaliers) et au Château Vergogne chez Maxime Smadja (Rixe, Digital Octopus), puis masterisé par Paul Rannaud, le voici en écoute exclusive.


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