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#16 : Orchestre Rouge, Soon Come Violence (RCA, 1982)

Orchestre Rouge
Orchestre Rouge dans la bibliothèque.

Décidément, je n’en rate pas une. Ou plutôt si, justement. Pas plus tard qu’hier au jardin, dans la belle lumière du soleil déclinant, où je tentais de perfectionner mon petit jeu – chipping et approches levées, essentiellement. Or personne, et moi le premier, n’est à l’abri d’un coup mal dosé, d’une trajectoire non maitrisée. Insensible à la recommandation don’t try this at home – et ce n’était pourtant pas faute d’avoir réécouté récemment Accident Waiting To Happen de Billy Bragg – je courus pleine balle vers les dégâts, ceux qui à l’instar des feuilles mortes se ramassent à la pelle. La tête basse et le club entre les jambes, je rentrai avouer mon forfait à la maison. D’où on me rétorqua que ce n’était pas si grave, qu’est-ce que tu veux y faire (sinon aller me nettoyer tout ça fissa). Continuer la lecture de « #16 : Orchestre Rouge, Soon Come Violence (RCA, 1982) »

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Machines Hors Série #1: du vocodeur à l’autotune, les effets vocaux

Roger Troutman de Zapp et sa talk box home made
Roger Troutman de Zapp et sa talk box home made

En ces temps reclus, il est temps de relancer la série consacrée à ces Machines qui ont changé la donne. Certains d’entre vous auront peut-être ainsi envie d’ouvrir leur logiciel de musique ou de sortir leur guitare… Histoire de s’y remettre en douceur, voici un hors série sur les principaux effets vocaux. Nous avons choisi de ne pas parler des réverbérations, des échos ou des effets de modulations car ils ne sont pas forcément spécifiques à la voix et feront eux aussi l’objet d’un article dans ce format. Il nous a semblé intéressant d’évoquer la question du traitement créatif de la voix, car bien souvent les effets ne sont pas toujours bien identifiés, généralement mis dans le panier du vocodeur ou de l’auto-tune, selon son âge et sa sensibilité. Certains effets sont d’ailleurs difficiles à distinguer les uns des autres, y compris pour des oreilles exercées. Ainsi, nous n’avons pas mentionné certains exemples (Harder Better Faster Stronger ou Around the World des Daft Punk) car la certitude sur l’outil utilisé (vocodeur ou talkbox ?) était floue, malgré nos recherches. Continuer la lecture de « Machines Hors Série #1: du vocodeur à l’autotune, les effets vocaux »

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I Like 2 Stay Home #15 : Spirits Rejoice ! – Jazz Funk Greats

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Cette sélection n’a aucune vocation historique, ni ne dressera un panorama contemporain de cette vieille dame qui fait toujours un peu peur aux plus jeunes : le jazz. Juste quelques morceaux allant des années 60 à nos jours d’un genre aux innombrables sous-genres, et qui n’est pas près de s’éteindre. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #15 : Spirits Rejoice ! – Jazz Funk Greats »

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#15 : Les Ablettes, Tu verras (Réflexes, 1983)

Les Ablettes
Les Ablettes, le nez dans le gazon.

Chaque jour, réduire davantage le débit. Filtrer les images comme les prises de paroles sur les plateaux. Tenir les petits à distance de la brutalité des faits. Resserrer l’emprise sur les canaux des chaines d’infos en continu, pour que ça ne coule plus qu’au compte-gouttes. Et compter les morts – puisque même en établissant un sas de sécurité autour de la télé, on ne peut pas décemment tourner le dos aux chiffres, s’abstraire totalement des titres et des manchettes. Certains soirs, certains matins, l’entrain déraille, le moral s’en trouve tout chiffonné, et le bleu du ciel, cet indéfectible soutien quotidien, nous renvoie à des batailles qu’on peine alors à mener.
Parfois l’antidote surgit inopinément des boites. Celle-là, on lui a d’abord fait la moue. Elle nous a fait conjuguer de vilains verbes, dubiter, opiner du chef. Et puis who cares anyway, une ruade d’optimisme teenage et faussement béat ne se refuse pas, pas en ce moment. Continuer la lecture de « #15 : Les Ablettes, Tu verras (Réflexes, 1983) »

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I Like 2 Stay Home #14 : En lisant, en écrivant.

