Ojard

Maxime Daoud – Ojard / Photo : Anne Moyal

Qui ?

Maxime Daoud (composition ; en live guitare : synthétiseur, boîte à rythmes)

Arnaud Sèche (en live : flûte traversière et synthétiseur)

Pierre Antoine (en live : guitare)

Nathan Herveux (en live : ingénieur du son)

Où ?

Paris ou sa proche banlieue (Montreuil, Drancy)

Quoi ?

Ojard, c’est le projet de Maxime Daoud, né presque accidentellement (sans faire du mauvais esprit) lorsque celui-ci est alité pour raison de santé. « L’idée a émergé progressivement au cours de l’année 2015. Parce que j’étais en convalescence après une opération et donc sédentarisé à la maison, j’avais plein de temps pour jouer au piano. Assez spontanément, j’ai composé les premiers morceaux sans ambition particulière à la base. Au bout de quelques semaines, j’avais 6 morceaux qui s’assortissaient assez bien. Je les ai enregistrés chez moi au 4 pistes K7. » Très rapidement, s’adjoignent deux bons amis, Arnaud Sèche (également musicien de Forever Pavot) et Pierre Antoine. Une première K7 est publiée et se diffuse sous le manteau. Jusqu’au premier concert – pas vraiment envisagé à l’origine – qui offre une nouvelle impulsion à la formation : « Le live se passe bien et me donne envie d’aller un peu plus loin. Je décide de faire un nouvel enregistrement dans lequel Pierre et Arnaud sont parties prenantes. Et on fait Euphonie. »

Dernière sortie

Fin septembre 2017, le trio publie donc son premier album, Euphonie, en vinyle chez Contours Records. Le LP reprend en partie les morceaux de la première K7, réarrangés, moins lo-fi qu’initialement (ah, ce chevrotement si caractéristique des enregistrements sur bandes magnétiques…) Exclusivement instrumentale, la musique, jusqu’aux noms des morceaux, suggère volontiers l’atmosphère des vieux films noirs. Elle évoque aussi immédiatement, grâce à des récurrences de thèmes et des colorations parfois presque expérimentales, la musique d’illustration – ou library music chez les anglophones. Une influence qui n’est étrangement pas nécessairement revendiquée : « Pour être honnête, je n’ai jamais vraiment écouté assidument de library. J’ai d’ailleurs découvert cet héritage assez récemment au cours de la première tournée avec Forever Pavot. Emile et Antoine sont connaisseurs en la matière, et jouaient des morceaux de library dans le van. J’ai pas mal accroché avec certains trucs. C’est à la même époque que j’ai commencé à écrire les premiers morceaux d’Ojard. C’est peut-être pour ça qu’il y’a de la library dans le disque, mais il n’y avait pas pour moi la volonté de m’inscrire dans cette filiation-là. » Apaisant, mais pas pour autant neurasthénique, Euphonie oscille entre jazz synthétique – la boîte à rythmes s’invite presque comme un quatrième musicien – et comptines d’un minimalisme assumé. Elle prend tout particulièrement son envol lorsque le groupe s’épanche volontiers vers les rythmes latins. L’album constitue finalement un fourre-tout difficilement qualifiable et catégorisable : « Pour Ojard, il y’avait surtout l’intention de transmettre une énergie, d’installer une ambiance assez douce et bienveillante. En tant qu’auditeur, je retrouve ce type d’intention chez pleins d’artistes de styles très variés. Cette intention transcende les catégories esthétiques. Je la retrouve dans le jazz, les musiques brésiliennes, électroniques, pop etc. » Dans le lexique musical, l’euphonie désigne une harmonie de sons agréablement combinés (selon la définition du CNRTL). Pari tenu pour Ojard.

Tube absolu

Euphonie, à travers ses tonalités songeuses et la précision de ses arrangements, s’envisage plutôt comme un tout. Ojard n’affiche pas franchement la volonté de créer un « tube ». Même si le titre d’ouverture, Plage de la concurrence, aurait pu, à sa manière, faire office de la sorte. Toutefois, si je devais ne retenir qu’un morceau, ce serait sans doute Les machines parlantes, grâce à son thème « François-de-Roubaisque » leadé par la flûte traversière et ses arpèges de guitare doux et mélancoliques, le tout animé par un ensemble de percussions exotiques. Idéal à écouter au réveil, lorsque le soleil d’été darde ses premiers rayons à travers la fenêtre entrouverte.

Futur conditionnel

« Quelques concerts à venir : 6 juillet à Petit Bain avec Bon Voyage Organisation, 11 août au festival Les nuits de Saint-Sauveur. D’autres concerts à la rentrée, j’espère. Et d’autre musique aussi ; j’ai commencé un nouveau cycle d’écriture depuis quelques semaines. Donc des nouveaux morceaux vont émerger assez vite je pense. Sans doute des nouvelles choses diffusées fin 2018 ou début 2019. À voir ! »

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