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Musical Ecran 2020 : « Witch – We Intend To Cause Havoc » de Gio Arlotta

Witch - We Intend To Cause Havoc
Witch – We Intend To Cause Havoc

Vous avez peut-être apprécié à leur juste valeur les documentaires Benda Bilili ! de Renaud Barret et Florent de La Tullaye puis Sugar Man de feu Malik Bendjelloul sortis sur les écrans français en 2010 et 2012 ? Vous aimez la musique de la “British invasion” comme celle de leurs héritiers psychédéliques américains célébrés par les compilations Nuggets ? Les noms d’Amadou & Mariam évoquaient pour vous une ambiance festive avant que l’infernal Matthieu Chedid ne vienne tremper sa nouille dans le mafé alors que celui de Jacco Gardner vous fait dresser l’oreille ? Alors le documentaire We Intend To Cause Havoc ! réalisé par Gio Arlotta, a priori modèle du genre bien de son temps, saura retenir votre attention. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2020 : « Witch – We Intend To Cause Havoc » de Gio Arlotta »

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Musical Ecran 2020 : « French Game » de Jean-François Tatin

Assassin et NTM
Assassin et NTM

musical écran 2020Le rap français est en pleine séquence #BalanceTonRappeur avec des accusations contre Moha La Squale et Roméo Elvis, qui ne doivent pas faire oublier a contrario que Patrick Bruel et Luc Besson sont toujours considérés parmi le grand public comme respectables. Prolongement de la websérie documentaire Touche française de Jean-François Tatin écrite avec le multi-talentueux Guillaume Fédou (chanteur, journaliste et auteur), les 11 épisodes d’une durée de 5 à 7 minutes de French Game convoquent le renfort éditorial d’Azzedine Fall, ancien rédacteur en chef musique des Inrocks devenu juste après pour un temps directeur artistique d’une grosse maison de disques française, et de la voix off de Sophie Marchand de Radio Nova, en revenant sur autant de titres sortis entre 1990 et 2016, considérés ici comme emblématiques de leur époque. Bien sûr, il y avait déjà du rap en France avant 1990, mais minoritaire et quasiment invisible au niveau médiatique hors le magazine Actuel et sa Radio Nova autorisée en 1981. Les années 1990 vont consacrer l’hexagone comme le second marché du rap après les États-Unis. Pour une fois que la France n’est pas à la traine… Une situation somme toute surprenante que Tatin, Fall et Fédou ne se proposent pas d’éclaircir, et ne comptez pas sur moi non plus pour me lancer ici dans une telle entreprise. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2020 : « French Game » de Jean-François Tatin »

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Musical Ecran 2020 : « Rise of the synths » de Ivan Castell

"Rise of the synths" de Ivan Castell
« Rise of the synths » de Ivan Castell

musical écranSoit vous saisissez immédiatement tout ce qu’englobe le terme justement synthétique de “synthwave” et vous vous réjouirez d’apprendre qu’un jeune réalisateur espagnol s’est efforcé d’en retracer les contours. Soit vous avez connu de près ou de loin les années 1980 et vous serez curieux d’apprendre qu’elles n’en finissent plus de fasciner les plus jeunes générations sous forme d’internationale underground favorisée par internet et les réseaux sociaux. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2020 : « Rise of the synths » de Ivan Castell »

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Musical Ecran 2020 : Brian Ferry, « Don’t Stop The Music » de Catherine Ulmer-Lopez

Brian Ferry
Brian Ferry, le dernier des célèbres playboys internationaux

Dans ce documentaire “made in” Arte diffusé prochainement sur la chaine de télévision culturelle franco-allemande coécrit avec Jean-Daniel Beauvallet, ancien rédacteur en chef “musique” du magazine Les Inrockuptibles, l’artiste Bryan Ferry, chanteur du groupe Roxy Music, est présenté comme une pièce majeure, sinon essentielle, de la pop britannique. Dans le cadre du panorama désormais habituel depuis les Beatles, s’intéresser à la figure de Bryan Ferry permet surtout, pour reprendre l’expression anglo-saxonne, de “Join the dots” (“relier les points”) parmi une cosmogonie dont l’astre majeur resterait David Bowie. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2020 : Brian Ferry, « Don’t Stop The Music » de Catherine Ulmer-Lopez »

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« La Brune et moi » : Les désirs font désordre

Petit film mais parfum de soufre et légende tenace pour ce témoignage du Paris punk de 1979.

