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Moose, …XYZ (Hut Recordings, 1992)

Depuis quelque temps – quelques années pour être honnête -, je m’aperçois que je reviens souvent vers les disques qui m’ont accompagné pendant les années d’adolescence – la peur de vieillir ou l’envie d’essayer de renouer avec l’insouciance des soucis de ces années-là (les filles, le match de foot du dimanche, le prochain concert, le prochain disque, Rumble Fish en boucle, la relecture de Kafka et/ou Camus et/ou Kerouac – et bientôt McInerney ET Easton Ellis). Et finalement, des années de la RPM – pour résumer, 20 ans menés tambour battant -, je ne réécoute pas tant d’albums que cela – mais quand même pas mal de chansons. Continuer la lecture de « Moose, …XYZ (Hut Recordings, 1992) »

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Lawrence, Mozart (Estate) et la manière

Lawrence-de-Felt
Lawrence-de-Felt

Alors qu’il répète à l’envi qu’il préférerait “devenir clochard plutôt que de reformer ses anciens groupes”, cet homme nommé Lawrence s’est choisi un nouveau patronyme – adieu Go-Kart Mozart, bonjour Mozart Estate et est sur le point de réaliser un vinyle 25 cm, Relative Poverty, pour le Disquaire Day du 4 novembre prochain. Surtout, il est de retour à Paris, dans le cadre, comme il y a quatre ans, du Paris Popfest au Hasard Ludique. Et puisqu’il ne cesse de rééditer les albums de son groupe de légende (quatrième ou cinquième fournée, on ne compte plus), l’occasion était trop belle pour ne pas revenir sur l’émission de radio qu’il avait préparée, avec setlist manuscrite à l’appui, pour l’éphémère radio du label Domino. C’est il y a environ onze ans et ça avait donné ça… Continuer la lecture de « Lawrence, Mozart (Estate) et la manière »

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Baxter Dury, dans la chaleur de la nuit

Cet été, de Plage de Rock à La Route du Rock, Baxter promène son flegme de crooner débraillé.

Baxter Dury / Photo : Roland Somogyvary
Baxter Dury / Photo : Roland Somogyvary

La première fois que je me suis retrouvé en face de ce garçon, c’était il y a vingt ans – pas tout à fait jour pour jour, mais pas loin. Il était à Paris et passait ses après-midis dans les bureaux de PIAS, la structure belgo-française qui distribuait son premier album sur le Vieux Continent. Un premier album épatant, un peu sombre, un peu psyché, annoncé l’année précédente par le EP Oscar Brown, où le morceau éponyme contenait un sample plus ou moins discret du Velvet Underground (ça fait toujours bien en société) et comptait l’appui d’un bourlingueur nommé Henry Olsen, ayant croisé les routes de Nico, Primal Scream ou Beth Orton – il y a pire, comme CV. Se débarrassant aussitôt de l’étiquette toujours embarrassante de « fils de… » – étiquette encore plus embarrassante quand le père se trouve être l’auteur d’un hit seventies et déglingué intitulé Sex & Drugs & Rock’n’Roll –, le jeune homme affichait déjà trente printemps au compteur d’une vie bohème un peu dissolue et avait perdu son père deux années plus tôt – comme s’il avait eu besoin de cette triste échéance-là pour oser s’affranchir d’une ombre tutélaire (parfois) omniprésente. Continuer la lecture de « Baxter Dury, dans la chaleur de la nuit »

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Stranger Teens #14 : « Long Hot Summer » par The Style Council

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

En fait, je n’ai rien à faire par ici. Car plus qu’une chanson, ce sont des mots qui ont « sauvé l’adolescence » qui était la mienne – une adolescence jusqu’alors d’une normalité confondante, albums Panini, bols de Nesquik au petit déjeuner (sans savoir pour Jacno évidemment), coups de soleil homériques, charts grand public, embonpoint perturbant et Biactol en tête. Des mots de Best, le mensuel ressuscité il y a peu sur fond de polémique, des mots qui m’ont donné envie d’en savoir plus, d’aller fouiner dans la discothèque de mon frère de neuf ans mon ainé, d’acheter un, puis deux, puis trois disques – car ces mots-là parlaient de groupes (The Jam  d’abord) et d’une culture (les mods, un monde et des codes complètement inconnus) n’ayant pas le droit de Cité à la radio française, radio qui était surtout celle de ma mère – Europe 1 et son vrai faux hit-parade de fin de journée. Des mots que j’ai lus à l’automne 1980 ou 1981, de retour d’une journée collège ponctuée par un arrêt à la Maison de la Presse de la rue de Montreuil, où j’ai choisi ce magazine-là sans même savoir pourquoi. Continuer la lecture de « Stranger Teens #14 : « Long Hot Summer » par The Style Council »

