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Erlend Øye, Winter Companion (Bubbles Records)

C’est bien le genre de la maison, ça. Attendre que le printemps frémisse pour réaliser un disque dont le titre est sans équivoque : Winter Companion. Un hiver, son froid et son heure qu’on a laissés sans regret derrière soi pendant que ce gars-là le passait du côté du Mexique, mais suffisamment désœuvré pour avoir l’envie d’enregistrer une poignée de chansons – cela dit, Erlend Øye semble être toujours comme ça : suffisamment désœuvré pour avoir envie d’enregistrer une poignée de chansons. Continuer la lecture de « Erlend Øye, Winter Companion (Bubbles Records) »

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Nicolas Sauvage, The Smiths – Hand In Glove (Le Boulon / collection seven inches)

Il s’en est fallu de quelques mois. Bien évidemment, pas sûr qu’on aurait acheté le disque dès sa sortie, mais il y aurait quand même eu de fortes chances – parce qu’entre autres, les virées quasi-hebdomadaires à New Rose avec les copains. Quelques mois donc, sans trop avoir d’explications – si ce n’est qu’on a sans doute raté la diffusion sur les ondes d’Inter dans la fameuse émission Feedback de Bernard Lenoir ; si ce n’est que, contrairement au signataire de la très belle préface de ce petit ouvrage – Jean-Daniel Beauvallet, pour celles et ceux qui n’auraient vraiment pas suivi –, on n’habitait pas Manchester à l’époque des faits. Quelques mois certes, mais il n’était pas trop tard. Continuer la lecture de « Nicolas Sauvage, The Smiths – Hand In Glove (Le Boulon / collection seven inches) »

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Amanda Brown, The Unguarded Moment

L’ex Go-Betweens reprend un morceau de The Church et toute l’indé australienne souffle dans nos oreilles

Amanda Brown
Amanda Brown

C’est bien de trainer sur les réseaux sociaux un matin gris de vacances – presque un © Philippe Delerm. C’est bien parce qu’on apprend / découvre plein de choses – comme le fait qu’en mai prochain, Father John Misty va reprendre les chansons de Scott Walker sur scène à Londres ; ou qu’il existe de l’autre côté de l’Atlantique un duo masculin / féminin caché derrière le nom de The Lost Days qui a publié il y a à peine un mois un disque d’une exquise fragilité, In The Store – dix chansons jouées du bout des doigts et chantées du bout des lèvres en moins de 15 minutes ; et puis surtout, et ce grâce à un ami lointain perdu de vue depuis plus de dix ans, on apprend aussi qu’Amanda Brown a repris The Unguarded Moment de The Church – et là, ça fait beaucoup d’émotions en même temps pour notre petit cœur. On rembobine. Continuer la lecture de « Amanda Brown, The Unguarded Moment »

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Cabane, Today

Nouveau single annonciateur d’un second album pour Thomas Jean Henri alias Cabane

Cabane
Cabane

La musique, ce sont aussi des mots. Des mots dans les chansons, des mots qui marquent, frappent l’imaginaire, font sourire, réfléchir, se dire plein de choses – parfois un peu extravagantes, du genre  “Cette chanson a été écrite pour moi”. Parmi ces mots, il y aurait au hasard et dans le désordre “First a kiss / then a fall”, “Some are for remembering / some are for forgetting / Either way it’s gone”, “Don’t believe what you’ve heard,‘Faithful’’s not a bad word”, “The dream had to end / The wish never came true…” ; il y aurait aussi “And when the darkness came / I made a pledge to stay”Continuer la lecture de « Cabane, Today »

