Catégories affichage libreÉtiquettes , , , , , , , , ,

L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Juliet Berto
Juliet Berto

Attendre la pluie pour finalement recevoir le soleil. Changer le chagrin en un talisman lumineux, jamais fané de gaieté. Il y a toujours dans l’immensité du ciel de Bretagne, ce basculement et ce vertige. Sur le chemin bordé d’ajoncs, il y a du mauve et du jaune crus à la André Derain ; ailleurs, c’est le gris et le brun salé de Vilhelm Hammershøi. Je me languis de voir tes jambes nues et tes cheveux bouclés se fondre dans le coloris d’un sable tendre. Pas loin, les roches roses de Primel livreront leur couleur à des embruns noircis de pluie retenue. Viennent les premiers bains sous les grappes d’étoiles. Ce désir de voir un détail caresser l’idée d’un infini, c’est peut-être l’impulsion première de la poésie. Continuer la lecture de « L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Nine Antico

Laetitia Dosch et Sara Forestier dans "Playlist" de Nine Antico
Laetitia Dosch et Sara Forestier dans « Playlist » de Nine Antico

De petits boulots en coups de cœur souvent illusoires, Sophie (Sara Forestier), la presque trentaine, erre dans un Paris en noir et blanc filmé par Nine Antico, qu’on connaissait avant tout par son coup de crayon générationnel bien senti (Girls Don’t Cry, Le Goût du paradis, Coney Island Baby, entre autres). Comme dans ses BD à l’humour bittersweet, elle émaille ça et là son film de références musicales comme de petites pierres blanches qui nous ont immédiatement parlé. Jugez plutôt : Daniel Johnston, Electrelane, Yo La Tengo et trois morceaux de Lispector, dont on vous a souvent parlé ça et sont dans la BO, Bertrand Belin, Lescop et Berroyer dans le casting. Frais et piquant, Playlist s’éloigne vite d’une colorimétrie de posture pour un cadre graphique parfaitement saisi, et de la promesse de romcom vendue sur l’affiche vers un portrait de fille dans la tourmente d’une vie pas toujours facile, mais terriblement touchant et drôle. On a évidemment eu très envie de lui demander de nous détailler un peu ses choix musicaux entre trois coups de fil et deux e-mails en cette période effrénée de sortie de son film en salles. Continuer la lecture de « Selectorama : Nine Antico »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants)

Depuis 2014, Ryley Walker construit une œuvre étonnamment clivée avec, d’un côté, des albums solos souvent très intéressants, façonnés par le désir de réinventer, ou de réactualiser un héritage musical parfois un brin envahissant (John Fahey, Van Morrison, John Martyn, Tim Buckley, etc), et de l’autre, des albums instrumentaux, enregistrés en collaboration (avec Bill McKay ou Charles Rumback, principalement) et ouvrant sur des terrains plus expérimentaux où se mêlent jazz, acid folk et rock progressif. Continuer la lecture de « Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants) »

Catégories borne d'écouteÉtiquettes , , , ,

Exclu Clip : Pop Crimes, Up To The Moon + There Were Smiles (Howlin Banana / Safe In The Rain)

Pop Crimes
Pop Crimes / Photo : Melvin Ghandour

Il y a quelques mois, le quatuor francilien Pop Crimes nous offrait une petite session filmée en studio qui témoignait de l’énergie tendue et de la justesse de ses compositions. Et comme nous aimons suivre ceux qu’on aime surtout en ces temps compliqués, les revoici avec une ballade absolument désarmante du genre à réchauffer les cœurs et à nous envoyer dans l’espace, Up To The Moon, mise en clip par Gaspard Rolland, à retrouver des vendredi 4 juin sur un 45 tours co-publié par les labels Howlin Banana et Safe In The Rain. Enregistré par leurs bons soins cet hiver dans le studio où Romain travaille – au micro cette fois, quand ce n’est pas Nicolas -, il a été masterisé par Etienne Colin, qui a entre autres déjà travaillé sur les disques de Volage ou Buvette. Sur l’autre face tout aussi temporairement assagie, There were smiles qu’il faudra par contre attendre jusqu’à vendredi pour écouter, mais n’en doutez pas, le jeu en vaut clairement la chandelle.


