L’Éclair

L’Éclair
L’éclair / photo : Lara Demonsais et Elie Cobra Ghersinu

Qui ?

Sebasto Shine Bui : flying toy-synths

Elie Cobra Ghersinu : proto basse électrique

Jahlino «No Filter» Island : mellotron con cowbell

Stefano «Colonel» Lilov : guitare wah

Lilor «Space Krum» Lilov : groove machine

Quentin Emile Otter : bongos-scratch, triangle

Où ?

En Suisse, à Genève, où le groupe forme une nébuleuse autour de laquelle gravite une multitude de formations plus ou moins psychédéliques et funky : Magic and Naked, Cosmic Fields, Hotel Gambas, The Cats Never Sleep, Proto-Blitz… « Dans les années 90, Genève était réputée pour sa culture squat. Mais entre-temps, les politiques ont serré la vis et il a fallu tout reconstruire. On se trouve à un moment fort où ça bouge à nouveau pas mal, dans tous les styles. Grâce au travail d’assos comme Rock This Town Extrafine, des disquaires (Bongo Joe, Dig It !) ou des labels (Bongo Joe, Cheptel Records, Le Pop Club), il y une nouvelle force de frappe pour les groupes surtout. »

Quoi ?

L’Éclair c’est une entité polymorphe, une « mafia » comme ils se décrivent, dont le principal forfait serait de produire un groove imparable et des jams extatiques : « À l’origine, nous étions deux, puis 4, et 6, parfois 7 et bientôt 8… À l’heure actuelle, nous ne savons pas encore qui fera réellement partie de l’Eclair… Mais voilà, nous étions là, quelque part, perdus et émerveillés dans un culte obscur visant à faire renaître Tim Maia afin de ramener le monde à un état de justesse et de post-spiritualité transcendante ». Le collectif s’approprie avec brio les codes des classiques du rare groove avec un naturel déconcertant, du combo clavinet-guitare wah de Jean-Claude Pelletier aux envolées lyriques de la désormais classique BO du Mariage Collectif. Il s’entiche également volontiers du jazz-funk moite et langoureux dans lequel se sont engouffrés nombre de jazzmen à partir de la fin des années soixante. « Notre musique contient une multitude d’influences diverses, mais se concentre particulièrement sur la musique des années soixante-dix », admet-il. « Nous restons toujours portés sur le groove et tout l’héritage de la Black Music, l’afro-disco et les musiques traditionnelles, le prog de blanc tout en nous limitant au 2% du catalogue de ce genre, mais surtout, notre passion pour Can et la musique germanique représente particulièrement les influences majeures de l’Éclair. Pour Polymood (second album à paraitre en septembre, ndlr), nous avons pris un virage nettement plus orienté vers la Library Music en citant vite des noms tels Piero Picioni, Stefano Torossi, les innombrables compilations KPM, ou d’autres compositeurs obscurs de bandes sons ». En concert, l’union fait la force, puisque le groupe déploie une énergie et un savoir-faire exemplaire. Les chanceux présents à leur dernier concert parisien s’en souviendront sans doute (Ah, ce jam final avec le Mauskovic Dance Band !).

Dernière sortie

Après un premier album paru chez Rock This Town Records l’été dernier, L’Éclair a publié un single en digital en avril. Howdah évoque étrangement le Mild High Club dans sa manière d’élaborer un groove de blancs-becs bien tight aux contours jazz-funk. Ce morceau s’apparente en quelque sorte à une phase transitoire entre la nervosité des débuts et les tempis plus modérés, ainsi que les arrangements de niveau supérieur du disque à venir (où Jasper Geluk, qui a collaboré avec Jacco Gardner, Allah Las ou encore Eerie Wanda, est aux manettes).

Tube absolu

Epitaph B.B résume les qualités de la formation genevoise. Sous la forme d’une révérence assumée aux icones du passé (il s’agit d’une relecture du standard sixties de Serge Gainsbourg), l’Éclair déploie, autour d’une ligne de basse toute azimuts, la force de son groove implacable, à la fois complètement lysergique et percussif.

Futur conditionnel

« Notre Avenir ? Être aussi nombreux sur scène qu’une équipe de foot, remettre les Dance Band sur le devant de la scène, mais surtout, et surtout, nous voulons absolument partir enregistrer un album de Deep High Life et de Juju music en Afrique. » Mais le véritable avenir du groupe, c’est surtout un second album qui s’annonce comme une des bombes de la rentrée… À paraître chez Beyond Beyond Is Beyond.

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