Dans les terres d’Ecosse / Les oubliés #4 : Melody Dog

Melody Dog

En plein milieu d’une saison 1991/92 déjà chargée, l’irruption de seulement deux quarante-cinq tours signés Melody Dog fit pourtant un grand bruit d’amour. Coup de foudre immédiat de l’International Pop Underground pour le duo formé par Pat Laureate et Katrina Mitchell, deux bonnes copines de fac. Sous couvert de colocation, elles commencent à enregistrer des morceaux qu’un affreux paternalisme des termes en vogue à l’époque décrit alors comme brico-lo-fi. Le premier, Futuristic Lover, sort sur K Records, le label d’Olympia. Joie et mélancolie optimiste s’y dévoilent avec une fausse candeur que l’on qualifiera avec le recul de totalement punk rock. Les deux filles s’enregistrent dans leur salon et pourtant, derrière ce petit n’importe quoi d’instruments jouets, de foutoir brillant, il y a de grandes chansons, beaucoup de cœur et une honnêteté renversante.

Le second, Cassie, paraît un peu plus tard sous la bannière (désormais mythique) Seminal Twang.

Une série de singles (un singles-club, pratique courante à l’époque, notamment chez Sub-Pop) à l’initiative de Dave Barker (Fire, Paperhouse) où elles ne font pas défaut aux côtés des autres protagonistes (Daniel Johnston, Redd Kross, The Vaselines, Half Japanese, Shonen Knife, Television Personalities) et osent même une reprise (con)fondante du Movin’On Up de Primal Scream.

Avec ces deux cartes de choix en main, on attend avec une impatience sans mesure la parution d’un album, une tournée mondiale et une consécration rapide. Elles ne donneront malheureusement jamais suite à ces merveilles absolues. Il y aura bien une géniale reprise du classique des Beach Boys, Don’t Worry Baby, sur la compilation du label Icerink de Bob Stanley (Saint Etienne) et un inédit sur un 25 cm du label Vesuvius.

Mais c’est tout et c’est peu, six morceaux et deux reprises touchées par la grâce qu’il faudra se contenter de chérir à vie. Katrina Mitchell poursuivit sa carrière en tant que membre des Pastels avec le génie que l’on sait, et on n’entendit plus jamais parler de son acolyte. Mais lorsque l’été dernier fut annoncé discrètement qu’une compilation/intégrale comprenant de nombreux inédits (mais combien ? 6 ? 12 ? 48 ?!) était en voie d’élaboration chez Geographic, les petits cœurs des anciens de l’International Pop Underground se mirent à rebattre la chamade. On ne prendra pourtant pas de paris sur une date de sortie éventuelle, le slow building écossais nous ayant appris la plus grande des vertus : la patience.

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