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Ariel Pink’s Haunted Graffiti : Le pot aux roses

Ariel Marcus Rosenberg Pink
Ariel Marcus Rosenberg

« L’avenir de la musique !? Le passé est tout ce que nous avons. Le futur est tellement ennuyeux… » Je me souviens que cette réponse du génial Ariel Rosenberg m’avait soufflé, alors que je réalisais ma première véritable interview — qui plus est avec l’idole qui m’avait donné envie d’écrire sur la pop moderne. Cette assertion inattendue, évidemment provocatrice, était bien aux antipodes du cool tel qu’il était défini en cette année 2010 alors que le monde connecté faisait encore mine de croire, chaque mois, à l’embryon d’une nouvelle révolution musicale. Continuer la lecture de « Ariel Pink’s Haunted Graffiti : Le pot aux roses »

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Lee Hazlewood, cow-boy pop

Lee Hazlewood
Lee Hazlewood

Avez-vous lu l’hilarant et très instructif Dictionnaire snob du Rock de David Kamp, critique rock à Vanity Fair, et Steven Daly, ancien membre d’Orange Juice ? On y trouve pléthore d’anecdotes savoureuses et de listes en tout genre, ainsi que maints classements éminemment polémiques et subjectifs, supposés établir de manière irrévocable quelques « vérités » esthétiques définitives. Si les auteurs au goût très sûr se trompent plutôt rarement dans leurs jugements, certains classements inadmissibles peuvent inévitablement mettre en rage le lecteur. Ainsi, dans la catégorie « dix instances douteuses revendiquées par les rockologues », on trouve… Lee Hazlewood en solo ! Continuer la lecture de « Lee Hazlewood, cow-boy pop »

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Closer to grey

Ruth Radelet / Chromatics
Ruth Radelet / Chromatics
2 octobre 2019

Le matin, assez tôt, il m’écrit que l’album des Chromatics est en ligne. Il me parle de la reprise de The sound of silence, me dit « je sais que c’est une chanson que tu aimes », il me connaît depuis peu de temps finalement mais il sait déjà ce qui est important.

Je télécharge rapidement l’application Spotify sur mon iphone, mais je m’agace toute seule, je ne parviens à écouter que quelques secondes de chaque morceau, c’est frustrant, je reprends un autre café, en m’énervant. Je ne suis pas quelqu’un de très patient. Il m’envoie un message : « Surveille tes mails, ce sera dans ta boite dans trois minutes ». Continuer la lecture de « Closer to grey »

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Migala : Chanter les langues

Migala
A Mojácar, pendant l’enregistrement de « Asi Duele Un Verano » de Migala / Photo : Diego Yturriaga

Quand on constate qu’un groupe qui a touché notre cœur a su en toucher d’autres, on se réjouit. Parfois, un groupe touche beaucoup de cœurs, et on craint alors, parfois, qu’il en touche trop, parce qu’on serait alors, peut-être, un peu moins soi, un peu plus anonyme. Peut-être, pourtant, que ce groupe a su toucher quelques universaux plus partagés que d’autres universaux, ou plus d’universaux qui font somme, et que ce n’est pas grave finalement. Continuer la lecture de « Migala : Chanter les langues »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7)

Sixième épisode : Two Hands

Big Thief
Big Thief / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Écrire comme activité peut se vider facilement, s’asphyxier sans peine : il suffit de ne pas vouloir être lu. Ou de croire donner à lire, en ne donnant qu’à l’inaccessible, au plus éloigné : un service de manuscrits, un comité de lecture, un visiteur de blog inexistant, une idole, quelqu’un qui ne répond pas, et j’en passe.

Et d’oublier que toute écriture est une inscription, une présentation de ce qui n’est pas là – soi, dont il faut savoir faire le deuil. On ne sera pas là quand on sera lu, et on ne lira que des absents. Je ne vais pas développer tout ce qu’il y a d’affaires de deuil à régler là-dessous, mais il peut s’agir d’une des nombreuses raisons qui font que l’on écrit, vraiment, ou non : accepter d’avoir maille à partir avec ça.

Ça peut effrayer, à bon droit. Ça calme parfois même les bavardages. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (6/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7)

Cinquième épisode : Not

Arles
Arles / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Le 31 juillet, Thomas chez Section26 me transfère le lien inattendu vers le prochain album de Big Thief.

Boum. Disque à paraître en octobre, la même année donc que U.F.O.F. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (5/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7)

Septième épisode : The Toy

Photo : Clément Chevrier
(Lire le précédent épisode ici)

“The toy in my hand is real.”

Vous pouvez écouter cet album trois fois de suite, puis cette chanson attentivement, sa fin, puis Two Hands qui suit. Peut-être éprouverez-vous, sentirez-vous, déciderez-vous que Big Thief tient là son chef-d’œuvre. Ou un chef-d’œuvre de plus.

C’est possible.

Ou peut-être vous direz-vous que Big Thief en entier est un chef-d’œuvre, et qu’on peut réfléchir deux minutes à ça, à ce genre de renversement-là. A masterpiece. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7)

Quatrième épisode : Masterpiece

NYC
NYC / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Nous gagnons New York en bus pour passer la semaine chez Stephanie et David, qui habitent un appartement modeste de Brooklyn : manger, boire, discuter, rire. Ils ont vu Bikini Kill la semaine précédente, nous nous extasions à propos du Weyes Blood récemment sorti, nous vaquons, eux à leur travail, Maggie parfois au sien, moi à la découverte de la Grosse Pomme, parfois seul donc, le plus souvent avec elle. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7) »