« La brune et moi » de Philippe Puicouyoul (1979)

Sans s’engager sur un terrain glissant du genre “le confinement avait du bon”, la Cinémathèque française a proposé dès début avril sur sa plateforme baptisée Henri (en référence à son fondateur Henri Langlois) un certain nombre de films de patrimoine ou de documentaires – courts ou longs, à raison d’un par jour – plutôt que, au hasard, Joker, pour d’évidentes raisons juridiques. Entre témoignage documentaire et fiction musicale, le moyen-métrage La Brune et moi de Philippe Puicouyoul (1980), son unique réalisation d’une durée de 50 minutes, sorti dans une seule salle à Paris le 24 avril 1981 et retiré de l’affiche après une semaine d’exploitation avec 570 spectateurs, a beau se vouloir une œuvre de fiction ; mais c’est plutôt pour son aperçu de la scène musicale française de 1979, l’année de ses trois semaines de tournage, que ce « petit film » continue à fasciner.

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Le Culte de Curtis

Master de la première cassette enregistrée en décembre 77, contenant « Ideal For Living » de Warsaw, qui deviendra Joy Division, vendu lors d’une vente aux enchères organisée par Peter Hook en mars 2019.

Le suicide de Ian Curtis le 18 mai 1980 ressemble à un jeu de miroirs. Le culte morbide autour du chanteur de Joy Division, au-delà de l’évolution musicale de New Order, est longtemps resté sinon minoritaire, tout au moins sous-jacent. En 1985, le journaliste Michka Assayas assiste à Manchester au tournage du vidéoclip de The Perfect Kiss par le réalisateur américain Jonathan Demme avec à ses côtés, le grand Henri Alekan en tant que chef opérateur. The Perfect Kiss (“My friend, he took his final breath/Now I know the perfect kiss is the kiss of death”) sort le même jour, le 13 mai 1985, que la centième référence du label Factory, Low Life, troisième album de New Order, qu’il contient : une première pour le quatuor. Continuer la lecture de « Le Culte de Curtis »

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Le Mister INXS

Retour sur le documentaire consacré à la pop star australienne Michael Hutchence

michele bennett et Michael Hutchence
Michele Bennett et Michael Hutchence

19 février 1996. À l’Earls Court Exhibition Centre de Londres, lors de la cérémonie annuelle des Brit Awards (l’équivalent de nos Victoires de la Musique, la dimension internationale en plus), Oasis rafle la mise avec trois récompenses. Lorsque Michael Hutchence, chanteur du groupe australien INXS, leur remet l’un des prix, Noel Gallagher balance : “Has beens should not be presenting awards to gonna be’s” (“Les has been ne devraient pas remettre de récompenses à ceux qui vont avoir du succès”). Un an et demi plus tard, Michael Hutchence n’est plus de ce monde : il s’est donné la mort par pendaison dans une chambre d’hôtel. Continuer la lecture de « Le Mister INXS »

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Sale temps pour la musique

Interview inédite d’Andy Weatherall en 2011, pour la réédition de « Screamadelica »

Andy Weatherall
Andy Weatherall

La musique compte chaque jour ses morts. Mais celle d’Andy Weatherall, si elle peut laisser indifférent le grand public (“Qui ça ?”) a été saluée avec la plus grande émotion par ses pairs. Tous, y compris ses admirateurs anonymes au moins aussi reconnaissants, ont insisté sur le sens de l’humour, la gentillesse, le savoir vivre et la culture extra-musicale du monsieur. Il serait trop fastidieux de rappeler que Weatherall a changé la musique pop dès sa deuxième production en 1989 avec Loaded de Primal Scream. Mais celui qui était toujours capable d’initier Convenanza en 2013, un nouveau festival défricheur et intimiste à Carcassonne, a surtout refusé de capitaliser sur sa réputation et de devenir sans trop se fatiguer un “gros” DJ et producteur discographique de stars. Il a préféré explorer les marges sans relâche, quitte à nous perdre parfois en route bien au-delà de Sabres Of Paradise, Two Lone Swordsmen et tout ce qui est sorti sous son nom. Il faudra encore du temps pour bien écouter, essayer de comprendre et peut-être réaliser à qui nous avions affaire derrière ses différentes identités sonores. Pour donner un exemple évident, la liste désormais détaillée des samples de Loaded ne saurait à elle seule expliquer le résultat final. Weatherall reste aujourd’hui encore un pionnier musical tous azimuts, toutes directions. Continuer la lecture de « Sale temps pour la musique »