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Tangerine Dream, Phaedra (1974, Virgin)

La musique cosmique fit les beaux jours de l’Allemagne de l’Ouest dans les années soixante-dix. Deux épicentres placèrent alors le pays d’Europe continentale sur la carte mondiale des musiques actuelles : l’axe Cologne-Düsseldorf (les deux villes sont séparées par un pont) et Berlin. Du premier ensemble émergea Kraftwerk, Can ou Neu!. De son côté, la future capitale du pays fut le théâtre des expérimentations de Klaus Schulze, Manuel Göttsching , Ash Ra Tempel et bien sûr Tangerine Dream. Les deux scènes furent régies par les mêmes interrogations.

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Buzzcocks, Singles Going Steady (IRS/UA, 1979)

Ever Fallen In Love? des Buzzcocks est le genre de chanson si mémorable que l’on en oublierait presque que le groupe n’était pas seulement l’aventure d’une nuit. Pendant des années, il était mal vu de la passer aux platines dans les bars, tant elle était jouée. Aujourd’hui, cette affirmation serait, somme toute, plus difficile à défendre. Le rock (et ses tubes) n’est plus cette forteresse imprenable qu’il faut contester. Au contraire, affirmons ses évidences et son souffle à travers l’actualité et ses classiques. Singles Going Steady (1979) fait incontestablement partie de cette seconde catégorie. Certains en seraient peinés pour les Buzzcocks. Pas tant à cause du caractère culte de la chose, mais de la nature scolaire derrière l’idée de classique. La lecture du passé selon un schéma établi se prête bien mal à la nature contestataire du punk. Continuer la lecture de « Buzzcocks, Singles Going Steady (IRS/UA, 1979) »

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The Bangles, All Over The Place (1984, Columbia)

Dans le milieu des années quatre-vingt, poser avec une Ricken’ sur une pochette de disque a tout d’une déclaration d’intention, particulièrement sur une major. Pensez donc, la gratte des Beatles, Byrds, Creedence Clearwater Revival et des Who ! Deux ans avant All Over The Place des Bangles, nos Dogs s’y étaient essayés sur Too Much Class For The Neighbourhood dans une photo à l’esprit très similaire. Quelques années plus tôt c’était Tom Petty qui posait avec sa guitare fièrement, devant un fond rouge. Les temps ont cependant changé entre Damn The Torpedoes (1979) et All Over The Place (1984). Cinq ans peuvent sembler une infime fraction de temps, mais à l’échelle du rock, c’était alors un tourbillon. Continuer la lecture de « The Bangles, All Over The Place (1984, Columbia) »

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Steely Dan, Aja (1977, ABC)

Détesté ou adoré, tout le monde, ou presque, a son avis sur Aja (1977) de Steely Dan. Disque par excellence pour tester sa chaîne hi-fi haut de gamme, l’album synthétise son époque, dans ses excès, ses folies mais aussi sa grandeur. Il marque le zénith d’une approche perfectionniste jusqu’à la maniaquerie du studio, devenu principal médium d’expression pour Walter Becker et Donald Fagen. Aja de Steely Dan est, en effet, aux années soixante-dix ce que Pet Sounds des Beach Boys est à la décennie précédente : un remarquable concentré de savoir-faire condensé en moins de quarante minutes par des musiciens aussi doués qu’obsédés. Continuer la lecture de « Steely Dan, Aja (1977, ABC) »

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The Vapors, New Clear Days (1980, United Artists)

L’articulation entre les années 70 et 80 reste un moment particulier de la musique rock occidentale. Délimitée entre l’explosion du punk (1976) et l’assimilation des synthétiseurs par la pop mainstream (vers 1982-1983), cette demie douzaine d’années a, rétrospectivement, une saveur particulière. Qu’ils soient branchés machines ou sur les plus traditionnelles guitares électriques, nombreux furent les groupes en quête de nouveauté, contestant souvent l’héritage de leurs grands frères et, particulièrement, les déclinaisons progressives du rock. En parallèle du futur inventé par Kraftwerk et sa cohorte de disciples (Human League, OMD) ou la New Wave menée par SIRE depuis le CBGB (Talking Heads, Blondie), d’autres formations n’hésitèrent pas à se réapproprier le passé, notamment les années cinquante (Stray Cats, The Meteors) et soixante. Deux revivals secouent l’Angleterre à la fin de la décennie : le 2-Tone et le mouvement Mod.

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The Bongos, Drums Along The Hudson (PVC)

Drums Along The Hudson, premier album de The Bongos, raconte en filigrane les tâtonnements de la scène indépendante américaine des années quatre-vingt. Si Murmur de R.E.M., publié en 1983, est généralement considéré comme l’an zéro de l’indie-pop étasunienne, de nombreux groupes développent, en marge du punk ou de la new-wave, les fondations de l’indie au début de la décennie, notamment de ce son jangle-pop, compilé récemment par Captured Tracks (Strum & Thrum: The American Jangle Underground 1983-1987). Menés par Richard Barone et originaires d’Hoboken dans le New Jersey, The Bongos relient en effet les dBs aux Feelies. Les trois groupes déploient une certaine idée de la pop à guitare au son clair, un peu sèche et sans fioriture.

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Otis Redding, Live In Europe (1967, Volt/ATCO)

Otis Redding, Live In EuropeLa carrière d’Otis Redding se révéla météorique. Le chanteur de Macon (Géorgie) n’enregistra sous son nom que pendant sept ans, de 1960 à 1967, date de son décès. Il ne publia, de son vivant, que six albums studios, entre 1964 et 1967, véritables points culminants d’une carrière arrêtée en plein vol. Le destin tragique d’Otis, un accident d’avion (avec une partie des Bar-Kays qui l’accompagnait), marqua les esprits et contribua à établir la légende. Pourtant, le chanteur afro-américain fit beaucoup pour la soul de son vivant. Il participa activement au succès de la musique noire auprès d’un public blanc encore très conservateur. Continuer la lecture de « Otis Redding, Live In Europe (1967, Volt/ATCO) »

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La Récré, Ne Penser à Rien EP (BMM)

Un peu plus d’un an après un excellent EP chroniqué ici-même, La Récré, le duo formé par Émile Sornin (Forever Pavot) et Cédric Laban, (Isaac Delusion) revient aux affaires avec Ne Penser à Rien. Ils retrouvent à nouveau le label Black Milk Music (Fat Badgers, M.A. BEAT!…) Le groupe affine ici encore d’avantage sa formule punk jazz, selon la description bandcamp des intéressés. Du punk, les Français ont gardé la liberté de ton et cette capacité à se défaire des conventions. Leur musique est certes ancrée dans le jazz, mais ne se contente pas de réciter les fondamentaux. La simplicité d’Absolument Rien n’a, par exemple, rien d’austère. Continuer la lecture de « La Récré, Ne Penser à Rien EP (BMM) »