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Depeche Mode, Ghosts Again

Depeche Mode
Depeche Mode, cru 2023

C’est l’automne 1993. La Nouvelle Orléans est enveloppée par une chaleur bien éloignée des premiers frimas européens. Il y a un mois que Depeche Mode a commencé sa tournée nord-américaine, une contrée qui a mis plus d’un genou à terre face au quatuor de Basildon depuis la fin des années 1980, le succès sur le tard de Music For The Masses, le documentaire de Pennebaker, 101, et le coup de grâce donné par un album au dessus de tout soupçon, Violator. Le photographe néerlandais Anton Corbijn a aussi métamorphosé le quatuor, avec ses vidéos et ses photos en noir et blanc, gros grains à l’appui et nouvelle sobriété vestimentaire – ce qui n’a pas toujours été le cas, en particulier lors de la période berlinoise et son cuir bon marché. La Nouvelle Orléans, donc. Un stade couvert, sorte de Palais Omnisport de Bercy local (on dit Accor Arena maintenant, je crois), plein à ras bord de jeunes gens, filles et garçons qui pourraient pour la plupart tout droit sortir d’un roman de Brett Easton Ellis et qui commencent par se précipiter sur le merchandising – programme de la tournée, tee-shirts, sweat-shirts, mugs, à l’effigie de Songs Of Faith And Devotion. Continuer la lecture de « Depeche Mode, Ghosts Again »

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Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001)

Jarvis Cocker & Richard Hawley
Jarvis Cocker & Richard Hawley, 2001 / Photo : Philippe Lévy

Nous n’avons pas vécu dans les années 1960, cette décennie à laquelle est liée une citation passée dans les annales. Et pourtant. De temps à autres, mes amis et moi nous nous disons la même chose : “Si tu te souviens de ce qui s’est passé, c’est que tu n’étais pas là…” Ça tombe bien. Nous savons tous que cet instant a existé. Et je sais que je pourrai convoquer un nombre assez impressionnant de témoins qui sourient benoitement à l’évocation de ce seul endroit – l’Espace Couleurs –, mais je suis à peu près certain que personne ne pourrait évoquer un moment précis de cette soirée-là. Bien évidemment, je ne sais plus du tout comment Robert a découvert l’endroit, comment il a réussi à négocier que certains samedis, lorsque nous étions DJ au Pop In voisin, nous investissions le sous-sol de ce bar-restaurant africain dès la fermeture de notre QG préféré, une pièce au sol de dalles blanches à laquelle on accédait par un escalier étroit et où il faisait toujours très chaud. Mais vraiment très chaud – il me semble même que parfois, des gouttes coulaient sur les murs.  Continuer la lecture de « Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001) »

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Selectorama : Les Fils De Joie

Les Fils de Joie
Les Fils de Joie, Toulouse, 1983.

Il y a des concerts auxquels on a assisté et qui ont chamboulé un peu notre vie ; il y a aussi des concerts auxquels on n’a pas pu se rendre et qui pourtant nous ont tout autant marqués.

Le 30 avril 1985 est un mardi. Ce soir-là, des élèves d’une Grande École ont invité à Châtenay-Malabry deux groupes d’ici, Les Calamités et Les Fils De Joie, qui sont assez bien placés dans le Panthéon musical d’une des classes de Terminale A1 du lycée Hoche de Versailles. On n’a pas forcément les disques mais des uns, on connaît tous par cœur les paroles d’Adieu Paris – dont on préfère la version originelle, enregistrée sur une cassette vierge lors d’une diffusion sur Radio 7 (sans doute) à celle surproduite par Frank Darcel – et on aime bien Tonton Macoute et leur reprise des Ramones aussi, Havana Affair en version chaloupée ; des autres, on adore Toutes Les Nuits, sa rythmique débridée et ses paroles un peu légères, on est moins convaincu par la reprise de The Kids Are Alright – mais quand même, reprendre The Who, c’est chouette -, et puis, Pas La Peine d’essayer de résister à la pop vintage de ce groupe mixte dont le nom nous fait fondre. Continuer la lecture de « Selectorama : Les Fils De Joie »

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Gare au Gorillaz

Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett
Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett

Alors que sort ces jours-ci Cracker Island, le huitième album (conseil au passage : écouter en boucle Silent Running et recommencez) d’un vrai faux groupe (ou d’un faux vrai groupe) dont on pouvait légitimement penser il y a deux décennies qu’il ne serait qu’une parenthèse récréative dans le parcours d’un gars ressemblant de plus en plus alors au Dutronc des sixties mais qui n’avait pas encore multiplié les identités et les projets – pour s’y retrouver, se plonger dans l’excellent ouvrage de Nicolas Sauvage, Damon Albarn, L’Échappée Belle , voilà qu’on se rappelle que l’on a fait partie de ces quelques privilégiés qui au début du printemps 2001 filaient à Londres via l’Eurostar pour assister au tout premier concert de Gorillaz. Continuer la lecture de « Gare au Gorillaz »