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Depuis quelques temps, nous passons des journées intérieures, confinés en nous-mêmes, à l’écoute du silence de la rue. C’est un silence intrigant, il dilue le temps et inonde les pensées, nous tournons en boucle dans nos quelques mètres carrés, inventant d’ingénieux itinéraires qui nous mènent du lit au canapé, du canapé à la chaise de cuisine, de la chaise de cuisine à la baignoire, de la baignoire au lit. Curieuse épopée que cette vie devenue un voyage immobile. Quelques-uns d’entre nous (beaucoup, oserais-je le souhaiter) en profitent pour revenir à l’écrit, aux mots, au récit. Nous redécouvrons nos bibliothèques, nous sortons peu à peu du Tsundoku, nous entreprenons de rédiger le journal de ces jours du dedans. En lisant, en écrivant, comme le formulait Julien Gracq, nous demeurons vivants. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #14 : En lisant, en écrivant. »

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#14 : Les Zarjaz, One Charmyng Nyte (Creation, 1985)

Les Zarjaz
Les Zarjaz sur le haut de la pile.

Ce matin j’avais prévu de rassembler dès potron minet John Milton, Dante Alighieri, Robert Smith et Jean-Paul Sartre, puis de convoquer Jay Mascis pour qu’il nous napalme tout ça à grand renfort de Fender Jazzmaster. Finalement il n’en sera rien, et la faute en incombe à Xavier Mazure. Ce matin (pour ceux que les arrière-cuisines intéressent, j’essaie d’avoir un jour d’avance sur la mise en ligne et d’écrire de 6 à 8 heures. Ensuite les gamins déboulent et entament plein pot leur entreprise de déforestation de ma quiétude. Je me vois obligé de hausser le ton et bâcler la fin. Voilà, vous savez tout), ce mardi matin 31 mars à 5.55 donc, je prends connaissance du I Like To Stay Home #12 publié la veille. Le volume 1 de En Attendant La Reprise était déjà remarquable, que dire alors du 2, plus aventureux encore ?
Il est parsemé de balises solides (Big Black ou Saint Etienne), de curiosités tendrement perverses (Momus troussant Mylène Farmer), de all-time favourites (Yo La Tengo bottant le cul de Sun Ra ou – c’était une autre option, non retenue – polluant les rêves nocturnes de Stevie Nicks) et surtout de moult choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence (Donovan dans la backroom de Patrick Cowley, j’ai hâte). Plus, coïncidence, les Zarjaz que j’avais envisagé de ressortir des cartons d’ici quelques jours ou semaines. Du coup, bouleversement hasardeux des priorités et pass coupe-file délivré à Ziro Baby, propulsé direct sur le haut de la pile – lui qui a le plus souvent navigué dans les basses eaux de l’indifférence. Continuer la lecture de « #14 : Les Zarjaz, One Charmyng Nyte (Creation, 1985) »

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Bertrand Bouard, The Band (Le Mot et Le Reste)

The Band
The Band

On peut s’en amuser ou s’en plaindre. Comme toutes les étiquettes commodément apposées sur des œuvres qui échappent, par essence, à toute réduction mercantile, celle-ci a fini par désigner à peu près n’importe quel produit susceptible d’attiser l’attention du chaland en quête d’authenticité factice ou d’imagerie estampillée « cowboy friendly ». La preuve ? Les moteurs de recherche interrogés à l’heure de rédiger cette chronique sur les usages du terme renvoient aussi bien à des restaurants fourguant sans vergogne leurs burgers de pacotille qu’à des paires de chaussure conçues en Germanie, voire – on préfèrerait ne pas en apprendre autant tous les jours – aux intitulés de disques signés par The Offspring ou Roch Voisine. L’Americana se vend donc partout et le vocable, inventé par la presse anglo-saxonne dans les années 1990 pour désigner les héritiers autoproclamés de The Band, n’est donc d’aucune utilité. Raison de plus pour en revenir aux seules sources historiques et s’offrir, à l’occasion de la publication d’une première biographie francophone, une revisite de ces monuments discographiques, parmi les plus fréquentés de la fin du XX° siècle et sans lesquels un bon tiers – soyons prudent dans l’estimation chiffrée – de ce que nous écoutons aujourd’hui n’aurait jamais existé. Continuer la lecture de « Bertrand Bouard, The Band (Le Mot et Le Reste) »