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Suburbia, We Are From Surburbia (Kwaidan Records / Pop Lane)

Pendant plusieurs années, ça a été notre Danceteria, notre Haçienda, notre Heavenly Sunday Social… Ça a été l’endroit où les weekends n’avaient même plus temps d’exister tellement ils passaient vite. Ça a été l’endroit des rencontres, des ruptures, des expérimentations (“Une pinte de whisky orange, vraiment ?!”), des décisions d’une nuit qui allaient parfois changer toute une vie. C’est Robert et Nicolas – peut-être Robert ou Nicolas, mais qu’importe – qui ont découvert le lieu, sans doute à la rentrée 1997, qui ont invité Florence, Marc et Denis à l’émission de radio que la RPM avait sur Générations – un samedi matin, alors parfois c’était assez proche du chaos –, qui ont eu l’idée de “Et si on faisait des soirées ?”
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Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)Depuis l’autre jour, je suis à la recherche de la première fois. La première fois que j’ai entendu / écouté ce groupe : qui, où, comment, quand, quoi ? Comme réponses à ces quelques questions-là, il ne reste plus que des hypothèses et des incertitudes. Mais il reste le souvenir du coup de foudre, sans même être sûr de la chanson qui l’a provoqué – mais je crois bien que c’est 7 Kinds Of Sin, le single de l’album du retour, The Mirror Test, paru en 1987 après un hiatus de quatre ans et une nouvelle organisation – pour faire bref, l’arrivée d’une jeune femme aux claviers (Juliet Sainsbury, dont nous avions bien sûr décidé de tous tomber amoureux) et d’un nouveau guitariste et compositeur, Tony McGuinness pour remplacer dans le rôle de l’alter-ego du chanteur-parolier Garçe Allard le maitre d’orchestre précédent Simon Blanchard, alias Tristan Garel-Funk. Continuer la lecture de « Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music) »

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Selectorama : Adam Miller

Adam Miller
Adam Miller

“Ancré dans la grande tradition des poètes impressionnistes de la six-cordes, The Durutti Column, Felt à l’époque de Deebank ou les Cure du début…” C’est amusant : il y a des biographies qui laissent deviner à quel point on risque de s’enticher d’un disque qu’on n’a pas encore écouté… Il y a des parcours qui favorisent aussi le coup de cœur. Ce n’est pas le nom qui est le plus souvent revenu à l’heure de tresser des lauriers au groupe d’avant – avant quoi ? Avant cette échappée en solitaire qui a vu le jour dans les frimas d’un mois de février covidé – et pourtant… L’homme en était le fondateur et l’unique membre au tout début du XXIe siècle. C’est lui aussi qui a souhaité faire évoluer l’histoire d’un post-punk sans fioriture ni concession vers une new-wave aussi fragile que du crystal ; une new-wave comme alanguie sur fond de rythmiques moites pour mieux danser sous des boules à facettes éventrées. Avec la parfaite Ruth Radelet – cette fille dont la voix tient dans un mouchoir (© 2007) – et Johnny Jewel – le faiseur de sons et codirigeant du label au nom parfait, Italians Do It Better, Adam Miller a fait de Chromatics l’un des groupes le plus importants de la décennie passée – métamorphosant quelques-unes de nos chansons de chevet (Into The Black de Neil Young, The Sound Of Silence de Simon & Garfunkel, Ceremony de New Order, On The Wall de The Jesus And Mary Chain…), signant l’un des plus bel hymne à (faire) l’amour (In The City, ad lib…) et la bande-originale étoilée de nuits qui étaient toujours plus belles que les jours – et dont on aurait voulu qu’elles durent toute la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Adam Miller »

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Phoenix, United (Source, 2000)

Les souvenirs de Marc Tessier Du Cros, directeur artistique de leur label d’époque, Source

Ça a toujours été comme ça là-bas. Il suffisait d’une intro, d’un refrain, d’un gimmick, et bim, un peu comme dans la vie ordinaire d’ailleurs –, nous tombions en pâmoison. Le disque élu ne quittait dès lors plus la platine du bureau (ce n’est pas une image, il faut comprendre cette phrase dans son sens littéral), quelle que soit l’heure, quel que soit le jour – et celle ou celui qui avait l’effronterie de glisser un « encore ?!” en entrant prenait la porte sans autre forme de procès – je crois que plusieurs personnes pourraient toujours en témoigner aujourd’hui. Continuer la lecture de « Phoenix, United (Source, 2000) »