Up To The Moon + There Were Smiles par Pop Crimes sera disponible sur le bandcamp de Howlin Banana et celui de Safe In The Rain le 04/06.

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , , , , , , ,

The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978)

The Doobie Brothers Minute by MinuteMinute By Minute (1978) des Doobie Brothers est un des albums emblématiques du son westcoast de la fin des années soixante-dix. Plus gros succès commercial du groupe, le disque est pourtant, un quasi chant du cygne. Il sème les graines de la discorde et scelle le destin des Californiens. En dix morceaux, le groupe arrive cependant à construire un pont entre la soul voluptueuse de Leon Ware, la country-rock cher aux Byrds et le latin-rock à la Santana, un syncrétisme aussi moelleux qu’éloigné de leurs débuts. En effet, rien ne prédestinait les frères pétard à devenir un standard des programmations Soft-Rock (AOR) des radios FM nord-américaines. Continuer la lecture de « The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978) »

Catégories borne d'écouteÉtiquettes , , , , ,

Leopardo, Selfish Spoiled Child (Feel It Records / SDZ Records / Le Pop Club)

Leopardo
Leopardo

Filmé en noir et blanc dans le décor du Spazio Morel à Lugano, une ancienne concession Fiat des années 40 reconvertie en un centre artistique Suisse de renom, ce nouveau titre du fribourgeois Leopardo nous reconnecte avec ce projet de Romain Savary dont nous avions parlé il y a quelques mois pour la sortie de leur split avec Augenwasser. Cette fois-ci en groupe, leurs guitares et claviers noncahlants accompagnent parfaitement les aventures d’un jeune homme et de sa caméra pour qui l’assemblée se plie en quatre, de rêves abstraits et enfumés jusqu’au couronnement de celui-ci lors d’un repas maléfique. Quand à la voix de Romain, elle perce et berce quiconque prend le temps d’appuyer sur play.

Selfish Spoiled Child précède un album, Malcantone, qui sortira le 11 Juin chez Feel It Records (USA), SDZ Records et Le Pop Club (Europe) et qui saura sûrement plaire à ceux qui chérissent les Country Teasers et autres Thee Oh Sees (canal historique).

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Friture, Carnet de synthé (ARVO Disques / Eternal Soundcheck)

Friture arvo disques« Papa, comment on fait pour pas être mort ? »

J’avais croisé Yohan, en spectateur, dans le groupe Yves Bernard qu’il partageait entre autres avec Josselin de Taulard. Le punk pop mélodique, concerné, personnel, y faisait mouche grâce à la belle énergie de ce quatuor, délivrée notamment en concert, mais aussi sur son inusable cassette, la bien nommée Demo (et notamment de mon concert crush 2018, Objectifs et compétences). Friture paraît sur la structure Arvo Disques, une sorte de joint venture entre les labels Buddy Records et Future Folklore, surtout tournée vers l’Australie (« L’Australie, c’est super (loin) » est le slogan marrant de la superbe pochette illustrée par Ratcharge). Dans ce groupe solo, Yohan se retrouve face à lui-même et alterne les constats amers vis-à-vis du monde globalisé qui nous entoure. Continuer la lecture de « Friture, Carnet de synthé (ARVO Disques / Eternal Soundcheck) »

Catégories transmissionÉtiquettes , , ,

TRANSMISSION #59 Spéciale Festivals avec Sonic Protest

Emission du 30 mai 2021 sur Rinse France
Une émission présentée par Thomas Schwoerer et Viktor Der Panini Joe avec Arnaud Rivière de Sonic Protest 

Continuer la lecture de « TRANSMISSION #59 Spéciale Festivals avec Sonic Protest »